Par Émilie Oliver
Ayant quitté le Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ) en 2017 au profit de la conférence des Maritimes du football universitaire canadien, les Gaiters de l’Université Bishop’s ont soulevé la Coupe Loney pour une première fois depuis qu’ils ont rejoint la ligue.
C’était leur quatrième présence à la finale, une première ayant lieu à Lennoxville.
La décision de quitter le RSEQ n’avait pas fait l’unanimité, à l’époque. Cela dit, les dirigeants de l’organisation se réjouissent aujourd’hui du pari qu’ils ont pris il y a sept ans. Derrière la décision se trouvait Matt McBrine, directeur des sports de l’Université Bishop’s, en poste depuis 2016, ainsi que Michael Goldbloom, principal de l’université, ayant pris sa retraite en 2023.
La réussite académique au cœur du pari
Les deux hommes mentionnent un souci pour les jeunes, pour leur motivation ainsi que pour leur réussite scolaire comme motif de changement de ligue. « Avec les années, j’étais de plus en plus inquiet pour nos jeunes et de plus en plus sceptiques de la valeur de notre participation dans le RSEQ. Je crois beaucoup au sport d’équipe, qui peut être un élément très important dans la mission d’éducation d’une université, explique M. Goldbloom. Mais la valeur éducative est presque nulle quand une équipe gagne 70-3, à répétition. Je voyais, année après année, les mêmes résultats. On savait, saison après saison, que Montréal et Laval allaient gagner. L’objectif n’était pas seulement de gagner. Mais les leçons que le sport peut donner n’étaient pas disponibles pour nos jeunes. Ils ne pouvaient travailler plus fort ; débuter un match, ou une saison, en sachant comment ça allait finir, ça enlève toutes les valeurs du sport. »
En quête de victoire, c’est alors que Bishop’s aurait pris de « mauvaises décisions », déplore Michael Goldbloom. « On recrutait des jeunes qui n’avaient pas la capacité académique, parce qu’on voulait gagner. Des jeunes venaient ici et ils ne graduaient pas. »
Bâtir un programme de football gagnant
Rien n’a été donné aux Mauves à leur arrivée : ils n’ont remporté que deux matchs à leurs 16 premiers, étalés sur deux saisons. Cela dit, c’est grâce à un programme « basé sur des valeurs où les jeunes sont des étudiants en premier, » qu’une culture gagnante s’est installée à Bishop’s.
Pour une parité en finale
Les Gaiters affronteront les Golden Hawks de l’Université Laurier, champions de l’Ontario, au Coulter Field. Historiquement, la fiche des équipes représentant les Maritimes en demi-finale canadienne n’est pas glorieuse, ce qui soulève une fois de plus la parité. Les dirigeants des sports à Bishop’s déplorent d’ailleurs le phénomène, qui est très présent au sein du RSEQ.
« Ça fait quoi, 11 ans, que Montréal et Québec s’affrontent en finale de la Coupe Dunsmore ? C’est quand la dernière fois qu’une autre équipe a gagné ? », se questionne l’ancien principal de Bishop’s.
« Le sport professionnel a compris qu’un niveau égal de compétition était essentiel ; on a donc trouvé la façon de donner une chance aux différentes équipes, par différentes mesures, comme le repêchage, ou le plafond salarial. On ne peut pas utiliser ces éléments au sport universitaire. »
Une chose est certaine, Bishop’s a construit une culture d’équipe gagnante, et compétitionnera auprès des meilleures équipes au Canada.
Crédits: Mery Gbodossou
Émilie Oliver
Sportive depuis son plus jeune âge, Émilie a à coeur la santé, le sport et le bien-être. Elle a obtenu son baccalauréat en communications appliquées en 2021 tout en étant étudiante-athlète auprès du V&O Rugby. Elle poursuit ses études au certificat en langues modernes.
Fervente des sports émergents, elle s’efforce de porter l’attention de la communauté étudiante vers les nouvelles disciplines, tout en mettant en lumière les sports établis et populaires. Elle est fière de pouvoir mettre son grain de sel à la section Sports et Bien-être depuis déjà quelques années.