Par Amélia McGuire St-Onge
Il y a un an presque jour pour jour, le 28 octobre 2023, Adam Johnson succombait à des blessures mortelles, après avoir été atteint à la gorge par la lame d’un patin.
Cet incident, qui a bouleversé le monde du hockey, a suscité des réflexions importantes. Quelques jours suivant le décès tragique du hockeyeur de 29 ans, la Ligue de hockey junior de l’Ouest annonçait l’obligation du protège-cou pour tous ses membres.
Au Canada, cet équipement était déjà requis dans la Ligue de l’Ontario (OHL) et la Ligue de hockey junior Maritimes Québec (LHJMQ). À l’échelle mondiale, la Fédération internationale de hockey sur glace (IIHF) a également imposé le protège-cou dans ses compétitions.
Plus récemment, la Ligue américaine de hockey (LAH) a instauré cette règle pour ses joueurs dès la saison en cours. La Ligue nationale de hockey (LNH), quant à elle, pourrait emboîter le pas dans un avenir rapproché.
« Je pense que nous nous dirigeons vers l’obligation du protège-cou. Déjà, plusieurs joueurs le portent », expliquait l’adjoint au commissaire de la LNH, Bill Daly.
Dans cette vague de nouvelles réglementations visant avant tout à protéger les athlètes, des joueurs, anciens et actuels, ont également pris part au débat. Un objectif sous-jacent anime ces discussions : assurer la sécurité des joueurs, au-delà du confort.
Si les jeunes joueurs de hockey portent le protège-cou dès leurs premiers coups de patin, beaucoup cessent de le faire par souci d’apparence dans les niveaux de compétitions supérieurs.
Une vie sauvée, une augmentation croissante et des discussions animées
En novembre 2023, un joueur junior a été sauvé par son protège-cou après avoir été atteint à la gorge par la lame d’un patin. Grâce à cette protection, il s’en est tiré avec quelques points de suture seulement.
« Par chance, il portait un protège-cou, sinon les conséquences auraient pu être bien plus graves. Cela pourrait arriver n’importe quand, sur n’importe quelle patinoire. L’équipement est essentiel pour tous », a-t-on publié sur le réseau social X.
L’héritage d’Adam Johnson réside dans les réflexions qui visent à rendre le sport qu’il aimait plus sécuritaire. Un an après, plusieurs ligues à travers le monde ont répondu à cet appel. Maintenant, le dialogue doit se poursuivre, dans l’optique de prévention.
Or, si le protège-cou devient obligatoire, il est crucial que sa conception soit optimale. Exiger un équipement inefficace ne répondrait pas au problème. Des avancées dans les conceptions, comme des modèles plus discrets, légers, et des matériaux anti-coupure adéquats, devraient être mises de l’avant sous peu.
Un sondage publié l’an dernier indiquait que 78 % des joueurs de la LNH étaient contre le port obligatoire du protège-cou. À ce jour, 10 % des joueurs de la Ligue nationale de hockey, le plus prestigieux circuit de hockey au monde, portent un protège-cou.
Pourtant, des incidents comme celui qui a coûté la vie de Adam Johnson ne datent pas d’hier dans le hockey. En janvier 2000, Trent McCleary a frôlé la mort, lorsqu’il s’est positionné pour bloquer un lancer. Une scène à glacer le sang au Centre Molson de l’époque. Heureusement, McClearly a survécu.
Une chance que n’a pas eu Adam Johnson.
Au hockey, comme le casque ou la civière en leur temps, il semble que le protège-cou devienne non plus un sujet de débat, mais une nécessité inévitable.
Source: Getty Images