Après n’avoir signé qu’une seule victoire à leurs huit premiers matchs de la saison, les Alouettes de Montréal ont repris du galon en remportant cinq de leurs six derniers matchs.
Par Alexandre Paquette
Avec une fiche de six victoires et huit défaites, les Alouettes se battent pour une place en série tout en tentant de finir en première position de leur division. En effet, les Argonauts de Toronto et les Tiger-Cats d’Hamilton ont la même fiche que les moineaux. Si les trois équipes ont à l’œil le premier rang avec quatre matchs à disputer, une de ces équipes risque de ne pas se qualifier pour les séries d’après-saison.
Puisque la ligue compte neuf équipes (dont six font les séries), le crossover permet à l’équipe de quatrième position d’une division d’éliminer l’équipe de troisième position de l’autre division, si elle a une meilleure fiche. Or, ce scénario est fort possible puisque les Lions de la Colombie-Britannique, actuellement quatrième dans l’Ouest, ont une fiche de huit victoires contre sept défaites. Si les éliminatoires commençaient aujourd’hui, les Lions disputeraient les séries dans l’Est et élimineraient les Tiger-Cats. On voit donc à quel point la fin de saison est importante pour les Alouettes, car une participation aux séries est encore précaire.
Ce constat permet également de voir une disparité entre les deux divisions cette saison. Alors que les quatre équipes de la division Est ont une fiche cumulative de vingt victoires et trente-six revers, les cinq équipes de l’Ouest ont une fiche de quarante-cinq victoires et vingt-neuf défaites.
De plus, les équipes de la division Ouest ont remporté vingt-huit des quarante rencontres contre les équipes de l’Est. Pour leur part, les Alouettes ont perdu sept matchs sur dix contre l’Ouest, alors que les Argonauts et les Tiger-Cats en ont perdu six. Si nous faisions un classement général, les cinq équipes de l’Ouest occuperaient les cinq premières positions.
Toutefois, comme le veut le cliché, les Alouettes disputeront des matchs de quatre points d’ici la fin de la saison contre des adversaires directs au classement. Ils disputeront deux matchs contre les Argonauts, un contre les Tiger-Cats et un contre la pire équipe de la ligue, le Rouge et Noir d’Ottawa. Le défi sera de taille pour les moineaux dans la mesure où trois de ces rencontres seront disputées sur les terrains ennemis, où ils présentent une fiche d’une seule victoire contre cinq échecs.
Une saison, deux visages
Après seize semaines d’activité, on peut dire que la saison des Alouettes est allée en dent de scie. Le manque de stabilité au poste de quart-arrière a certainement nui à la troupe de Tom Higgins. En effet, ce ne sont pas moins de quatre joueurs qui ont été utilisés à cette position clé.
Troy Smith, l’ancien gagnant du trophée Heisman dans les rangs collégiaux américains, n’a pas fait long feu, lui qui ne complétait même pas 50 % de ses passes. Il y a ensuite eu Alex Brink qui a donné quelques espoirs aux partisans montréalais, mais il n’a pas non plus réussi à s’imposer. C’est finalement Jonathan Crompton qui a gagné le poste de numéro 1. Bien qu’il ait connu des hauts et des bas, son équipe trouve la plupart du temps une façon de gagner depuis qu’il a été lancé dans la mêlée.
Le succès offensif des Alouettes repose surtout sur le jeu au sol avec Brandon Whitaker. Celui-ci occupe le troisième rang de la ligue pour les verges gagnées. Grosso modo, l’attaque montréalaise ne fait pas peur à beaucoup de gens comme en font foi ses 285 points marqués cette saison, le deuxième plus petit total de la LCF.
C’est toutefois la défensive qui se démarque encore cette saison. Globalement, elle se classe au quatrième rang pour les points accordés. Cette statistique est toutefois trompeuse dans la mesure où la défensive passe énormément de temps sur le terrain et qu’elle a régulièrement eu à compenser une attaque anémique et des unités spéciales pas très spéciales.
Malgré une saison difficile, tout est encore possible pour les moineaux qui ont quatre matchs pour se qualifier pour les séries. N’oublions pas que les Lions de la Colombie-Britannique ont perdu leurs cinq premiers matchs en 2011 avant de gagner la Coupe Grey. Il y a donc toujours lieu de rêver…