Jeu. Juil 25th, 2024

Par Alexandre Ménard 

Le 21 octobre dernier, Paul St-Pierre Plamondon et le Parti Québécois (PQ) ont présenté leur « Budget de l’an 1 ». Ce document de 82 pages intitulé Un Québec libre de ses choix vise à détailler les finances d’un Québec indépendant. Commentant l’exercice auquel il s’est prêté, Paul St-Pierre Plamondon mentionne que « c’est un exercice pro forma sur la capacité financière du Québec [de faire l’indépendance], et non pas sur l’opérationnalisation du projet. On essaie juste d’évaluer si le Québec est capable ». 

Selon le Parti Québécois, un Québec indépendant serait un état viable financièrement. Le chef de la formation politique soutient qu’un état québécois indépendant pourrait aller chercher 82 milliards de dollars de nouveaux revenus provenant des coffres du gouvernement fédéral. Selon « le Budget de l’an 1 », le Québec devrait assumer une dette brute de 397 milliards de dollars, qui se décompose en 185 milliards de dettes fédérales et 212 milliards de dettes québécoises.  

Le document estime également que l’élimination des doublons ministériels et programmatiques entre Québec et Ottawa pourrait à elle seule permettre une économie de 8,8 milliards de dollars. Cette somme couvrirait presque entièrement le déficit engendré par la suppression de la péréquation, qui s’élèverait actuellement à 9,6 milliards de dollars net par an. 

Un budget trop optimiste? 

Selon un calcul que le PQ qualifie de « conservateur », le déficit pour l’année 2023-2024 serait de 10,2 milliards de dollars. Cependant, certains observateurs estiment que ce chiffre est sous-estimé et que le déficit réel serait plus proche de 20 milliards de dollars. Cette différence s’expliquerait par plusieurs facteurs, dont l’omission de certains postes de dépenses et des hypothèses optimistes concernant le taux d’intérêt sur la dette.  

En effet, le budget PQ omet deux postes de dépenses qui figurent dans le dernier budget du Québec : les versements au Fonds des générations (2,4 milliards par an) et la provision pour les éventualités (1,5 milliard). De plus, le PQ suppose que sa part de la dette fédérale serait financée à un taux d’intérêt semblable à celui payé par le fédéral. Or, le Québec a toujours financé sa dette à un taux plus élevé que celui du fédéral. 

D’autres, comme le journaliste économique à Radio-Canada, Gérald Fillion, ont des mots plus sévères sur l’exercice fait par le PQ. En effet, ce dernier mentionne « que le budget de l’an 1 du Parti Québécois ressemble davantage à un cadre financier de campagne électorale qu’à un exercice budgétaire en bonne et due forme du ministère des Finances. C’est un document politique, bien fait, utile et intéressant, mais franchement jovialiste ». Il ajoute qu’il « aurait été souhaitable que l’équipe du PQ s’appuie sur plusieurs scénarios afin de donner à la population un regard plus large sur l’état plausible des finances, et ce, dans les cinq premières années d’un Québec souverain ». 

En somme, ce budget reste intéressant et alimentera certainement de riches discussions éventuelles sur la souveraineté.  


Source: Facebook Paul St-Pierre Plamondon

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