Les partisans du tricolore sont reconnus pour être les pires et les meilleurs fans en fonction des performances de leur équipe fétiche. Quand ça va bien, les adeptes en veulent toujours plus! C’est sous forme de famille qu’ils se joignent pour encourager leur équipe qui les unit autour d’une même passion : la fièvre du hockey.
Par Andrée-Anne Roy et Philippe Boudreau
Andrée-Anne au Centre Bell
C’est avec une odeur de popcorn au nez, un cillement aux oreilles et une voix de rockeuse que j’ai quitté le Centre Bell le samedi 21 février dernier. Après une superbe victoire, il est improbable que j’aie passé un mauvais match! Mes billets, donnés par un ami, étaient pour des bancs qui ne se trouvaient qu’à quelques rangées derrière le but vers lequel attaqueraient deux fois nos joueurs préférés. J’ai vécu le match le plus jet-set en passant les pauses aux « lounge Captain Morgan » avec de superbes entrées, plusieurs verres alcoolisés, mais surtout de la bonne compagnie.
Tout commence avec l’hymne national qui donne des frissons! Il pourrait être chanté par la foule tellement le sentiment de patrie est présent. Tout le monde crie en chœur, que ce soit pour encourager ou pour dissuader l’autre équipe. L’ambiance qui règne dans l’amphithéâtre est magique, ne serait-ce que par les coups de bâtons, les cris des joueurs et les danses de Youpi. Les secondes défilent et s’évaporent. Une partie vue à la télévision semble d’une durée réelle, mais au stade, notre présence ne semble durer que quelques secondes.
Le seul pincement au cœur que j’ai eu se produit chaque fois que je regarde un sport de compétition. Il y a toujours des gens en arrière de toi pour commenter la partie de manière aussi pertinente que Benoit Brunet – mieux vaut s’abstenir – ou des guerriers qui ont leurs billets de saison depuis la dernière coupe Stanley qui se disent aussi calés que Paul Houde sur le sujet! Toutefois, ces commentaires un peu tordus rajoutent à l’ambiance : tout le monde parle le langage CH.
Ma seule déception : ne pas avoir accès aux rondelles lancées par les joueurs du match puisque nous étions derrière un filet! Dans un autre ordre d’idées, ce qui m’a le plus surpris est la quantité de scalpeurs croisés à notre arrivée. Ils crient tous « Tickets, tickets » sans aucune gêne ni peur d’être attrapés.
Philippe à Boston
Boston, le dimanche 8 février 2015. Trois de mes amis et moi allions braver le terrible TD Garden que tous les partisans de la Sainte-Flanelle craignent. C’était bien le domicile de l’ennemi juré : les Bruins de Boston. On avait déjà été voir des joutes ailleurs qu’au Centre Bell de Montréal, mais celui-ci avait quelque chose d’intimidant, de spécial.
On s’en est aperçu en entrant dans la ville. Le TD Garden est situé au centre de beaucoup de gratte-ciel, d’où son importance capitale dans cette ville américaine.
Nous sommes arrivés vers l’heure du souper. Nous avons alors décidé de manger sur place et de ne pas nous aventurer dans les restaurants autour du stade question de ne pas trop nous ruiner avant la partie! Une fois notre pizza achetée, nous nous assoyons sur des bancs de parc situés à l’intérieur dans la cour alimentaire. À peine quelques secondes après nous être assis, un militaire nous crie : « Les gars, non! Pas là! Vous n’avez aucune idée de ce qu’il vient de se passer! » Il décida donc de nous expliquer. Il nous raconta qu’un homme venait de se masturber et d’éjaculer sur ces bancs de parc… chose que nous ne sommes pas habitués de voir.
Peu de temps après, c’était le temps de se réchauffer avant le début de la partie. On allait pour acheter notre bière. On se fait carter… ce qui est normal aux États-Unis, ils cartent vraiment n’importe qui. Fait bizarre, puisque nous n’étions pas natifs du Massachusetts, il fallait avoir 25 ans et plus et présenter notre passeport pour s’abreuver de bière. Honnêtement, qui traine son passeport avec lui dans le but de s’acheter une bière? Nous qui étions fiers d’avoir la légalité américaine, non, pas de bière pour vous les Canadiens.
À peine 20 minutes de jouer à la partie que deux partisans de l’équipe en viennent aux poings dans les gradins. Aussitôt, les agents de sécurité séparent les deux hommes et en évacuent un. En sortant, ce jeune homme est acclamé par la foule! Je n’en revenais pas.