Mar. Juil 23rd, 2024

Par Béatrice Vigneault 

L’opportunité de partir faire une session d’étude à l’étranger est un souhait pour plusieurs étudiants et étudiantes aujourd’hui. Lorsque cette opportunité se mélange à la chance de continuer à pratiquer son sport, on pourrait croire que c’est tout droit sorti d’un rêve. C’est ce que font Mathilde Vigneault et Emmanuelle Rhéaume, deux étudiantes-athlètes du Vert & Or en soccer féminin.  

Les deux jeunes femmes ont quitté le Québec en janvier dernier pour embarquer dans l’aventure des études à l’étranger. Elles ont choisi la France, plus précisément Aix-en-Provence, une petite ville universitaire tout près de Marseille. Elles étudient en politique appliquée à l’Université de Sherbrooke et Sciences Po Aix leur semblait un choix fort intéressant pour enrichir leur formation. Emmanuelle terminera son baccalauréat dès son retour au pays alors que Mathilde aura une dernière session, à l’automne. Les étudiantes hésitaient entre se concentrer sur leurs études et leur désir de découvrir l’Europe ou leur envie de continuer à toucher le ballon. Elles ont finalement opté pour les trois.  

Leurs vies au niveau soccer 

Emmanuelle a grandi dans la région de Québec et elle a évolué au niveau collégial avec les Dynamiques du Cégep de Sainte-Foy. C’est à l’automne 2021 qu’elle a enfilé pour la première fois les couleurs du Vert & Or en tant que défenseure latérale. Emmanuelle avait d’ailleurs été récipiendaire de la bourse de recrutement du recteur de l’Université, Pierre Cossette. Alors qu’elle termine son baccalauréat cette année, Emmanuelle a pris la décision d’entamer une maîtrise à Carleton University à Ottawa où elle poursuivra son parcours de soccer au sein des Ravens.  

Mathilde, quant à elle, a grandi à Rimouski dans le Bas-Saint-Laurent. Elle a évolué avec le club Fury de Rimouski au niveau civil, club qui gagne énormément en notoriété au cours des dernières années. Au niveau collégial, elle faisait partie des Pionnières du Cégep de Rimouski. Mathilde s’est rendue au camp de sélection du Vert & Or en août 2020 où elle a su faire bonne impression chez les entraîneurs. Après une saison ratée en raison de la pandémie, elle a gagné très rapidement un poste de partante comme milieu de terrain en 2021 avec la troupe de Tony Perrier.  

Après avoir vécu trois années de soccer ensemble, les deux athlètes se sont demandé si elles souhaitaient vivre une dernière saison en tant que coéquipières en France avant de prendre des chemins différents. C’est à peine quelques jours après s’être installés dans leur nouvelle vie temporaire que l’occasion de jouer dans un club de foot à Aix-en-Provence s’est présentée à elles.  

Motivations et intégration 

Avant de s’engager officiellement avec l’équipe du Sporting Club Aix-en-Provence Féminines, Emmanuelle et Mathilde se sont réellement questionnées. D’un côté, la culture du football en France est très importante : « On se retrouve dans un pays où le foot a une place énorme et on est deux passionnées, on trouvait donc ça logique quand même de vivre l’expérience du football en Europe », explique Emmanuelle. « On ne voulait pas non plus que ça nuise à notre expérience en France. On est venues ici pour étudier et voyager principalement, donc prendre un engagement qui nous obligerait à rester à Aix toutes les fins de semaine et qui chargerait notre horaire, ce n’était pas dans les plans, mais c’est une autre façon de s’immiscer dans la culture française qu’on apprécie », mentionne Mathilde. Elles ont eu le contact de l’entraîneur du club grâce à un cours auquel elles se sont inscrites avec leur université d’accueil. « On a réussi à s’entendre avec lui, on l’a averti qu’on ne serait pas présente à tous les matchs et la réponse a été super positive. On est très bien reçues. », explique Emmanuelle. « C’est un jeune club et je crois qu’ils sont contents d’avoir des joueuses d’expériences. »  

Un des aspects qu’elles préfèrent de l’expérience, c’est le côté social. En tant qu’étudiantes internationales, elles rencontrent surtout d’autres étudiants qui viennent de partout dans le monde. Le soccer leur permet de rencontrer des Français, de s’immiscer davantage dans la culture, d’échanger sur leur style de vie. « Ça peut être aussi anodin que de comprendre l’humour. On est exposées à un côté de la France qu’on aurait probablement eu plus de mal à voir sans le foot. », explique la milieu de terrain.  

Soccer québécois vs football européen 

En embarquant sur le terrain avec les Françaises, les deux athlètes de Sherbrooke ont rapidement constaté des différences majeures dans le style de jeu. Les Québécoises sont habituées à un jeu très collectif, axé sur la collaboration entre les joueuses, sur les systèmes de jeu et les stratégies. En France, par contre, elles remarquent les habiletés techniques des joueuses. « J’ai toujours trouvé qu’on ne travaillait pas suffisamment les habiletés techniques au Québec. Ici c’est tout le contraire. Les filles sont très habiles avec la balle au pied, mais elles ne jouent pas ensemble. Il manque de cohésion, c’est difficile de créer de beaux jeux quand on ne sait pas jouer ensemble », explique Mathilde. Les athlètes québécois accordent également une plus grande importance aux efforts mis à l’extérieur du terrain. Une approche sérieuse et engagée dans tous les aspects du sport est mise de l’avant, il faut maintenir la forme physique et l’engagement. « Au Québec, quand tu ne fais pas les efforts à l’extérieur du terrain, tu te le fais dire. Ici, on a l’impression que c’est normal de manger du fast food après chaque pratique et que tout ce qui compte, ce sont les performances individuelles sur le terrain », mentionne Emmanuelle. 

Au niveau féminin et selon l’expérience qu’elles vivent, les deux athlètes sont d’accord pour dire que le soccer amateur au Québec n’a pas beaucoup à envier au soccer amateur en France. Les ligues professionnelles et les débouchées sont plus accessibles dans le pays européen, mais au niveau universitaire, la qualité du jeu, de l’encadrement et l’effort collectif sont des caractéristiques du soccer québécois que Mathilde et Emmanuelle apprécieront davantage lors de leur retour à la maison. 


Source: Vert & Or

FORMER ET INFORMER / Le Collectif a pour mission de rapporter objectivement les actualités à la population et d’offrir une tribune à la communauté étudiante de Sherbrooke et ses associations. Toutes les déclarations et/ou opinions exprimées dans les articles ou dans le choix d’un sujet sont uniquement les opinions et la responsabilité de la personne ou de l’entité rédactrice du contenu. Toute entrevue ou annonce est effectuée et livrée dans un but informatif et ne sert en aucun cas à représenter ou à faire la promotion des allégeances politiques ou des valeurs éthiques du journal Le Collectif et de son équipe.