Ven. Juil 26th, 2024

Par Jérémy Plamondon

Une série de blocages de chemins forestiers est en cours dans la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean depuis les dernières semaines. Après le blocage d’un chemin forestier de Girardville par le collectif Mashk Assi, le regroupement Ka kanuelitak utassinuan a entamé un blocage du chemin Domtar, dans le secteur de Mistassini, le 7 août dernier.

La compagnie Produits Forestiers Résolu (PFR), principale affectée par ces blocages, a répété à plusieurs reprises dans les médias vouloir éviter la confrontation. Elle déplore toutefois les complications que cette situation entraîne pour ses affaires, notamment au niveau du transport du bois.

Le regroupement, mené par deux kukums [grands-mères], Diane Blacksmith et Denyse Xavier, a comme argument central que les Innus doivent reprendre possession de leurs territoires ancestraux non cédés. Les deux dames étaient également impliquées dans le précédent blocage. Mme Smith a d’ailleurs répondu à un message du 7 août sur Facebook : « Je reprends ce qui nous appartient… Notre territoire familial non cédé, un [point,] c’est tout ».

La réponse du gouvernement du Québec

Lors d’une entrevue téléphonique avec Guillaume Roy du Quotidien publiée le 8 août, le ministre responsable des Relations avec les Premières Nations et les Inuit du Québec, Ian Lafrenière, a jugé que ce type de blocage n’est pas une bonne manière de faire valoir ses revendications. « On entend les demandes et on les partage, parce qu’on doit améliorer le processus de consultation sur les mines et les forêts en travaillant ensemble, mais ce n’est pas en faisant un blocage qu’on fait avancer les choses, et surtout pas en mettant de l’avant des besoins personnels avant les besoins collectifs. »

Tension entre les kukums et le conseil de bande

Le conseil de bande de la communauté de Mashteuiatsh a tenu à se distancier des groupes qui perpétuent ces blocages forestiers. Dans une vidéo de près de 7 minutes publiée le 3 août, le chef Gilbert Dominique a tenu à rappeler que « Pekuakamiulnuatsh Takuhikan […] n’est aucunement impliqué dans le blocage organisé par le collectif Mashk Assi. Les membres du collectif Mashk Assi ne détiennent pas de droits ancestraux sur Nitassinan ». Il a également tenu à rappeler que « les droits ancestraux sont des droits collectifs qui appartiennent à la Nation et non à certains individus ou groupes d’individus ».

Les deux kukums ne semblent toutefois pas reconnaitre le conseil de bande et son chef comme étant légitime sur le territoire. Mme Xavier a d’ailleurs écrit avoir demandé au ministère des Forêts qu’à partir d’aujourd’hui […] le conseil ne prenne de décision sur leur territoire. Elle a aussi demandé de ne plus envoyer de lettre, qu’à l’avenir il doit passer par la famille. Rappelons qu’elle considère que la gestion du territoire revient de façon héréditaire à sa famille, et non au conseil élu par la communauté.


Crédit image: Gracieuseté

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