Mar. Juil 23rd, 2024

Par Hugo Prévosto 

C’est grâce à une bourse de 453000 $ attribuée par l’honorable Bill Blair, président du Conseil privé du Roi et ministre de la Protection civile, que le département de géomatique de la Faculté des lettres et sciences humaines de l’Université de Sherbrooke sera partie prenante à l’amélioration des prévisions nivales et à la prévention des avalanches au Canada. 

En collaboration avec l’Université Simon Fraser, Parc Canada, Avalanche Canada et Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) et dirigée par le professeur Alexandre Langlois, l’équipe de l’Université mène des recherches afin d’actualiser le système canadien d’analyse de précipitation d’environnement (CaPA).  

Les avalanches, une réalité aussi québécoise 

Quand on pense à des avalanches, on s’imagine tout de suite l’Everest de 2014 ou l’étoile filante Marco Siffredi, aussi sur l’Everest. Pourtant, une étude de Hétu et collab. (2008) a recensé le nombre d’avalanches mortelles au Québec depuis 1825. Le résultat : 39 avalanches, 69 morts et 56 blessés.  

L’hiver vient avec son lot de plaisir, mais aussi ses dangers. Heureusement, la population canadienne peut compter sur divers organismes, entre autres Avalanche Canada et Avalanche Québec, pour surveiller les précipitations, conseiller les amateurs de sports d’hiver et les éduquer à la gestion du risque en terrain neigeux. Toutefois, pour prévoir et prévenir, ces organisations doivent elles-mêmes se reposer sur des estimations précises. C’est ici qu’entrent en jeu le CaPA et ECCC. 

Prévenir pour moins guérir 

Le travail de l’équipe du Pr Langlois, de concert avec les autres partenaires, consiste à ajuster l’algorithme CaPA et y ajouter des données afin de prédire plus précisément les conditions nivales en montagne. Grâce à des modèles plus précis et complets, les analystes seront plus à même d’évaluer les risques de s’aventurer et de conseiller les sportifs avant qu’ils n’aillent jouer dans l’arrière-pays. Comme l’affirme l’honorable Bill Blair : « Les meilleures missions de recherche et de sauvetage sont celles qui n’ont jamais lieu. »  

Les avalanches peuvent être déclenchées par des causes naturelles, mais parfois c’est l’activité humaine qui les provoque. Connaître le terrain sur lequel on s’aventure, savoir analyser les couches de neige et rester à l’affût des signes avant-coureurs sont des acquis qui peuvent sauver des vies en montagne.  

L’année dernière, 90 avalanches ont été recensées au Québec et le tiers était la conséquence de la pratique d’un sport hivernal. Aucun mort. Sans vouloir établir un lien de cause à effet, notons tout de même que, dans la même année, Avalanche Québec a vu sa clientèle grandir de 70 % pour totaliser 1 200 nouveaux initiés à la prévention en terrain d’avalanche.  

Les formations dispensées par l’organisation sont précieuses et surtout, elles permettent aux personnes mordues des sports d’hiver de pratiquer leur sport dans un contexte aussi sécuritaire que possible. Donc, si vous prévoyez de vous aventurer sur les faces vierges d’un sommet enneigé, pensez aussi à vous éduquer. Ce n’est pas tout d’avoir son Arva, il faut aussi savoir l’utiliser si le pire devait arriver. 


Crédit image @UDS

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