Lun. Juil 22nd, 2024

Par Alexandre Ménard

Le nouveau Conseil des ministres du gouvernement de Justin Trudeau compte toujours 39 membres, dont 19 femmes et 20 hommes. Au total, ce sont 23 ministres qui changent de fonctions et 7 recrues qui héritent d’un siège au Conseil des ministres.

Depuis le début de l’été, alors que la plupart des personnes sont occupées à profiter du soleil et ne portent pas trop attention à l’actualité politique, des rumeurs de remaniement ministériel circulent dans les corridors du Parlement. Questionné à plusieurs reprises sur ces rumeurs, le premier ministre, Justin Trudeau, est resté très vague, préférant ne pas trop en dire sur ce sujet.

Finalement, le 24 juillet dernier, Justin Trudeau a rappelé ses ministres afin de procéder à un remaniement, annoncé officiellement deux jours plus tard. Un complexe jeu de chaises musicales a alors débuté, et, comme à n’importe quel jeu, il y a des gagnants et des perdants.

Les heureux

Tout d’abord, les premières personnes qui sortent de ce jeu avec le grand sourire aux lèvres sont évidemment les sept recrues qui intègrent le cabinet. Parmi celles-ci, nous pouvons mentionner Soraya Martinez Ferrada, ministre du Tourisme et responsable de l’Agence de développement économique du Canada pour les régions du Québec, ainsi qu’Arif Virani, qui devient ministre de la Justice et procureur général du Canada.

Parmi les recrues, on retrouve également Rechie Valdez, qui devient ministre de la Petite Entreprise, ou bien Gary Anandasangaree, qui hérite du ministère des Relations Couronne-Autochtones. Parmi les sept nouveaux ministres, une seule provient du Québec, cinq de l’Ontario et une de la Colombie-Britannique.

Plusieurs médias et experts considèrent également Sean Fraser comme un gagnant de ce remaniement. Ce dernier devient ministre du Logement, des Infrastructures et des Communautés. Dans un contexte de crise du logement, lui qui était ministre de l’Immigration, se voit confier un dossier important, signe d’un gage de confiance envers celui-ci de la part du premier ministre Trudeau.

Dominic LeBlanc se voit confier le ministère de la Sécurité publique en plus de conserver ses autres fonctions à titre de ministre des Affaires intergouvernementales et des Institutions démocratiques. Déjà considéré comme un ténor du gouvernement Trudeau, l’attribution supplémentaire du portfolio de la Sécurité publique ne fait que renforcer cette idée et LeBlanc peut être considéré comme un gagnant de ce remaniement.

Pour finir, trois ministres du Québec peuvent être également considérés comme des gagnants, soit Pascale St-Onge, Pablo Rodriguez et Marc Miller. En ce qui concerne Pascale St-Onge, ex-ministre du Sport s’étant notamment fait connaitre pour la gestion du dossier des agressions sexuelles chez Hockey Canada, elle hérite du ministère du Patrimoine. Ce titre étant précédemment dévolu à Pablo Rodriguez, celui-ci obtient le ministère du Transport tout en conservant ses rôles de lieutenant du Québec. Marc Miller devient quant à lui ministre de l’Immigration après avoir été le ministre des Relations Couronne-Autochtones depuis 2019.

Les déçus

De l’autre côté de la médaille, on retrouve des personnes plus mécontentes. Tout d’abord, Marco Mendicino, qui fut ministre de l’Immigration et de la Sécurité publique, se retrouve désormais sans portefeuille. C’est surtout son passage à titre de ministre de la Sécurité publique qui est responsable de son déclassement. En effet, le transfert récent du tueur et violeur en série Paul Bernando avait mis le feu aux poudres. Le premier ministre Trudeau et le désormais déchu ministre de la Sécurité publique ont tous deux fait part à l’époque qu’ils n’étaient pas au courant de ce transfert.

Pourtant, certains médias ont révélé que quelques jours avant le transfert, Anne Kelly, commissaire de Service correctionnel Canada, a également fait parvenir un courriel ayant pour objet « Délinquant notoire » au bureau du ministre Mendicino et de Justin Trudeau. À titre de ministre de la Sécurité publique, nous pourrions également évoquer des erreurs sur sa gestion du convoi de camionneurs ou bien les dossiers d’ingérence chinoise sans oublier la question des armes à feu.  

Le second perdant de ce remaniement est David Lametti. Lui qui avait succédé à Judy Wilson-Raybould en 2019, à la suite de son départ dans la controverse, voit son titre de ministre de la Justice et procureur général du Canada lui glisser entre les mains. Les raisons pour lesquelles David Lametti n’est plus ministre de la Justice restent somme toute assez nébuleuses. Certains médias et analystes évoquent que l’exclusion de Lametti serait causée par sa nature moins partisane, alors que d’autres médias soulignent plutôt que Virani constitue un meilleur élément pour faire la guerre à la Loi sur la Laïcité de l’État devant la Cour suprême.

Finalement, Mona Fortier, qui était présidente du Conseil du Trésor jusque-là, se voit montrer la porte du cabinet. Le principal motif est fort probablement le grave historique des personnes employées du secteur public qui ont poursuivi des négociations assez tendues concernant les conditions de travail postpandémie. Il est important de noter également qu’Omar Alghabra, Carolyn Bennett, Joyce Murray et Helena Jaczek ont tous également perdu leur ministère après avoir mentionné qu’ils ne seront pas candidats ou candidates aux prochaines élections.

En réaction au nouveau cabinet, l’opposition officielle, par la voie de son chef Pierre Poilievre, n’est pas allée de main morte. Celui-ci a affirmé que le premier qui aurait dû être renvoyé est Justin Trudeau lui-même, en mentionnant également que le remaniement est la reconnaissance de la part du gouvernement de son échec dans certains dossiers d’importance.


Crédit image: Facebook de Justin Trudeau

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