Mar. Juil 23rd, 2024

Par Émilie Oliver

Alors que la première tentative de réintégrer les rangs du vert et or a échouée, l’équipe des Valkyries utilisera l’année de la dernière chance pour satisfaire les exigences convenues.

Depuis la fermeture des programmes de rugby tant féminin que masculin en décembre 2022, plusieurs discussions ont eu lieu au comité de travail pour créer les conditions nécessaires au retour des programmes de rugby au sein de l’Université de Sherbrooke.

Bien que l’objectif initial ait été de rapporter en premier lieu le programme féminin pour la saison 2024, le comité de travail a dû constater, en novembre 2023, que les critères de relance n’avaient pas été respectés. Ainsi, le comité a émis la recommandation de ne pas réintégrer en 2024 le circuit universitaire.

Prochaine étape : cap sur 2025. Les Valkyries de Sherbrooke maintiendront la formule hybride actuelle (scolaire civile) afin d’atteindre les critères collectivement établis au plus tard le 1er novembre 2024. Si le cadre de jeu s’annonce moins officiel que le circuit universitaire, les attentes ne sont pas différentes que lorsque l’équipe évoluait au sein du circuit universitaire. Rigueur, progression, discipline et recrutement sont à l’honneur cette saison-ci chez les Valkyries.  

Un renouveau parmi les entraîneurs 

Ayant été à la tête du programme de rugby féminin depuis plus de huit ans, l’entraîneuse-cheffe Andi Smith a laissé, au début de l’année 2024, la barre de l’équipe à Kevin Ratté, formateur d’entraîneurs depuis 2021 pour la fédération de Rugby du Québec. Malgré son changement de rôle, Mme Smith est tout aussi présente pour l’équipe, mais adopte une position différente qui lui convient davantage alors qu’elle pourra « se concentrer sur ses athlètes lorsqu’elles sont sur le terrain », tout en se détachant de la charge administrative qui lui était anciennement attitrée. 

Fort d’expérience au sein de la communauté rugbystique, M. Ratté a, entre autres, fondé l’académie de rugby de Victoriaville, les équipes juvéniles (deuxième cycle du secondaire) de rugby de l’école du Boisé à Victoriaville, en plus d’avoir fondé les équipes civiles du Rabaska, encore une fois à Victoriaville. 

M. Ratté mentionne que son approche s’échelonnera sur trois axes. Le premier : s’assurer d’avoir un état d’esprit résilient et positif dans le groupe qui va inciter à l’implication et l’assiduité dans une ambiance bienveillante ; le deuxième, mobiliser plusieurs joueuses afin de participer au recrutement et au développement régional et le dernier, encadrer toutes les athlètes de façon personnalisée afin de performer à moyen terme et de devenir une destination attirante pour les joueuses collégiales qui souhaitent se développer. »  

Avec le changement d’entraîneur s’est également cristallisée la mentalité de rigueur et de persévérance dont doit faire preuve les Valkyries. À cet égard, l’équipe est bien équipée, alors qu’un comité d’organisation composé d’une dizaine de vétérantes « accomplit beaucoup de tâches pour le bien commun : organisation, recrutement, commandites, trésorerie, évènements sociaux, etc. », mentionne l’entraîneur-chef. L’administration se fait donc à l’interne, pour et par les membres de l’équipe.  

Parmi les réussites, M. Ratté souligne également le leadership présent au sein de son groupe. « Il est évident que les vétérantes cherchent à tout faire pour intégrer les nouvelles qui veulent se joindre au noyau. »  

La lutte n’est pas gagnée d’avance 

Alors que le groupe se réjouit de compter 28 filles parmi son noyau actuel, elles devront accueillir au moins 45 participantes à leur camp d’entraînement qui débutera le 19 août prochain. À la conclusion de la semaine de camp d’entraînement, le groupe pourra se permettre de retenir un total de 33 athlètes pour participer à sa saison automnale. À la fin de la saison automnale, l’entraîneur-chef devra recevoir la confirmation d’au moins 45 participantes via des lettres d’intentions officielles.  

Une partie du défi réside notamment dans l’opinion publique du rugby qui demeure négative, malgré la croissance importante du sport dans les dernières années, surtout en Amérique. Alors que le sport est bien ancré dans plusieurs nations du vieux continent, le Nouveau Monde a été initié à la discipline beaucoup plus tard. Les compétitions professionnelles en croissance, telle que la série du Pacific four, au féminin, contribuent cependant à la visibilité du sport.  

Au niveau local, mentionnons qu’il n’existait pas de programme de rugby au collégial francophone avant 2022 en Estrie. En seulement deux saisons d’existence, l’équipe des Volontaires du Cégep de Sherbrooke a réussi à se hisser en finale à deux occasions, terminant à la deuxième position lors de sa saison inaugurale alors qu’elle a été couronnée championne en 2023. Le programme attire déjà une multitude de talents, alors que l’équipe compte plus de 40 athlètes parmi ces rangs pour la saison 2024.  

Plusieurs se disent enthousiastes du futur rugbystique en Estrie, mais encore faudra-t-il s’assurer que la relève puisse poursuivre dans le circuit le plus compétitif de la province, soit le Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ). 

Une équipe positive et déterminée 

« L’équipe féminine Vert & Or a emprunté le nom des Valkyries pendant deux ans pour se permettre une réflexion sur son programme et cette réflexion a bien été faite », rapporte M. Ratté. « L’équipe est toujours vivante et très forte, elle rassemble des femmes proactives et impliquées qui démontrent beaucoup de caractère et qui ne craignent pas de s’engager pour accomplir leur rêve d’athlète de jouer au plus haut niveau scolaire », poursuit-il.  

Les Valkyries ouvrent leurs portes à toutes les jeunes femmes pour qui résonnent ces valeurs. « Il n’est jamais trop tard pour commencer le rugby, c’est le meilleur choix que j’ai fait depuis que je suis à l’université », souligne Virginie Ouellet, athlète de 3e année au sein de l’équipe.  


Source: Les Valkyries rugby

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