Mar. Avr 16th, 2024

Par Elizabeth Gagné

Le jeudi 16 mars avait lieu, à la Maison du cinéma, l’avant-première du film tant attendu La Cordonnière, de Sylvain Guy. L’histoire nous plonge au cœur de l’un des triangles amoureux les plus originaux qu’il a été possible jusqu’à maintenant de voir sur grand écran. Entre amour et besoin d’indépendance, La Cordonnière nous emmène dans un drame du XXe siècle à nous donner des frissons.

Une histoire bien québécoise

Ce film aux saveurs Des pays d’en haut et Des filles de Caleb prend racine dans l’écriture de Pauline Gill, écrivaine de la tétralogie : la saga de La cordonnière. C’est sous la plume du scénariste Sylvain Guy que prend vie le personnage de Victoire du Sault sur grand écran. Sylvain Guy a également écrit pour le film Louis Cyr (2013) et Monica la mitraille (2004).

Cette fois-ci, on peut dire que Sylvain Guy a vraiment su connecter de manière très personnelle avec l’histoire de celle qui s’avère être son arrière-arrière-grand-mère. Le film relate la vie personnelle de l’une de nos pionnières québécoises. Trop souvent, les femmes sont tassées de la main de notre histoire nationale et Sylvain Guy compte bien inverser la tendance. L’actrice Élise Guilbault, qui était présente à l’avant-première, mentionne ce manque de représentation et de reconnaissance envers ces femmes qui étaient féministes avant l’heure et qui ont façonné notre société.

Les maigres sources que j’ai moi-même tenté de chercher sur la vie de cette pionnière le montrent bien. C’est donc un hommage que le film La cordonnière rend à cette femme d’affaires qui a réussi à s’imposer dans un monde d’hommes. L’amour et sa complexité restent en revanche le thème central du film.

Cette histoire personnelle qui relate de manière très dramatique la vie de Victoire s’inscrit dans un décor très familier de notre paysage québécois. L’amour n’est pas que bonheur, il est aussi tragique, complexe, interdit et demande des sacrifices. Tout au long du film, l’intrigue est permanente et la tension qui émane des corps qui se touchent et se frôlent est palpable. On la ressent jusque dans les regards des acteurs. Des scènes touchantes et réconfortantes sont aux rendez-vous, surtout venant de la famille de Victoire, que l’on aurait crue plus réfractaire face au cheminement professionnel de Victoire.

Un travail minutieux et de longue haleine

Rose-Marie Perreault est l’actrice qui incarne brillamment la jeune Victoire du Sault. Le travail du maquillage sur les acteurs est exceptionnel. Les comédiens et comédiennes étaient ravis d’avoir pu expérimenter le maquillage de cette façon dans leur rôle étant donné que son utilisation est plutôt rare dans le cinéma québécois, selon ce que nous a dévoilé l’un des acteurs pendant l’avant-première. La réalisation de ce film a demandé beaucoup de travail en raison de la pandémie. Il aura fallu 3 années pour finaliser le tournage et l’on pouvait ressentir la fierté de l’équipe présente pour le présenter à Sherbrooke. Si vous voulez vivre un vrai bon moment de cinéma, je vous conseille fortement d’aller voir ce petit bijou de notre répertoire québécois.


Crédit image @Cinoche

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