Le monde du baseball est fascinant. Il s’agit davantage d’un marathon que d’un sprint final. En effet, durant une saison de 162 matchs, tous les circuits, tous les coups surs et toutes les actions sur le terrain ont un impact crucial en ce qui concerne une participation possible aux séries éliminatoires. Plusieurs disent que le succès d’une équipe passe par le lanceur, c’est vrai. D’autres pourraient ajouter que c’est avec, entre autres, une solide défensive qu’il est possible de remporter des joutes de baseball, et c’est vrai aussi.
Par Vincent Lambert
Chaque année, les partisans sautillent d’impatience quand il est question de la Série mondiale, événement grandiose dans le baseball majeur. À cela s’ajoutent les honneurs individuels chez les joueurs et les gérants. Toutefois, ce qui est souvent apprécié des amateurs, c’est lorsque des joueurs dominants de leur époque font leur entrée à Cooperstown, soit au Temple de la renommée de ce sport.
Comme mentionné précédemment, le succès d’une équipe de baseball passe notamment par les lanceurs, et deux anciens des Expos de Montréal l’ont très bien compris. En effet, en raison de leurs performances sur le monticule, Pedro Martinez et Randy Johnson verront leur numéro et leurs pièces d’équipement voyager jusqu’à Cooperstown le 26 juillet prochain, où ces athlètes seront dorénavant immortels dans la grande famille du baseball.
Les deux anciens de Nos Amours ne seront pas intronisés par simple hasard. Au contraire, leurs triomphes leur auront permis de se démarquer du peloton. D’une part, en ce qui concerne Martinez, malgré son petit gabarit, il impressionnait beaucoup de gens. Durant son parcours professionnel, il a cumulé une fiche de 219 victoires et 100 défaites en plus de se distinguer des autres avec une moyenne de 2,93 et de retirer plus de 3100 frappeurs. Récipiendaire du trophée Cy Young (meilleur lanceur de l’année) à trois reprises, soit une fois avec les Expos de Montréal et deux fois avec les Red Sox de Boston, Pedro Martinez a aidé la formation bostonnaise à remporter la Série mondiale en 2004, une première en 86 ans. Sa dominance au monticule lui a permis d’avoir deux saisons de vingt victoires, en plus d’atteindre à deux occasions une moyenne inférieure à 2,00 et de retirer plus de 300 frappeurs. En bref, la combinaison de balle rapide, le changement de vitesse et le contrôle de Martinez l’ont aidé à participer à huit reprises au match des étoiles et à frustrer plusieurs adversaires. Concernant la moyenne de points mérités, il a dominé les majeurs à cinq reprises.
D’autre part, dans le cas de Randy Johnson, les amateurs se souviennent surtout de lui comme un lanceur intimidant au monticule en raison de son gabarit imposant. Celui que les gens surnommaient The Big Unit a gagné à cinq reprises le trophée Cy Young, dont quatre consécutivement à partir de 1999. En carrière, Johnson a retiré 4875 frappeurs et a cumulé 303 gains. Bref, dans les séries de 2001, Randy Johnson a été élu joueur le plus utile tout comme son compatriote Curt Schilling. Les deux ont évolué avec les Diamondbacks de l’Arizona.
Mis à part les deux anciens Expos, le scrutin de vote a décidé d’introduire également à Cooperstown John Smoltz (lanceur) et Craig Biggio (deuxième but, receveur et joueur de champ extérieur). En ce qui concerne Smoltz, ce dernier a remporté le Cy Young en 1996 et a totalisé une fiche de 213 victoires et 155 défaites avec 154 sauvetages. L’ancien des Braves d’Atlanta a de surcroit connu beaucoup de succès en séries éliminatoires avec 15 victoires et seulement 4 défaites. Pour ce qui est de Craig Biggio, il a frappé 3060 coups surs pendant ses 20 ans de carrières avec les Astros de Houston.
Et Tim Raines dans tout ça?
Encore cette année, l’ancien voltigeur des Expos de Montréal a été ignoré par le scrutin et donc, ne peut faire ses bagages pour Cooperstown. Plusieurs déplorent cette situation, soit celle que Raines aurait amplement sa place parmi les grands du Temple de la renommée. Depuis 2007, l’ancien joueur de la formation montréalaise attend son billet pour Cooperstown, sans jamais le recevoir. Pourtant, il est reconnu comme l’un des meilleurs frappeurs de sa génération. Ce qui est encourageant, c’est que le pourcentage de vote pour son éligibilité augmente sans cesse. Qui sait, peut-être que l’an prochain, Raines ira rejoindre le groupe des Expos à Cooperstown?
Cette année, ce sera la première fois de son histoire que le Temple de la renommée accueillera trois lanceurs en même temps. En 2016, il sera intéressant de voir quels joueurs se joindront à la grande famille du baseball professionnel. Bien entendu, de gros noms réapparaitront et la lutte sera chaudement disputée. Cependant, Tim Raines devrait déjà faire ses valises pour Cooperstown, car il mérite sa place parmi les grands.