Par Sophie Mottet
Les plans politiques pour la lutte aux changements climatiques sont bien populaires en ces temps d’élections provinciales, cependant un enjeu important brille par son absence : la biodiversité.
Bien qu’elle soit reliée de près aux changements climatiques, celle-ci se présente sous différentes formes au Québec et nécessite des mesures de protection appropriées afin de lutter contre son déclin.
Les programmes électoraux misent gros sur la réduction des gaz à effet de serre (GES). Malheureusement, ce n’est pas la seule problématique en environnement. Les changements climatiques, bien qu’ils soient avancés, se font dépasser par la crise de la biodiversité. Il serait tout à l’avantage des partis de bonifier leurs politiques de conservation. Selon une étude concernant les préférences de la population québécoise sur la faune en voie de disparition publiée dans le Journal for Nature Conservation, ces politiques attirent un intérêt public important.
Déclin de la biodiversité au Québec
À ce jour, 38 espèces ont le statut d’espèce vulnérable ou menacée en vertu de la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables du Québec. 116 autres espèces sont susceptibles d’acquérir ce même statut. Le béluga de l’estuaire du Saint-Laurent et le caribou forestier, espèces emblématiques du Québec, font partie de ces 38 espèces.
Au seuil de sa disparition, le caribou forestier est déclaré comme « espèce vulnérable » au Québec depuis 2005. Cette espèce parapluie se voit enlever ses habitats naturels par l’exploitation forestière intensive. En avril 2022, il se comptait 16 caribous dans Charlevoix, sept à Val-d’Or et une trentaine en Gaspésie, tous dans des enclos de protection selon Radio-Canada. Selon le biologiste Martin-Hugues Saint-Laurent de l’UQAR, la disparition des caribous ne sera pas causée par les changements climatiques, mais bien par l’intensité de l’exploitation forestière actuelle. Les solutions sont donc à la portée des dirigeants.
Crise du climat et crise de la biodiversité
Il n’y a plus de doutes, la crise climatique et la perte de la biodiversité sont inextricablement liées. Dans le but de faire d’une pierre deux coups, il faut miser sur des solutions fondées sur la nature et des mesures agricoles afin de réduire les GES, comme l’expliquent des experts au journal La Presse. Effectivement, les projets de conservation, de restauration ou de meilleure gestion des milieux forestiers, humides ou de prairies permettent une plus grande séquestration de carbone.
La réduction des GES ne passe pas seulement par l’électrification des transports ou l’efficacité énergétique, mais également par une protection plus accrue des territoires habités par les espèces menacées. Leurs disparitions entraîneront une perte certaine des services écosystémiques dont l’humain bénéficie.
À l’aube du sommet de l’ONU sur la biodiversité, il serait pertinent d’entendre les solutions des différents partis sur cette problématique. De plus, Montréal sera l’hôte de la deuxième partie de cette COP15. Celle-ci se tiendra du 5 au 17 décembre 2022 dans la métropole. Un évènement d’une grande ampleur compte tenu de l’accélération inquiétante du taux d’extinction des espèces.
Crédit image @Nature Québec
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