Mer. Avr 17th, 2024

Par Alexia LeBlanc

Le 31 octobre dernier, la nutritionniste Cora Loomis s’est déplacée à l’Université de Sherbrooke afin de donner une conférence sur les bénéfices, tant pour soi-même que pour la planète, d’une alimentation majoritairement végane. Organisée par l’Association végé de l’Université de Sherbrooke (AVUS), la rencontre avait pour but d’outiller les gens à adopter une alimentation de ce type, mais aussi de déconstruire certains stéréotypes entourant ce mode de vie écologique.

Tout d’abord, qu’est-ce qu’une alimentation végétalienne ? Il s’agit d’une pratique alimentaire qui consiste à éliminer tous les produits d’origine animale. Elle est donc basée sur les végétaux, tels que les grains entiers, les fruits et légumes, les noix et graines, les huiles de noix, graines et fruits, le soya (tofu, tempeh, etc.), les légumineuses, etc. Il s’agit d’une alimentation très riche en fibres et en antioxydants puis, comme la nutritionniste le confirme, « lorsque l’alimentation est bien planifiée, tous les nutriments nécessaires pour le bon fonctionnement du corps sont présents et fournissent une belle protection pour la santé. »

Des bienfaits pour la planète

Plusieurs personnes décident d’adopter ce mode de vie pour des raisons écologiques. En effet, même s’il existe plusieurs autres bénéfices, une alimentation majoritairement végétalienne permet d’aider à réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre (GES). Selon les rapports de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), 14,5 % de ces émissions sont produites par l’industrie de l’élevage du bétail, le bœuf étant le plus polluant. Contrairement à croyance populaire, l’industrie du bétail en produit davantage que celle des transports, qui représente 14 % des GES.

De plus, l’industrie de la viande, mais aussi les œufs et les produits laitiers, requièrent énormément d’eau. Encore une fois, le bœuf se retrouve au sommet de l’échelle, puisque produire 1 kilogramme de cette viande nécessite 15 415 litres d’eau. L’eau potable est une ressource précieuse qui soulève de plus en plus d’inquiétudes, mais les aliments qui se retrouvent dans une alimentation végane en demandent beaucoup moins. Toutefois, Cora Loomis a précisé qu’il faut faire attention à quelques aliments végétaliens, comme les noix. En effet, produire 1 kilogramme de noix nécessite environ 9 063 litres d’eau.

La conférencière a également tenu à souligner l’essai produit en 2016 par une étudiante à la maîtrise en environnement de l’Université de Sherbrooke. En effet, Corinne Côté a souhaité savoir quel type de « régime » alimentaire était préférable afin de réduire son empreinte écologique, entre une alimentation végétalienne ou une alimentation locale. À la surprise de plusieurs peut-être, le régime locavore (dans un rayon de 160 km) émettait des quantités de GES qui étaient 13,8 % supérieures au régime végane. Il est important de préciser que la nourriture végétalienne était achetée dans les épiceries régulières, donc une alimentation locale basée sur les végétaux serait la combinaison parfaite.

Les avantages sur la santé

En tant que nutritionniste depuis quelques années déjà, Cora Loomis a pu voir l’évolution de certaines personnes ayant adopté le mode de vie végétalien. Elle a donc présenté les principaux bénéfices sur la santé physique en rappelant « qu’une alimentation végétalienne peu transformée peut prévenir plusieurs problèmes de santé. »

Parmi ces avantages, la diminution des risques de développer des maladies cardiovasculaires en est un très important. Les aliments à base de plantes peuvent aider à baisser la tension artérielle, diminuer le taux de cholestérol ainsi que l’inflammation. Les études permettent également de démontrer un risque diminué de cancer (surtout le cancer du côlon) et de diabète de type 2. De plus, la gestion du poids peut s’avérer plus facile, mais, comme le précise Cora, une diète végane n’est pas directement associée à une perte de poids. Il est important de manger santé et équilibré.

Est-ce que mon alimentation sera complète ?

Voilà une question que plusieurs personnes se posent avant d’adopter ce mode de vie. Le doute le plus fréquent est souvent de se demander si notre apport en protéines sera suffisant. Pourtant, elles se retrouvent dans plusieurs aliments autres que la viande. Notre corps ne peut en fait qu’absorber trente grammes de protéines par repas et Cora Loomis conseille de quinze à vingt grammes de protéines pour un repas. Parmi les sources qui permettent les plus grands apports de ce nutriment, en suivant un régime végane, nous avons les légumineuses, le houmous, le soya, le seitan et les substituts de viande, les noix et les graines, le végé-pâté, les boissons de soya et la levure alimentaire. Amplement de choix !

Une autre inquiétude fait souvent surface dans les discussions entourant une alimentation végétalienne. La phrase « bois ton lait si tu veux des os en santé » est familière pour plusieurs d’entre nous. Par contre, contrairement à la croyance populaire, les meilleures sources de calcium ne se retrouvent pas dans les boissons à base de lait de vache. On peut en retrouver dans le tofu ferme, les yogourts végétaux (pas tous), les graines, les légumineuses, les noix, les légumes verts ainsi que certaines boissons enrichies comme les boissons de soya, de noix de coco, d’avoine, etc. La nutritionniste a d’ailleurs recommandé de manger une variété de ces aliments chaque semaine, et l’apport en calcium sera suffisant.

Elle s’est également penchée sur la question des vitamines D et B12. Pour les deux, elle recommande de prendre un supplément. Même si ces vitamines se retrouvent dans plusieurs aliments, les quantités ne sont pas suffisantes (même pour les régimes carnivores) et ce sont deux vitamines essentielles au bon fonctionnement de notre système.

Finalement, la conférencière a discuté de plusieurs autres nutriments, comme le zinc, le sélénium, le fer, les oméga-3, etc. Il ne fait aucun doute qu’un régime majoritairement végétalien, évidemment santé et équilibré, permet d’avoir tous les apports nutritionnels dont nous avons besoin. Plus d’informations sont disponibles sur le site Internet de Cora Loomis, ainsi que des recettes véganes et des trucs et astuces afin de tranquillement adopter ce mode de vie sain et écologique.


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