Dim. Juil 21st, 2024

Par Yaomie Dupuis  

La Maison du Cinéma a accueilli, le 7 février dernier, une salle comble de cinéphiles pour la diffusion du film documentaire Rojek.  

À la suite du visionnement, le public a eu la chance de participer à un échange enrichissant avec la réalisatrice Zaynê Akyol au sujet des membres de l’État islamique (EI) qu’elle a filmés.  

Un documentaire acclamé  

Le 20 janvier dernier, le film documentaire Rojek a fait sa grande apparition dans nos cinémas québécois. La première mondiale a eu lieu au Festival Visions du réel, à Nyon, en Suisse. C’est une entrée fracassante sur la scène culturelle, puisque le documentaire a reçu le Prix spécial du jury DGC pour un long métrage canadien lors de sa première canadienne au festival Hot Docs, à Toronto. Rojek a été présenté pour la première fois au Québec lors des Rencontres internationales du documentaire de Montréal (RIDM). De plus, il a aussi été lauréat d’un prix au festival international de Budapest, en Hongrie et primé en Arménie, en République tchèque, en Norvège, en Espagne et en France. 

Zaynê Akyol: qui est cette jeune réalisatrice? 

Zaynê Akyol est une jeune réalisatrice montréalaise d’origine kurde, née en Turquie, très prometteuse qui n’en est pas à son premier film documentaire. Ses deux réalisations cinématographiques jusqu’à aujourd’hui abordent, avec un impressionnant recul, le conflit syrien sous différents angles. Rojek, son dernier documentaire, est la vision opposée de son premier film documentaire Gulîstan, terre de roses.  

Sorti en 2016, ce premier film se déroule en plein cœur du conflit opposant les Kurdes à l’État islamique en Syrie. Zaynê suit pendant plusieurs mois le quotidien de femmes kurdes engagées au sein du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation politique armée combattant l’État islamique dans la région du Kurdistan. À la suite de ce tournage, la réalisatrice est restée attachée à ces femmes, qui, malheureusement, ont presque toutes perdu la vie durant les combats contre l’EI. 

Lors d’une entrevue pour l’émission Tout le Monde en Parle, la réalisatrice explique les raisons qui l’ont motivée à faire un second documentaire mettant en lumière des membres de l’EI emprisonnés dans les prisons syriennes. Un contraste fascinant puisque les djihadistes rencontrés lors de ce tournage ont participé, de près ou de loin, au décès des protagonistes de son premier film. Pour Zaynê Akyol, le documentaire Rojek était une suite logique à Gulîstan, terre de roses. La cinéaste avait espoir de trouver dans leurs récits une forme d’explication rationnelle à cette guerre cruelle et meurtrière.  

Au total, près d’une centaine de prisonniers détenus dans les prisons kurdes de la zone tampon au nord-est de la Syrie ont participé aux entrevues, mais seulement une quinzaine ont accepté de figurer dans le film documentaire.  

Critiquée par le public pour son manque de précisions sur les lieux de détention et affinités des combattants qu’elle filme, Zaynê Akyol a expliqué, en salle, que le documentaire ne se veut pas une analyse de la situation en Syrie, mais bien une opportunité pour tous de découvrir une facette méconnue de l’EI.  


Crédit image @La Maison du Cinéma

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