Par Josiane Demers
Le 7 juillet dernier, après un nombre sans précédent de démissions au sein de son parti, Boris Johnson, alors premier ministre conservateur de l’Angleterre, s’est vu forcé de remettre sa démission. Après trois années au pouvoir, il laisse son pays et sa formation politique dans un état manifestement affaibli.
Malgré des contestations des partis d’opposition et de plusieurs conservateurs, le chef déchu souhaite demeurer en poste jusqu’au prochain scrutin, en octobre. Ses détracteurs souhaitent plutôt un chef par intérim avant les prochaines élections.
Dérapages et scandales
En juillet 2019, Boris Johnson a été choisi par les membres de son parti pour succéder, par intérim, à Theresa May, ayant démissionné après n’avoir pu faire aboutir les négociations entourant le Brexit.
Quelques mois plus tard, il a déclenché des élections et son parti a remporté une majorité des sièges à Westminster, après une campagne promettant de régler le dossier litigieux et complexe du Brexit.
Cependant, bien qu’il ait tenu sa promesse face à cet enjeu, Johnson et les conservateurs, en plus d’être sévèrement critiqués sur leur gestion de la pandémie, n’ont cessé de cumuler les frasques.
Ils ont affaibli significativement les relations avec l’Union européenne et l’Irlande. C’est sans compter sa gestion de l’inflation inefficace, selon Radio-Canada Info.
Le rapport du Party Gate, paru le 25 mai dernier, a grandement éclaboussé les Tories et leur chef. Rappelons, comme il l’est rapporté dans l’Express, que le parti avait organisé des fêtes arrosées durant la pandémie, au 10 Downing Street, résidence du premier ministre. Cela alors que la population se voyait imposer des confinements et des mesures sanitaires strictes. De plus, Reuters rapporte que depuis avril dernier, plusieurs députés de la formation au pouvoir ont été visés par des accusations d’inconduites et d’agressions sexuelles.
S’accrocher malgré une perte de confiance?
Rappelons que le système politique anglais est très similaire à celui du Canada. La confiance est un principe de base important de ce dernier. Suivant le scandale du Party Gate, plusieurs membres du parti conservateur, ainsi qu’une majorité de la population, semblaient avoir perdu confiance en Boris Johnson.
C’est le 6 juin dernier, selon Le Devoir, que le premier ministre a dû faire face à une motion de défaillance, soit un vote de confiance, qu’il a remporté, mais seulement à 60 %. Bien qu’il ait sauvé son poste, cela laissait entrevoir les divisions chez les conservateurs. Il s’est accroché au pouvoir malgré ce résultat peu convaincant. Soulignons que Theresa May avait remis sa démission en 2018 à la suite d’un résultat plus favorable.
Le 1er juillet dernier, un autre scandale sexuel a éclaté chez les Tories, ce qui a été la goutte de trop pour le ministre de la Santé et le ministre des Finances qui ont remis leur démission le 5 juillet. Encore une fois, Johnson a réitéré son intention de rester au pouvoir.
Finalement, selon La Presse, le 7 juillet, une soixantaine de membres du parti ont également remis leur démission invoquant entre autres une perte de confiance. Un tel exode ne s’est jamais produit au parlement anglais. Boris Johnson s’est enfin rendu à l’évidence et s’est résigné à se retirer après un mandat chaotique.
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Étudiante à l’école de politique appliquée avec un cheminement en relations internationales à l’Université de Sherbrooke, Josiane Demers a également suivi des cours en communication. Impliquée au journal Le Collectif depuis le début de son parcours académique, elle est passée de collaboratrice à cheffe de pupitre de la section Sport et bien-être, pour ensuite devenir rédactrice en chef du périodique.
Passionnée de culture, de sports et d’actualité internationale, elle a plus d’une corde à son arc.
Josiane cède la relève de la rédaction en chef à nos dévoués Victor Dionne et Sarah Gendreau Simoneau en août 2022 avant de quitter le Québec pour une session à l'étranger! À son retour à l'hiver 2023, Josiane entreprend de renouer avec son amour pour le journal, cette fois au poste de cheffe de pupitre SOCIÉTÉ. Rebienvenue dans l'équipe, Josiane!