Sans le savoir, plusieurs d’entre vous ont déjà entendu parler du jaï-alaï, variante de la pelote basque. En effet, lors de la troisième saison de Mad Men, le propriétaire d’une ligue de ce sport fait appel à Sterling Cooper pour augmenter sa notoriété et devenir une institution majeure. À l’époque, le sport était en progression et les foules, tout comme les parieurs, se précipitaient par milliers pour voir ce spectacle rapide, enlevant et dangereux. Un demi-siècle plus tard, le jaï-alaï a, malheureusement pour lui, perdu de son lustre et est surtout populaire en Floride et en Espagne.
Par Jean-Philippe Ouellette
Règles de base
Le jaï-alaï se joue sur un terrain d’une cinquantaine de mètres de longueur et d’une dizaine de mètres de largeur, divisé en 14 parties délimitant les différentes zones. Il se compose aussi de trois murs placés à gauche, devant et derrière. Un match de jaï-alaï se dispute entre 8 équipes de deux joueurs ou huit joueurs individuels qui tentent d’amasser 7 ou 9 points. Deux équipes foulent le terrain à la fois et le perdant de chaque point est remplacé en rotation.
Le service se fait sur le mur frontal et les équipes doivent y retourner la balle à tour de rôle, en un seul mouvement fluide. Les échanges sont dynamiques, vifs et poussent les réflexes et les qualités athlétiques des joueurs dans leurs derniers retranchements. Une équipe fait un point lorsque le service de l’adversaire n’atterrit pas entre la ligne 4 et la ligne 7, que l’adversaire ne renvoie pas la balle en un seul mouvement, que l’adversaire envoie la balle hors terrain avant qu’il y ait un rebond au sol ou qu’un joueur est victime d’interférence.
Un équipement artisanal, mais coûteux
Le jaï-alaï se pratique à l’aide d’un gant en cuir auquel s’attache une crosse faite de bois de châtaignier et courbée à la vapeur. Une quinzaine de ces cesta sont nécessaires au cours d’une saison, au prix de 200 $ chacune. Fait cocasse, tous les joueurs sont « droitiers », car il n’y a pas de mur à droite.
La balle, quant à elle, ou la pelote, coûte 150 $ l’unité. Puisqu’elle doit être changée aux 15 minutes, nous comprenons que la facture gonfle assez rapidement. Composée de caoutchouc et d’un revêtement en peau de chèvre, elle est légèrement plus petite qu’une balle de base-ball et plus dure qu’une balle de golf. Imprévisible, elle est faite à la main. Aucune machine n’a été créée pour en produire industriellement. C’est sans surprise que de nombreuses blessures, parfois mortelles, ont été causées par la pelote malgré le port obligatoire du casque. Le sentiment constant de danger est l’une des raisons poussant les joueurs à pratiquer le jaï-alaï.
Fait intéressant, la pelote de jaï-alaï est la deuxième balle la plus rapide au monde grâce à une pointe record de 302 km/h, établie en 2003 par José Ramón Areitio. Pour la petite histoire, seul le champion canadien de long drive Jason Zuback a réussi à dépasser cette vitesse en frappant une balle de golf à 328 km/h.