Ven. Mar 29th, 2024

Par Meg-Anne Lachance

Des responsables syriens ont, le 15 mai dernier, participé à une réunion de la Ligue arabe, une première depuis les dix dernières années. Cette première apparition, faite quelques jours avant le sommet de la Ligue arabe, signe la fin de l’isolement diplomatique et le début de la réintégration de la Syrie.

« Bienvenue à la République arabe syrienne au sein de la Ligue des États arabes », a affirmé Mohammed Al-Jadaan, ministre saoudien des Finances, lors de la session du 15 mai.

Aucun responsable syrien n’a participé à une réunion depuis novembre 2011, année à laquelle l’organisation a suspendu le régime du président Bachar al-Assad. Cette décision faisait suite aux actes de répressions violentes de manifestations qui avaient mené le pays dans un conflit, causant ainsi plus de 500 000 morts.

« C’est une nouvelle occasion pour nous de dire à nos frères arabes que nous ne regardons pas vers le passé, mais vers l’avenir », a déclaré le ministre syrien des Affaires étrangères Fayçal Mekdad.

Selon l’agence officielle syrienne SANA, ce dernier a ajouté qu’ils avaient « de nombreux défis à affronter, y compris le conflit israélo-arabe ».

Fayçal Mekdad a aussi profité de cette rencontre pour demander aux pays arabes d’investir en Syrie, soutenant que le pays détient des « opportunités prometteuses et [de] nouvelles lois favorables aux investissements », rapporte SANA.

Des pays réticents

Bien que certains pays comme l’Arabie Saoudite aient affirmé vouloir recommencer à travailler avec la Syrie, d’autres restent froids à l’idée.

« [La position du Qatar] sur la normalisation avec le régime syrien n’a pas changé », a voulu assurer le ministre qatarien des Affaires étrangères, Majed Al-Ansari.

Il a poursuivi en affirmant que Damas devait « s’attaquer aux racines de la crise qui ont conduit à son boycottage, et prendre des mesures positives en vue de résoudre les problèmes du peuple syrien », rapporte l’agence de presse qatarie QNA.

Le secrétaire général de la Ligue arabe Ahmed Aboul Gheit a indiqué que chaque État détenait le pouvoir de décider de normaliser ses relations avec la Syrie ou non. Il a toutefois ajouté que la réintégration du pays ravive « la solidarité arabe ».

Le Sommet de la Ligue arabe a lieu le 19 mai, dans la ville de Djeddah, en Arabie Saoudite. Le prince héritier Mohammed ben Salmane a invité la Syrie, pour la première fois depuis 2010. Selon l’agence syrienne SANA, le président émirati Mohammed ben Zayed Al Nahyane a invité son homologue syrien à participer à la COP 28. Depuis la guerre, cette invitation à un sommet international est la première que reçoit Bachar el-Assad, président syrien.


Crédit image @Wikimédia

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