Par Nicolas Trudel
Le but de Sydney Crosby en prolongation lors de la finale de hockey masculin aux Jeux de Vancouver est sans contredit un des grands moments sportifs canadiens. D’un océan à l’autre, on célébrait l’excellence de la feuille d’érable dans un sport qui est le nôtre. Mais la compétition est toujours forte et aucune erreur ne doit être commise si l’on veut conserver cette médaille d’or, le plus grand honneur des Olympiques d’hiver.
Le dévoilement des joueurs de la sélection canadienne était très attendu partout à travers le pays. Alors que plusieurs athlètes avaient d’office une place dans l’équipe, notamment Sydney Crosby et Jonathan Toews, certains autres devaient lutter pour espérer une place dans la formation. Le bassin de joueurs talentueux est immense au Canada, mais Steve Yzerman devait arrêter son choix sur 25 seulement.
Devant le filet, c’est sans surprise que Roberto Luongo et Carey Price ont été sélectionnés. Le gardien des Canucks de Vancouver est l’un des principaux artisans de la médaille d’or de 2010 et la vedette montréalaise est, quant à elle, au sommet de sa forme. L’autre gardien sélectionné est Mike Smith, des Coyotes de Phoenix, qui sera vraisemblablement troisième, malgré qu’aucune position n’ait encore été déterminée. Toutefois, il est fort à parier que le poste de partant sera disputé entre l’expérience de Luongo et le talent de Price.
Du côté des patineurs, Steve Yzerman a misé sur un aspect en particulier, la vitesse. Il est primordial de considérer que les parties se disputeront sur des glaces internationales, soit plus grandes que les patinoires nord-américaines. Dans ce contexte, la vitesse se retrouve un des principaux éléments à prendre en compte, d’autant plus en regardant les expériences antérieures. Les Canadiens ont emporté l’or à Salt Lake City en 2002 et à Vancouver en 2010, les deux fois sur des glaces de dimensions nord-américaines. À Turin en 2006, l’équipe canadienne est revenue à la maison avec une humiliante 7e place.
La sélection du défenseur PK Subban a mis fin à un long suspens sur son sort, particulièrement à Montréal. Mais son coup de patin et sa rapidité ont fait pencher suffisamment la balance pour qu’il puisse participer à sa première expérience olympique. Il est évident que son talent sera un apport considérable pour l’entraineur Mike Babcock.
La principale force de la défense sera sans nul doute sa capacité à remonter la patinoire rapidement et à créer d’importants revirements. Nous retrouvons évidemment plusieurs défenseurs talentueux incontournables : Drew Doughty, Duncan Keith et Shea Weber, entre autres.
À l’attaque, une force de frappe impressionnante, alliant rapidité, expérience et talent. Bien sûr, le héros de 2010, Sydney Crosby, a été sélectionné et jouera rassemblement avec son complice de Pittsburgh, Chris Kunitz. Malgré sa blessure, Steven Stamkos a été intégré à la formation, en espérant qu’il sera apte à débuter le tournoi à 100%.
Mais ce qui retient l’attention n’est pas les 25 joueurs sélectionnés, mais bien ceux qui ont été mis de côté. Les discussions, surtout au Québec, sont orientées vers Martin St-Louis, ignoré tout comme pour les Jeux de Vancouver il y a quatre ans. Il aurait effectivement été un atout intéressant, mais les 14 autres attaquants retenus ont certainement un talent similaire.
Le débat semble plutôt avivé par la question du nombre de joueurs québécois au sein de l’équipe, une question secondaire dans la construction d’une équipe gagnante. L’idée de la formation canadienne n’est pas de représenter au prorata de la population les dix provinces et trois territoires, mais bien de retenir les 25 meilleurs joueurs au pays.
Yzerman et Babcock ont eu des choix difficiles à faire et risquent la foudre de 34 millions de Canadiens s’ils ont commis des erreurs. La réponse débute le 13 février, alors que le Canada croisera le fer avec la Norvège.
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