Dim. Juil 21st, 2024

Par Alexandre Ménard 

Le 27 août dernier, les autorités russes ont confirmé la mort du chef du groupe paramilitaire russe Wagner, Evgueni Prigojine. Ce décès est survenu à la suite d’un écrasement d’avion qui faisait le trajet de Moscou à Saint-Pétersbourg le 23 août 2023.  

Selon les informations officielles, les autorités russes ont procédé à des tests génétiques des dix corps qui ont été retrouvés sur le site de l’écrasement. L’objectif principal était de mettre fin aux rumeurs selon lesquelles le chef du groupe Wagner n’aurait jamais pris place dans cet avion et se trouverait en Afrique au moment de l’écrasement.  

Ainsi, selon Svetlana Petrenko, porte-parole officielle du comité qui enquête sur l’incident, les tests génétiques sont « conformes au manifeste » du vol. Ce manifeste comprenait les noms de trois membres de l’équipage et sept passagers, dont Prigojine, mais également Dmitri Outkine, figure importante du groupe Wagner, puisqu’il en est le cofondateur.  

Cet écrasement est survenu deux mois après la mutinerie organisée par Prigojine contre l’armée russe, alors qu’il a conduit ses mercenaires d’Ukraine vers Moscou en prenant le contrôle des villes de Rostov-sur-le-Don et Voronej sur son passage. Face à cette rébellion, le président Vladimir Poutine, dans un discours présenté à la télévision, vêtu d’un veston et d’une cravate noire, l’air sérieux, qualifie cet acte de « trahison » et a promis de punir les personnes impliquées. 

Après une journée de rébellion, un accord entre le Kremlin et Wagner a été conclu à quelques centaines de mètres de Moscou, promettant de ne poursuivre aucun des membres du groupe paramilitaire pour cette offensive. Prigojine a ainsi renoncé à accomplir sa « mission » afin « d’éviter un bain de sang », mais considère tout même son intervention comme un succès puisqu’il a, selon lui, empêché la dissolution du groupe Wagner.  

La suite? 

De cet accord, il était prévu que Prigojine allait partir pour le Bélarus et que les charges judiciaires contre lui seraient abandonnées. Mais depuis, Prigojine et Outkine sont décédés. Le sort du groupe paramilitaire Wagner, connu pour son rôle militaire de premier plan en Ukraine, mais également en Afrique et en Syrie, est extrêmement incertain. 

À ce jour, aucune conclusion officielle n’existe sur les causes de l’accident aérien. La mort de Prigojine fait bien sûr planer l’ombre de la main sanglante du Kremlin. De nombreux médias et experts ont contesté l’aspect accidentel de l’incident et considéreraient plutôt que la disparation de Prigojine n’est qu’un cas de plus d’opposants politiques assassinés depuis la prise du pouvoir de Poutine en 2000.  

En effet, rapidement après l’écrasement, différents médias mettent de l’avant un rapport préliminaire des différents services de renseignements américains qui n’évoque que « l’accident d’avion, dont a été victime Evgueni Prigojine, a été causé intentionnellement par une explosion ». Dans une déclaration relayée par plusieurs médias, Patrick S. Ryder, porte-parole du Pentagone, mentionne cependant que les États-Unis ne disposent d’aucune information voulant que l’avion ait été abattu par un missile sol-air. Erreur de pilotage, problème technique ou explosion d’une bombe à l’intérieur de la cabine… le tout reste un mystère.  


Source: Wikimedia

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