Ven. Mar 29th, 2024

Par Vanessa Exama

Le Panel féministe de Québec Solidaire UdeS, organisé par le porte-parole de QS UdeS, Simon Dubois, a eu lieu le 14 mars dernier. C’est ainsi que la Faculté des lettres et sciences humaines a eu l’honneur d’accueillir quatre panélistes se démarquant par leur engagement : Christine Labrie, Évelyne Beaudin, Sarah Beaudoin et Gabriel Martin. Ayant un parcours de vie unique et partageant un grand intérêt concernant le féminisme, ces personnes se sont joint pour approfondir certains sujets féministes tels que la charge mentale, les femmes en politique, l’intersectionnalité et la place des hommes féministes.

La charge mentale démystifiée

Christine Labrie est députée de Sherbrooke et porte-parole de Québec solidaire en matière de condition féminine. Passionnée de la question, elle a également fait sa maîtrise en études féministes. Elle brise donc la glace en abordant le concept de la charge mentale. On définit la charge mentale comme le fait que les femmes soient plus enclines à prendre en charge l’organisation domestique, et ce, même si ce ne sont pas elles qui exécutent les tâches, puisque souvent ce sont elles qui les planifient.

Ce terme est non seulement un concept théorique, mais avant tout une réalité qui touche un grand nombre de femmes.

Aujourd’hui, les femmes intègrent le marché du travail, mais restent les premières responsables de la sphère familiale et domestique. Elles se retrouvent par conséquent avec une double tâche. De ce fait, plusieurs femmes « se brûlent par les deux bouts de la chandelle ». De plus, les politiques présentes accordent un plus long congé de maternité à la mère qu’au père. Cela fait en sorte que le père partage les tâches avec la mère et ne se voit pas attribuer la pleine responsabilité de la gestion familiale, contrairement à la mère.

Toutefois, elle tient à spécifier que la société a évolué et que la répartition des tâches au sein de plusieurs couples est équilibrée. Sur ce même ordre d’idées, Christine Labrie ajoute qu’il est important de choisir un ou une partenaire de vie qui partage vos valeurs. L’idéal serait ainsi que la répartition des tâches domestiques se fasse selon les circonstances et non selon le sexe.

L’importance des femmes en politique

Évelyne Beaudin, conseillère municipale et cheffe de Sherbrooke Citoyen, discute de son implication féministe en tant qu’élue municipale et économiste de formation.  Elle désire notamment mettre de l’avant l’enjeu femmes et politique. Il ne s’agit pas d’un sujet avant-gardiste, mais ce dernier demeure tout de même important.

De plus, il se peut que le fait que les institutions politiques aient été faites par et pour les hommes puisse décourager plusieurs femmes à vouloir réformer le milieu politique.

Cette économiste affirme que laisser libre cours au libre marché n’aidera guère la situation des femmes. C’est pourquoi elle invite les féministes et les allié.e.s à accélérer l’Histoire. À cet égard, elle mentionne qu’il existe plusieurs solutions à la sous-représentation des femmes dans le milieu politique. On remarque ainsi que les quotas utilisés par plusieurs pays ont su apporter la parité dans divers parlements. Selon ses observations, il s’avèrerait d’une idée qui devrait être davantage envisagée.

De surcroît, son parcours professionnel démontre qu’il n’est pas facile pour une femme de se présenter pour les élections qu’elles soient fédérales, provinciales ou municipales. Deux obstacles ont été notamment soulevés :  la culture des institutions politiques et l’infantilisation des jeunes femmes. Par infantilisation, on fait référence à l’idée que les femmes ne bénéficient pas de la même considération que leurs collègues masculins, davantage perçus comme crédibles. Ayant mené deux campagnes sous la bannière d’Option Nationale, les obstacles mentionnés ci-dessus ne l’ont toutefois pas empêché de rappeler aux citoyens que la libération des peuples et la libération des femmes vont de pair.

Des femmes aux réalités multiples

Sarah Beaudoin est une militante féministe LGBTQ+ particulièrement active dans les sphères politique et sociale. Favorisant l’inclusion au sein du féminisme, elle valorise également la diversité des gestes contribuant à l’émancipation des femmes. Voici donc les trois types d’action féministe que l’on peut faire :

  • Agir au niveau du sexisme ordinaire : intervenir en utilisant l’explication ou la dénonciation de commentaires hypersexualisés ou de gestes discriminatoires.
  • Agir au niveau du féminisme surfacique : favoriser des actions qui ne semblent pas avoir d’effets concrets, mais qui au long-terme contribuent à défaire le patriarcat. Un exemple serait la rédaction épicène.
  • Agir par des actions concrètes : participer à des mouvements tels que #MoiAussi, luttant contre les violences sexuelles.

Pour faire avancer la situation des femmes, il faudrait inclure toutes les femmes. Il est donc important de reconnaître l’intersectionnalité. Ce terme signifie la superposition de plusieurs oppressions. Un exemple d’intersectionnalité serait une femme soit racisée, lesbienne ou souffrant d’un handicap ou encore une combinaison de ces différentes réalités. En mettant de l’avant la situation des femmes, les luttes féministes, ont tendance à laisser dans l’ombre les femmes Queer, racisées et/ou ayant un handicap, alors que ce sont elles qui subissent le plus grand nombre de violences sexuelles.

Homme et féministe!

Gabriel Martin, militant féministe et linguiste de formation, parle du travail d’allié des hommes dans les luttes féministes. Celui-ci nous informe qu’il ne s’est pas toujours intéressé au féminisme. Son intérêt s’est développé lorsqu’il a quitté l’informatique pour la linguistique, un domaine à prédominance féminine.

Dans le cadre d’un projet linguistique, il s’est rendu compte d’une importante sous-représentation des femmes. Pour y remédier, il rédige présentement, avec la collaboration de Sarah Beaudoin, un projet visant une toponymie paritaire au Québec. L’objectif est donc de proposer des noms de lieux portant le nom de femmes ayant contribué à la construction du Québec.

Finalement, il encourage les hommes à être solidaires aux femmes et leur donne quelques astuces:

  • Lire sur le sujet;
  • Écouter et valider les sentiments;
  • Utiliser son pouvoir citoyen et mettre de l’avant les femmes (dans la participation de projets ou comme sujets d’étude);
  • Être interprète pour les hommes en essayant d’expliquer certaines notions dans leurs mots (si ceux-ci se sentent à l’aise).

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