C’est durant la fin de semaine dernière que se déroulait la quatrième édition du Défi Félix-Deslauriers-Hallée, évènement qui a pour but d’amasser des fonds dans le perpétuel combat qu’est la lutte contre le cancer. Cette année, plus de 625 participants ont pratiqué différents sports et ont amassé un montant de 60 000 dollars qui sera additionné aux fonds dédiés Félix Deslauriers-Hallée (FDH) de la Fondation québécoise du cancer.
Jean-Nicolas Lévesque
L’histoire d’un battant
Pour ceux qui ne connaissent pas Félix Deslauriers-Hallée, il s’agissait d’un grand amoureux du sport qui, malheureusement, a perdu son combat contre le cancer. Passionné de football, il portait fièrement les couleurs des Volontaires du Cégep de Sherbrooke lorsque la maladie le toucha pour la première fois.
Il a maigri d’environ 55 livres alors qu’il subissait des traitements de chimiothérapie, de radiothérapie et qu’une pneumonie l’affectait. Audacieux, il a réussi à vaincre tous ses maux. « Sérieusement, personne n’en revenait! », se rappelle son coéquipier et ami Pierre-Olivier Maltais : « Il revenait d’un cancer et il était plus en forme que nous! »
Toutefois, le cancer n’avait pas dit son dernier mot : une rechute l’a frappé et, après un combat acharné, Félix nous a quittés.
Ce qui le rend si exceptionnel, c’est l’héritage qu’il laisse dans la communauté sherbrookoise. Lorsqu’on pense à Félix, on pense à un battant, à un optimiste, à une force mentale incroyable et à un espoir intarissable. Non seulement il lègue ses valeurs aux personnes combattant la maladie, mais il les laisse également aux personnes qui ont l’inestimable chance d’être en santé.
Ce héros local nous fait aussi réfléchir à la préciosité de la vie. « Félix nous rappelait souvent que peu importe où nous en étions rendus dans la vie, peu importe comment nous nous sentions, qu’il donnerait tout pour être à notre place », cite un ami et coéquipier, Anthony Lecocq-Lemieux. « C’est sincèrement le plus bel enseignement qu’il nous a offert : de chérir la vie et d’en profiter, parce qu’on ne connait jamais le moment où elle nous quittera. »
Le Défi FDH est à l’image de cet athlète : les sports y étant pratiqués étaient parmi ses préférés. Il est donc possible d’y faire de la bicyclette, de la course à pied, du soccer ainsi que du touch football.
En ce qui a trait au vélo, il était possible de s’inscrire à des randonnées de 35, 80 ou même 100 kilomètres. Cette épreuve rassembla plus de 175 cyclistes, toutes distances confondues.
Vous pouviez également courir, avec les 330 autres participants à cette activité, des distances de 3,5; 5; 10 kilomètres ou pendant une durée de 12 h, épreuve nommée la traversée de la noirceur puisqu’elle se déroule durant la nuit.
Finalement, vous pouviez également participer à des tournois de soccer ou de touche football. Vous auriez ainsi joué un minimum de trois parties et les équipes les mieux classées passaient en ronde éliminatoire. Les organisateurs estiment à plus de 120 le nombre de participants à ces tournois.
Un organisme à part
Contrairement à la Fondation québécoise du cancer, l’argent amassé lors du Défi FDH ne finance pas la recherche contre le cancer.
En effet, ceux-ci offrent avant tout un soutien aux familles des personnes souffrantes. « Souvent, les familles ne savent pas comment réagir lorsqu’un de leur proche est atteint du cancer », explique Louis-Philippe Fortier, membre du comité organisateur de l’évènement. « C’est dans ce contexte que nous intervenons. Bientôt, nous allons publier un document gratuit d’aide aux familles, qui sera disponible en ligne. », continue ce dernier.
L’organisme œuvre présentement à l’échelle locale. Parmi ses projets déjà accomplis, nous pouvons entre autres mentionner la possibilité pour les patients en radiothérapie d’avoir accès à des services de massothérapie à la suite de leur traitement ainsi que l’accès à la chambre FDH (située au CHUS), dans laquelle nous retrouvons plusieurs consoles de jeux vidéo, des tablettes électroniques et de multiples autres gadgets afin de divertir les personnes en traitement.
Récemment, le fonds FDH vint financièrement en aide à une jeune mère de deux enfants atteinte d’une tumeur maligne. « Le fond FDH vise plus particulièrement les personnes entre 19 et 30 ans touchées par la maladie puisqu’il s’agit d’une zone d’âge où celles-ci ne bénéficient pas d’autant de support. Leucan aide les mineurs et ce sont les personnes plus âgées qui souffrent de la maladie, normalement. Il reste donc une tranche d’âge qui est un peu délaissée. », précise monsieur Fortier.