Par Martine Dallaire
La ville de Sherbrooke disposerait d’un certain potentiel archéologique si l’on en croit la récente découverte d’un site datant de plus de 12 000 ans dans l’arrondissement de Bromptonville. Les fouilles menées le long de la rivière Saint-François, non loin de l’usine Kruger, ont permis de retracer, après trois années de recherches intensives, des vertèbres de poissons ainsi que des vestiges de pêche. C’est la raison pour laquelle la Ville s’apprête à commander une étude sur le sujet.
Actuellement, le site de Bromptonville a permis de répertorier près de 10 000 trouvailles de différentes utilités et formats dont des plus de 800 outils et environ 8 700 os de mammifères dont des os de marmotte, de rat musqué et de castor. Le nombre d’os trouvés, le fait qu’ils aient été blanchis, ainsi que leur disposition sont tels que les recherches ont permis de déterminer que durant plusieurs années, des individus ou des familles se sont arrêtés à cet endroit pour manger ou y chasser. De plus, on y a découvert au moins une structure d’habitation.
Le Musée de la nature et des sciences mis à profit
Actuellement, les artéfacts trouvés dans l’arrondissement de Bromptonville sont en partie conservés au Musée de la nature et des sciences de Sherbrooke en attendant d’être exposés. Un projet de halte sur le site où des panneaux d’interprétation projetés seraient installés pourrait également voir le jour. De même, les artefacts pourraient se voir faire l’objet d’articles dans des revues scientifiques.
Plusieurs autres sites potentiels
Selon ce qu’il a été possible d’apprendre, il n’y aurait pas que le secteur de Bromptonville, datant de l’époque paléoindienne, qui intéresserait les archéologues. Des artéfacts autochtones auraient également été découverts dans l’arrondissement de Lennoxville à proximité de la rivière St-François. Il ne serait donc pas étonnant que l’on découvre d’autres traces du passé à proximité du pont des Grandes-Fourches.
C’est pourquoi le conseil municipal sherbrookois a décidé de procéder à des fouilles du sol préalablement aux travaux de réfection du pont, une obligation légale préalable, selon le Directeur de la planification urbaine de la Ville de Sherbrooke, Yves Tremblay. Selon les données recueillies auprès de la Société d’histoire de Sherbrooke, les Abénaquis empruntaient régulièrement le tracé de la rivière St-François entre Bromptonville et le pont St-François lors de leurs déplacements d’où l’intérêt des fouilles projetées.
Des travaux d’envergure
Cependant, en raison des nombreux travaux de remblai ayant eu lieu dans le secteur au cours des dernières années, les recherches, qui débuteront incessamment, risquent d’être compliquées. Les travaux projetés s’échelonneront sur une longue période et devraient débuter par le creusage de deux tranchées situées de chaque côté de la rivière Magog à l’endroit où les culées, soit les structures portantes du tablier du nouveau pont, seront érigées. S’il s’avère que des artéfacts ou des structures d’immeubles soient découverts, la ville procédera à la documentation des fouilles, mais la conservation des structures ne fait pas partie du mandat du personnel municipal. Les artéfacts seront toutefois envoyés au Ministère de la Culture. D’autres recherches pourraient également être menées le long du boulevard et près de la place Nikitotek.
Crédit Photo @ La Tribune
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