Ven. Mar 29th, 2024

Crédit: Stéphanie Morrissette

Au fil des conversations, une collègue de travail mentionne un vernissage auquel elle a assistéÀ peine les mots réalité virtuelle, imagerie médicale et art numérique prononcés que j’avais déjà réservé une plage horaire pour le surlendemain. Mardi8septembre 14h, je me présente chez Sporobole 

Par Béatrice Palin 

 

Covid-19

Il est obligatoire de réserver sa plage horaire sur le site internet de la salle elle-même, mesure mise en place afin de réduire le nombre de visiteurs dans l’enceinte de l’établissement. Comme nous en avons tous pris l’habitude, masque et désinfection des mains sont de mise dès l’entrée dans la salle d’exposition. Comme l’expérience se fait via un casque de réalité virtuelle, je suis curieuse de voir les mesures prises pour assurer la sécurité des visiteurs.  

C’est à ce moment que j’apprends l’existence de masques pour les yeux jetables, un peu à la manière des protecteurs de sièges de toilettes publiques. On nettoie aussi à fond le casque et les écouteurs avec du désinfectant entre chaque visiteur. Rien n’est laissé au hasard. Une fois le casque et les écouteurs en place, je suis positionnée au centre de la salle, vide de tout contenu excepté un écran, qui diffuse en direct ce que mes yeux observent. L’expérience débute. 

 

Horreur et magie 

Les premiers mots qui me viennent à l’esprit sont Silent Hill. Pour ceux et celles qui ne sont pas familiers avec la franchise de jeux vidéo, les personnages se retrouvent dans un univers inquiétant peuplé de monstres et à l’atmosphère caractérisée par de la brume dense et de la cendre en perpétuelle suspension. Tout autour de moi se trouvent des bâtonnets formant une arche, un peu à la manière d’un nid d’oiseau. Des particules lumineuses montent du sol, comme sil neigeait à l’envers. 

L’univers est en nuances de gris. La musique suit mes mouvements et ceux des particules autour de moi. Mon allusion à la série d’horreur peut porter à confusion, car l’expérience n’a rien d’effrayant. Au contraire, c’est un sentiment de calme pur qui m’assaillit. Je suis anxieuse et tout à fait détendue à la fois. J’ai l’impression de me trouver dans une forêt maudite, en dehors du temps. Je resterais là toute la journée si je le pouvais. 

Conception 

L’œuvre en soi est spectaculaire, mais elle le devient encore plus lorsqu’on apprend de quoi elle est composée. Ce ne sont pas de simples filaments 3D savamment disposés et des effets lumineux générés automatiquement, mais bien une adaptation de l’imagerie cérébrale du cerveau de Stéphanie Morissette, l’artiste derrière le projet. C’est un partenariat avec la compagnie Imeka, qui lui a fourni le matériel nécessaire à la création de cet univers fantastique.  

Quand on dit que l’art est une fenêtre sur l’âme de l’artiste, Stéphanie nous ouvre grand les portes de la sienne et nous invite à nous y promener librement. Elle trouve le moyen d’allier science, technologie et art avec brio, ce que peu de gens ont fait par le passé. L’utilisation de la réalité virtuelle offre une nouvelle avenue aux artistes pour faire voir leurs œuvres sous un autre angle et à des publics plus larges. J’ai bien hâte de voir jusqu’où Stéphanie Morissette poussera les frontières de son œuvre, en constant changement. 

 

Sporobole 

Bien que méconnue, cette salle d’exposition a pignon sur la rue Albert depuis déjà bien des années. L’organisme a été fondé en 1983 par le RACE (Regroupement des artistes des Cantons de l’Est) avec l’objectif de promouvoir la pratique de ses membres et de faire connaitre l’art actuel à la population. En 1988, l’association change de nom pour la RCAAQ: Regroupement des centres d’artistes autogérés du Québec. C’est en 1996 que l’organisme acquiert un bâtiment et fonde la Galerie Horace, nom original de la galerie. Celle-ci évolue avec le milieu artistique qu’elle représente et change par la suite de nom pour Sporobole, comme on la connait aujourd’hui.  

La galerie reste bien active malgré ces temps incertains. Nous avons plus que jamais besoin de l’art pour nous recentrer et voir la lumière au bout du tunnel, pour voir qu’il y a encore et toujours de la beauté parmi la noirceur. Sporobole propose dans le moment beaucoup d’expositions sous le thème du mariage entre l’art et les sciences. Voici la programmation à venir pour vous mettre l’eau à la bouche: 

 

Liens intéressants 

Portfolio de l’artiste : stephaniemorissette.com 

Page Facebook Sporobole centre en art actuel 

FORMER ET INFORMER / Le Collectif a pour mission de rapporter objectivement les actualités à la population et d’offrir une tribune à la communauté étudiante de Sherbrooke et ses associations. Toutes les déclarations et/ou opinions exprimées dans les articles ou dans le choix d’un sujet sont uniquement les opinions et la responsabilité de la personne ou de l’entité rédactrice du contenu. Toute entrevue ou annonce est effectuée et livrée dans un but informatif et ne sert en aucun cas à représenter ou à faire la promotion des allégeances politiques ou des valeurs éthiques du journal Le Collectif et de son équipe.

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *