Mer. Déc 6th, 2023

Par Martine Dallaire

La population de Sherbrooke jouit d’une qualité de vie exceptionnelle. Avec son cadre de vie urbain au cœur d’une nature splendide, ses infrastructures de pointe, son système d’éducation complet et bilingue, un vaste réseau de transport en commun, une vie culturelle animée et un coût de la vie abordable, la ville offre une qualité de vie incomparable. Toutefois, les résidents de la reine des Cantons-de-l’Est figurent parmi les plus pauvres au Québec depuis plusieurs années en raison de leur revenu disponible. L’année 2018 n’y a pas fait exception, puisque le revenu moyen fut bien en deçà de la moyenne provinciale.

Une offre salariale peu compétitive

Pour Me Guillaume Rousseau, chargé de cours à la Faculté de droit de l’Université de Sherbrooke, le faible revenu disponible des ménages sherbrookois représente un défi considérable, mais pas insurmontable. Si la ville occupe la sixième place en importance au palmarès des municipalités, son bulletin est beaucoup moins reluisant quand il s’agit du revenu moyen des Sherbrookois. Actuellement, la circonscription de Sherbrooke se classe au 117e rang sur une possibilité de 125 circonscriptions provinciales au chapitre du revenu moyen des ménages. Avec un taux de chômage avoisinant les 4,7 %, la problématique régionale ne réside pas dans la création d’emploi, mais plutôt dans l’offre salariale.

Des disparités régionales importantes

L’écart entre le revenu moyen de la population sherbrookoise et celui des Québécois est considérable. Avec un revenu moyen de 61 500 $ comparativement à la moyenne québécoise qui est de 77 500 $, le manque à gagner de 15 000 $ des ménages sherbrookois est pour le moins inquiétant. Compte tenu de l’indice du prix à la consommation équivalent dans les autres circonscriptions en province, le pouvoir d’achat des habitants sherbrookois en prend un coup. Cette différence importante s’explique, entre autres, par la forte proportion d’emplois dans le secteur des services, mais aussi par la faiblesse des salaires.  « Le revenu moyen est beaucoup plus faible en Estrie qu’ailleurs au Québec, et il n’y a aucune raison pour que les Estriens soient désavantagés par rapport aux autres régions administratives », indique Me Rousseau. « La proximité de la région de Montréal et de la frontière américaine fait en sorte que l’Estrie constitue un point commercial névralgique. De plus, les gens sont éduqués. La hausse du salaire moyen, dont celle du salaire minimum, éviterait l’exode des travailleurs d’une part et contribuerait au maintien d’une bonne santé économique régionale », ajoute-t-il.

Le salaire minimum en partie responsable

Selon le juriste, augmenter graduellement le salaire minimum à 15 $ l’heure d’ici 2022 permettrait à une certaine tranche de la population de sortir de la précarité. De plus, il estime qu’outre l’augmentation du salaire minimum, l’abolition des droits de scolarité pour la population d’étudiants issus de milieux modestes ou de la classe moyenne inférieure ferait en sorte que la population accéderait à des emplois plus rémunérateurs tout en permettant aux étudiants et étudiantes de faire rouler l’économie. Cette mesure permettrait d’augmenter le revenu moyen. Pour l’avocat et candidat aux élections provinciales, la perspective d’augmenter le salaire minimum aurait aussi un effet d’entraînement sur le taux horaire versé aux autres travailleurs.

La solution : une intervention concertée

Pour arriver à atteindre cet objectif, celui qui porte les couleurs du parti québécois considère qu’une action concertée d’acteurs régionaux issus de différents milieux dont les municipalités, les ministères, les maisons d’enseignement et les MRC, entre autres, s’avère la meilleure solution durable pour contrer la problématique d’iniquité salariale vécue par la population active de la région.

Une lueur d’espoir

À la suite d’une enquête menée par l’Institut de la statistique du Québec, celui-ci a constaté que la région métropolitaine de Sherbrooke est celle qui a connu la plus forte croissance du revenu disponible des ménages avec une hausse de 3,6 %. La hausse moyenne provinciale pour la même période était de 2,7 %, ce qui constitue une lueur d’espoir pour les travailleurs de la région.


Crédit Photo @ Université de Sherbrooke, Faculté de Droit

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