Par Nicolas Dionne
Reportés à cause de la pandémie, les Jeux olympiques d’été de Tokyo auront finalement lieu du 23 juillet au 8 août prochain dans un contexte particulier à raison de la COVID-19. La délégation canadienne, qui est composée de 371 athlètes, dont 58 Québécois, sera à surveiller de près. Voici donc un portrait rapide de quelques-uns d’entre eux pour être prêts à les encourager.
Andre De Grasse : l’ère post-Bolt
Le meilleur espoir canadien en sprint, Andre De Grasse, pourrait faire écarquiller les yeux du monde entier lors des prochains Jeux. Tokyo 2021 sont les premiers Jeux olympiques (JO) sans la présence d’Usain Bolt, le plus grand sprinteur de tous les temps, depuis les Jeux d’Athènes en 2004. De Grasse est un potentiel aspirant pour remplacer l’aura d’Usain Bolt sur la piste : ses résultats aux JO de 2016 à Rio de Janeiro, soit une médaille de bronze au 100 m et au relais 4 x 100 m ainsi que sa médaille d’argent aux 200 m, parlent d’eux-mêmes. L’athlète de 26 ans, ayant couru son dernier 100 m avant les jeux en 10,33 secondes lors de la Diamond League à Gateshead en Angleterre le 13 juillet dernier, rapporte Radio-Canada Sports, est sans aucun doute l’athlète masculin canadien le plus attendu à Tokyo.
Les derniers jeux pour Meaghan Benfeito
Déjà détentrice de trois médailles olympiques en trois olympiades, la plongeuse originaire de Montréal, Meaghan Benfeito, pourrait terminer de brillante façon sa carrière olympique. Ayant remporté une médaille de bronze à Londres en 2012 et deux autres à Rio en 2016, soit à la plateforme de 10m synchronisé ou au 10 m solo, Meaghan aspire certainement à se retirer du plongeon avec une médaille au cou dans les mêmes disciplines à Tokyo. Deux autres québécoises, Jennifer Abel et Mélissa Citrini-Beaulieu, seront aussi à surveiller lors des prochains JO à l’épreuve du 3 m et du 3 m synchronisé.
Katerine Savard et le 100 m papillon
Aux essais canadiens de Toronto le 19 juin dernier, ne ressentant aucun espoir à l’aube des qualifications du 100 m papillon en natation, l’athlète de Pont-Rouge s’est qualifiée pour l’équipe canadienne pour ce type de nage qui était loin d’être son épreuve de prédilection. « Je ne comprends rien. Je suis en état de choc. Dans tous les scénarios que j’avais prévus dans ma tête, jamais le 100 fly n’était là », explique-t-elle en entrevue avec La Presse. Depuis ses derniers Jeux en 2016, le chemin de Katerine n’a pas été si simple. Après s’être retirée des compétitions sportives pour devenir la tête d’affiche du film Nadia, Butterfly paru en 2019, elle a vu ses chances de qualification presque s’effondrer avec l’arrivée de la COVID-19 et du report des essais olympiques de cette même année. Sa résilience lui aura permis de se qualifier pour ses troisièmes JO après ceux de Londres et de Rio.
Lissa Bissonnette : une Estrienne un peu déçue
La kayakiste Lissa Bissonnette fait officiellement partie de la délégation des athlètes canadiens pour Tokyo. Celle qui vient d’Eastman en Estrie ignore toutefois si elle pourra y jouer un rôle actif, même à quelques jours des jeux. Elle a reçu un chandail noir; les athlètes réguliers reçoivent normalement un chandail rouge qui prouve qu’ils vont compétitionner. « Si je comprends bien, je pourrai prendre part à une épreuve, seulement si une de mes coéquipières se blesse ou attrape la COVID-19 », raconte-t-elle au Reflet du Lac. Comme elle ne serait pas en compétition lors des jeux, elle pourrait se voir refuser l’accès au village des athlètes et aux autres installations olympiques. En espérant la voir performer à Tokyo!
Félix Auger-Aliassime
Il en est à ses premiers jeux, mais affiche des résultats impressionnants au tennis professionnel depuis 2015. Il a amorcé la saison 2021 avec sa septième finale de l’ATP en simple à l’Open de Murray River selon le site de Team Canada. S’étant rendu en quart de finale à Wimbledon au début du mois de juillet et avec son jeune âge, il est un espoir grandissant du monde du tennis canadien. Il est le plus jeune joueur à s’être hissé parmi les 20 meilleurs joueurs au classement en 20 ans; il est maintenant 15e.
Marc-Antoine Blais-Bélanger en escrime
L’escrime, ce sport si peu connu ici, a tout de même sa place aux Jeux. La présence aux Olympiques de ce Québécois est inattendue. Il a obtenu sa place en mai à la suite d’une victoire à la compétition de qualification olympique de San José, au Costa Rica. Il ne figure plus sur la liste des athlètes soutenus par Sport Canada, c’est donc à ses frais qu’il a fait le voyage pour se qualifier pour les Olympiques, apprend-on sur Radio-Canada Sports. C’est un des escrimeurs canadiens les plus prometteurs depuis longtemps.
Jacqueline Simoneau en natation artistique
En juin dernier, elle a remporté l’or en solo technique aux super finales des Séries mondiales à Barcelone et le bronze en équipe au programme technique. À seulement 24 ans, elle est la tête d’affiche pour le Canada. À Rio, elle a terminé septième avec sa partenaire de l’époque. Pour les Jeux, il y aura des compétitions en équipe, mais également des duos. L’équipe canadienne sera certainement à surveiller, surtout qu’elle compte plusieurs Québécoises.
Soulagement pour Laurence Vincent-Lapointe
Il s’en est fallu de peu, mais l’athlète en canoë sera de la partie à Tokyo le 23 juillet prochain. La jeune femme peut être fière, car le chemin a été long et ardu. Elle confie au Journal de Québec qu’elle est excitée de réaliser enfin son rêve de petite fille à 29 ans, soit de participer aux JO. « Je suis incroyablement heureuse d’obtenir l’opportunité de marquer l’histoire pour les femmes qui feront leurs débuts en canoë à Tokyo. C’est une chance incroyable, malgré toutes les embûches. »
En tout, 371 athlètes et 131 entraîneurs participeront aux Jeux. C’est la plus grande délégation canadienne depuis les Jeux de 1984 à Los Angeles.