Mar. Juil 23rd, 2024

Par Ema Holgado 

OPINION/Il est encore possible de voir en ce moment, à la Maison du cinéma, le film français réalisé par Frédéric Tellier, L’abbé Pierre : une vie de combats. C’est le comédien de la comédie française Benjamin Lavernhe qui y prend l’affiche en incarnant le grand Henri Grouès, dit l’Abbé Pierre aux côtés d’Emmanuelle Bercot, qui joue l’acolyte de toujours de l’abbé Pierre, la grande Lucie Coutaz.  

De son vrai nom Henri Grouès, l’abbé Pierre est un homme qui a eu mille vies. Alors qu’il rêve de devenir prêtre, il est anéanti par son renvoi du couvent des Capucins, des frères vivant une vie stricte de pauvreté et de méditation, pour avoir une santé trop fragile. C’est à ce moment que la Seconde Guerre mondiale éclate et, à la tête d’un régiment, il sera désillusionné par les horreurs de la guerre. Il œuvre alors dans la Résistance où il combat le régime nazi, le régime de Vichy et aide des juifs à travers le pays. C’est à ce moment-là qu’il fait la connaissance de Lucie Coutaz. Elle deviendra son bras droit dans toutes ses activités. Au retour de la paix, voyant que l’itinérance prend de l’expansion et que son rôle de député ne permet pas de changer les choses, il fonde Emmaüs, une communauté pour les sans-abris. La fondation se finance par la vente d’objets récupérés dans les poubelles des villes. Sa notoriété se fera surtout à partir de l’hiver particulièrement froid de 1954, où les radios diffusent le fameux « appel de l’abbé Pierre », « l’insurrection de la bonté », pour aider ceux qui sont à la rue et meurent de froid. Cet appel rapportera plus de 500 millions de francs. L’abbé Pierre continuera son combat contre la pauvreté et le mal-logement avec Lucie Coutaz jusqu’à sa mort en 2007 à l’âge de 95 ans.  

Un film à voir absolument  

Tout dans ce film est réussi. L’incroyable vie et les combats de l’abbé Pierre sont magnifiquement mis en lumière par les prestations époustouflantes de Benjamin Lavernhe et d’Emmanuelle Bercot. Si le film est parfois critiqué par les journalistes pour être dans les excès cinématographiques avec des musiques grandiloquentes et des effets spéciaux, cela n’enlève en rien la qualité cinématique pour le spectateur. Plus que cela, ces effets semblent nécessaires pour tous ceux qui découvrent la personne de l’abbé Pierre afin de comprendre son impact et, il faut le dire, sa volonté viscérale d’offrir toujours plus. Ce film met à l’honneur un grand homme qui est parfois passé proche de la mort pour faire entendre son combat et donner toujours plus à ceux qui n’ont rien.  

« Le contraire de la misère, ce n’est pas la richesse. Le contraire de la misère, c’est le partage. Le remède à la misère, c’est le partage dans l’esprit de pauvreté. » (Abbé Pierre) 

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