Par Émilie Oliver
Pendant l’été, les opportunités de voyage et d’aventures sont sans limites pour la communauté étudiante de l’Université de Sherbrooke. C’est le cas pour deux personnes étudiantes, Émilie Boulerne, ainsi qu’Alexandre Zinser, qui ont tous deux, à leur manière, exploré l’Europe à vélo.
Alors qu’elle n’avait jamais vraiment enjambé un vélo de manière sérieuse avant 2020, Emilie s’est procuré son premier vélo de route pendant l’été. C’est alors qu’une passion pour le cyclisme, ainsi que pour le cyclotourisme, s’est développée.
Alexandre, pour sa part, a commencé ses aventures cyclistes en 2018, lors d’un voyage d’environ 700 km au Québec et au Nouveau-Brunswick. Depuis, il multiplie les opportunités d’enjamber son vélo, réalisant entre autres un voyage de 400 km en 2019, puis un autre de 1 400 km pendant l’année 2020. Parmi son pedigree important, on compte notamment la traversée du Canada, pour un total de 7 000 km à vélo en 2023.
Après la traversée du Canada en 2023, Alexandre « savait que son prochain objectif serait de revenir aux sources en explorant mes origines sur le Vieux Continent en 2024. »
Une femme inspirante comme modèle
« Avant, j’avais l’impression que le cyclotourisme était seulement pour les athlètes ou pour les personnes qui s’y connaissaient bien et qui faisaient beaucoup de vélo. Quand j’ai su que Delphine, qui n’avait pas particulièrement fait beaucoup de vélo avant, s’y lançait, je me suis dit que je pouvais le faire aussi. », raconte Boulerne.
Delphine Langevin, une jeune Sherbrookoise, a entrepris pendant l’été 2020 de faire la tour de la Gaspésie, en partant de Sherbrooke. Malheureusement, elle n’aura jamais eu la chance de le terminer, après avoir été happée par un automobiliste le 24 juillet 2020 sur la route 132, à la hauteur de Ste-Madeleine-de-la-Rivière-Madeleine. Le tragique accident a laissé une marque profonde sur la communauté étudiante de l’Université de Sherbrooke, alors que Delphine était aimée de tous et impliquée au sein de multiples groupes, tels que le Vert & Or Rugby.
Ayant plusieurs connaissances en commun, l’histoire de Delphine a inspiré Émilie à se mettre au vélo de manière sérieuse, complétant entre autres ce qui est aujourd’hui connu comme le défi de « kilos pour Delph » où les participants complètent les 1448 kilomètres manquants au trajet de Delphine au moment de son accident.
Pour Alexandre Zinser, lui aussi amateur de vélo, la naissance de la passion du vélo s’est déclarée dès son plus jeune âge. Il explique d’ailleurs sur son site web, dédié à ses aventures, que « Tout a commencé avec l’un de mes premiers cadeaux de Noël : une montre et mon fameux vélo rouge. Dès mes premières années, je parcourais mon quartier résidentiel, évitant les chiens de garde des maisons voisines. À quoi me servait ma montre ? À ne pas manquer l’heure du repas. Mais savais-je lire l’heure ? Pas vraiment. Mon père avait simplement pris le temps de m’expliquer que je devais rentrer à la maison avant que la grande aiguille ne pointe sur le chiffre 6. Sans même m’en rendre compte, je parvenais toujours à arriver à la maison pour 18h, affamé, mais satisfait, tout en accumulant mes premiers kilomètres à vélo. »
Plusieurs années plus tard, le périple en Europe était pour lui une « occasion de prouver qu’il est possible de réaliser des objectifs hors normes sans préparation physique ou mentale intense, sans itinéraire rigide, sans commanditaires, et avec un budget étudiant. » D’ailleurs, Alexandre a réalisé son voyage complet en Europe au volant d’une bicyclette à moins de 400$, un montant signifiant pour lui que tout est possible lorsqu’on rêve grand.
Pourquoi voyager à vélo?
Pour Boulerne, le cyclotourisme, ou bikepacking, est la manière idéale de voyager, puisqu’il s’agit d’un compromis qui permet d’aller à tous les endroits, à une vitesse acceptable. « C’est vraiment le meilleur des deux mondes : à pied, on parcourt très peu de terrain, et parfois traverser un pays peut prendre plusieurs mois. En voiture, j’ai l’impression qu’on va trop vite et qu’on ne prend pas le temps d’explorer tout ce qu’on veut réellement voir. », raconte-t-elle.
Elle mentionne aussi l’aspect social du cyclotourisme : « partout où on va, il y a des gens qui ont déjà voyagé à vélo, qui nous donnent des conseils et qui nous expliquent leur expérience. Ça permet de tisser des liens solides, surtout au sein du réseau warmshowers. »
La communauté warmshowers est une application qui permet aux personnes voyageant à vélo de passer une ou plusieurs nuits chez un hôte, qui offre sa maison pour que les voyageurs puissent dormir dans un lit et prendre une douche, qui se font parfois rares dans certaines aventures.
Pour Alexandre, les périples à vélo sont synonymes de défi. Alors qu’Émilie adoptait une approche moins planifiée et qui laissait plus de place aux voyages en autobus ou aux journées de repos, Alexandre avait un itinéraire chargé, qui comptait en moyenne entre 160 et 220 km par jour. Cela dit, il prenait bien soin d’adapter ses journées en fonction des températures qui, selon lui, frôlaient les 50 degrés Celsius. Il raconte que, dans les pays les plus chauds, il était nécessaire de partir plus tôt, de s’arrêter au milieu de la journée puisque la chaleur était insupportable, pour ensuite recommencer plus tard en journée, souvent jusqu’à minuit ou même 2h du matin. Ce rythme, selon lui, bien qu’il ait été demandant, « lui permettait de profiter pleinement de chaque région tout en m’adaptant aux conditions extrêmes. »
Tous les objectifs d’Alexandre, qui peuvent sembler extrêmes pour le commun des mortels, sont toutefois porteurs de sens; sa traversée de l’Europe visait également à soutenir la Fondation québécoise du cancer, pour laquelle il a réussi à amasser 2 110$. Il souhaite aussi, à travers ses initiatives, promouvoir les saines habitudes de vie, l’accessibilité au sport en plus de montrer qu’il est toujours possible en 2024.
En plus de ses périples à vélo, Alexandre a parcouru plusieurs kilomètres à pied, toujours en poursuivant les mêmes objectifs. À son actif, il a présentement 27 439 kilomètres de parcourus à vélo et à pied au cours des dernières aventures.
Crédits: Alexandre Zinser
Émilie Oliver
Sportive depuis son plus jeune âge, Émilie a à coeur la santé, le sport et le bien-être. Elle a obtenu son baccalauréat en communications appliquées en 2021 tout en étant étudiante-athlète auprès du V&O Rugby. Elle poursuit ses études au certificat en langues modernes.
Fervente des sports émergents, elle s’efforce de porter l’attention de la communauté étudiante vers les nouvelles disciplines, tout en mettant en lumière les sports établis et populaires. Elle est fière de pouvoir mettre son grain de sel à la section Sports et Bien-être depuis déjà quelques années.