Les Giants de San Francisco ont mis la main sur la Série mondiale après avoir battu les Royals de Kansas City par un point dans l’ultime rencontre, remportant ainsi les grands honneurs pour une troisième fois en cinq ans.
Par Alexandre Paquette
Cette série se sera joué à bien peu de choses, ce terminant avec le point égalisateur à 90 pieds d’une égalisation. Une défaite crève-cœur pour les Royals. Si Alex Gordon avait été poussé au marbre par son instructeur, on aurait pu assister à toute une fin de match.
Pour atteindre l’ultime ronde, les deux équipes n’ont pas pris le chemin le plus difficile. En effet, les Giants ont pris la dernière place de wildcard dans la Nationale, et ils ont dû se déplacer à Pittsburgh pour aller vaincre les Pirates dans un match-suicide. Ils ont, par la suite, vaincu les Nationals de Washington et les Cardinals de Saint-Louis, deux équipes mieux classées qu’eux en saison régulière, pour se qualifier pour la Série mondiale.
De leur côté, les Royals se sont également qualifiés comme meilleur deuxième. Ils ont dû venir à bout des Athletics d’Oakland dans un match-suicide avant de balayer les Angels de Los Angeles et les Orioles de Baltimore pour atteindre l’ultime ronde. Avant d’affronter les Giants, les Royals avaient une fiche immaculée de huit victoires et d’aucune défaite.
L’exploit de ces deux équipes est d’autant plus spectaculaire qu’aucune équipe ayant joué le match-suicide n’avait gagné de ronde éliminatoire par la suite. Ce match de barrage est en vigueur depuis 2012. La raison de cet insuccès s’explique entre autres par le fait que les équipes participantes du match-suicide doivent utiliser leur meilleur lanceur, ce qui constitue un désavantage pour la suite des choses. Le lanceur numéro un risque de ne lancer qu’une seule fois dans la ronde suivante alors que l’équipe reposée utilisera le sien deux fois.
La revanche des petits marchés
Avant la dernière saison, les partisans des Royals n’avaient pas souvent eu la chance de festoyer. En effet, Kansas City n’avait pas fait les séries depuis 1985, année où ils avaient remporté la Série mondiale. Les Royals évoluent dans un petit marché et ils ne peuvent pas avoir une masse salariale de plus de 200 millions de dollars comme les Yankees de New York ou les Dodgers de Los Angeles. D’ailleurs, les néophytes qui ont suivi les séries ne connaissaient probablement pas beaucoup de joueurs des Royals.
Avec leur modeste masse salariale d’environ 90 millions de dollars, les Royals ont fait des miracles. Les Athletics d’Oakland et les Pirates de Pittsburgh sont deux autres équipes, qui malgré des moyens limités, réussissent à bien performer sur le terrain depuis quelques années. Ces deux équipes ont des masses salariales autour de 80 millions. De quoi donner espoir aux nostalgiques des Expos!
Ces petits marchés montrent qu’il est possible de performer sans avoir des moyens illimités. Les succès passent alors par le repêchage et le développement des joueurs. Ces équipes compensent le manque d’argent par du personnel qualifié qui évalue très bien les joueurs.
Les Giants, une dynastie?
En terme absolu, la séquence victorieuse des Giants de San Francisco ne constitue pas une dynastie. Les Celtics de Boston (11 championnats en 13 ans), les Bulls de Chicago (6 championnats en 8 ans), les Yankees de New York (10 championnats en 16 ans), le Canadien de Montréal (5 championnats consécutifs) et les Steelers de Pittsburgh (4 championnats en 6 saisons) ont tous fait mieux dans leur sport respectif. Toutefois, les dynasties comme celles énumérées ci-dessus n’existent pratiquement plus dans le sport moderne.
Avec la parité qui prévaut grâce aux masses salariales dans la plupart des sports et un meilleur recrutement, une domination à long terme devient plus difficile. Sans parler de dynastie, on peut facilement reconnaître que les Giants est l’une des équipes qui s’en approche le plus depuis les dernières années.