En plein milieu du mois de mars passé, le gouvernement annonçait la fermeture des campus universitaires et écoles du Québec, à cause d’un virus qui a frappé de plein fouet le quotidien du monde entier (ou presque). Devant cette décision de fermer les établissements universitaires, les communautés étudiantes, les directions et les cadres professoraux ont été pris devant de grands défis pour repenser la manière d’enseigner, et ce, en plein milieu d’une session d’hiver. Un 180 degrés sans aucun élan… tadam ! Aujourd’hui et à quelques jours de la prochaine session de l’automne 2020, masques, distanciation sociale et précautions sanitaires sont des priorités sur les espaces du savoir, de l’émancipation et de la socialisation. À quoi ressemblera l’éducation à l’ère de la COVID–19, sur notre romanesque campus universitaire ?
Par Simon RD
C’est probablement en versant plusieurs larmes que beaucoup de travaux de fin de session ont été complétés. Une fin de session d’hiver rocailleuse et une autre en été plutôt amère. Mais quelle « époque » les étudiants et étudiantes de l’Université de Sherbrooke viennent-ils de surmonter! D’ailleurs, cela a dû être toute qu’une aventure presque périlleuse pour les chargés et chargées de cours, pratiquement laissés à eux-mêmes. En effet, sans vraiment d’élan de la part du rectorat, les responsables au front de notre savoir, après une longue grève, ont dû, du mieux qu’ils le pouvaient, réinventer l’étude universitaire, d’habitude en présentiel, maintenant à distance.
L’amour d’un contact pur
Après observations, force est d’admettre que les universités ne sont pas juste un business qui sert à faire pousser le plus de champignons possible afin de remplir le marché du travail d’employés obéissants dans le seul but de faire avancer l’économie. L’éducation est certainement une question de socialisation, d’émotions, d’amours, d’apprentissages, et tout ça, sans le contact humain à l’état pur, est tout à fait absurde et extrêmement difficile. Bien entendu, une pandémie l’a obligé.
Toutefois, on ne peut nier que le contact humain est un facteur important dans la réussite des étudiants et dans le sentiment d’accomplissement chez le cadre professoral. Une interaction pure entre l’étudiant et le professeur est le tendon d’Achille de la réussite académique. On est ce qu’on mange, eh bien, on devient ce qu’on ressent. On apprend par l’échange entre individus et on a besoin de ce contact enrichissant.
Il était parfois très absurde de se faire corriger par quelqu’un qui ne savait pas vraiment qui on était réellement ou d’où on venait. Pauvre professeur qui devait faire la correction des copies de plusieurs « robots ». On pouvait voir le chargé de cours, à l’autre bout du monde virtuel, faire un monologue et donner un cours à des personnes (robots) presque présentes, presque absentes. Aucun moyen de connaître réellement les forces et faiblesses de chacune et chacun. L’apprentissage passe par les émotions et le vrai.
Une question de routine
Le déjeuner, le café et allez hop à l’uni. En fait, cette routine est certainement un facteur de motivation pour l’étudiant. Être en classe, poser des questions sur le champ, socialiser avec des collègues… toutes ces actions aident les étudiants, à être à jour plus facilement, mais aussi, à ressentir un sentiment d’appartenance à sa classe, à son université, à son groupe, etc. L’école en confinement semblait plonger l’étudiant dans un cyclone d’incertitudes infini rempli de clair-obscur.
Aujourd’hui et demain ?
Dans quelques jours, les anciens et nouveaux membres de la communauté étudiante regagneront le campus de l’Université de Sherbrooke. Beaucoup de mesures sanitaires seront prises, qui sont d’ailleurs traitées dans la section Campus du journal Le Collectif.
À quoi ressemblera l’éducation, la route vers le savoir dans une ère de distanciation sociale ? On parle de cours donnés à l’extérieur, très bonne idée. Mais il y a quelque chose d’absurde dans l’idée de l’émancipation dans un contexte où tout le monde devra être à distance et masqué…
Bon, évidemment, l’humain s’adapte toujours et ce n’est pas comme si nous étions à une époque où la socialisation en face à face était à son plus haut, avec les sites de rencontres de plus en plus populaires et les Facebook de ce monde où la plupart des gens ont tous le regard rivé vers leurs écrans. Une bonne chose est qu’au moins, les cours en présentiel reviennent et que le contact humain pourra revenir de facto… au moins.
Du positif
Le plus positif est probablement le fait qu’on a passé à travers cette tempête. En espérant qu’on puisse voir bientôt le lever du soleil. En effet, la session a lieu et beaucoup d’heures de cours seront données en présentiel, ce qui est très encourageant, non seulement pour la socialisation en général, mais pour établir une relation avec le professeur, ce qui est indéniablement nécessaire.
Bon, on oublie les partys très arrosés des étudiants qui arrivent sur le campus, mais ça, les habitants du quartier Mont-Bellevue de Sherbrooke en seront probablement bien contents. Les malheurs des uns font le bonheur des autres.
Demain
Enfin, il n’y a pas encore d’études réalisées concernant la réussite ou les échecs qu’engendreront les nouvelles mesures pédagogiques et sanitaires sur les campus, dont celui de l’Université de Sherbrooke, mais une chose est sûre, la société fait face à un changement à 180 degrés.
Probablement que beaucoup de mesures adoptées « temporairement » se verront appliquer pour de bon, et c’est peut-être ça qui inquiète, car ce que les ministères estiment plus facile et moins coûteux pour eux n’est souvent pas le plus optimal pour les étudiants. Mais ça, c’est un tout autre débat !
Ce texte est une réflexion bien préliminaire d’un parent-étudiant en communication, qui a dû étudier à la maison, confiné, avec ses trois enfants. Bonne session !
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