C’est le 2 septembre dernier que s’est tenu le lancement virtuel du livre Grosse, et puis ?, de l’auteure Edith Bernier. Le lancement convivial à saveur festive a eu lieu sur la plateforme Facebook. Le Collectif a assisté à l’événement et en dresse un bref compte-rendu.
Par Martine Dallaire
Impliquée dans la lutte aux préjugés
C’est en 2013 que l’auteure Edith Bernier a réalisé que la plupart des équipements de voyage étaient rarement adaptés aux besoins des personnes en surpoids, d’où l’idée de fonder un premier blogue, La Backpackeuse taille plus.
Forte du succès obtenu par son blogue, elle fonda un peu plus tard Grossophobie.ca — Infos & référence, une plateforme destinée à lutter contre les préjugés envers les personnes de forte taille. Cet outil facilite pareillement le partage d’informations à l’aide d’articles, d’études ainsi que d’un forum de type questions/réponses destiné à répondre aux nombreuses interrogations suscitées par le phénomène de la grossophobie. L’auteure y a aussi intégré ses coups de cœur. Titulaire d’un diplôme en journalisme, Mme Bernier peut également compter sur la collaboration de Catherine Labelle, diplômée en travail social.
La Matanaise a par la suite décidé de prendre position sur la grossophobie et la diversité d’images corporelles dans les médias et fait désormais figure de référence sur le sujet. En plus de rédiger le présent livre, elle est l’initiatrice d’une pétition, approuvée par la députée Manon Massé, destinée à modifier la Charte des droits et libertés pour y intégrer l’apparence physique, incluant l’obésité, comme motif de discrimination.
Gros : un qualificatif pas toujours lourd à porter
Comme Edith Bernier l’a exprimé lors du lancement de son livre, le qualificatif gros, tel qu’exprimé dans certaines situations de la vie courante, n’emporte pas nécessaire avec lui une connotation négative. La société capitaliste occidentale idéalise souvent les gros salaires, les gros comptes bancaires, les grosses maisons, les gros diplômes, les grosses bagnoles, les gros profits, les grosses renommées, les grosses entreprises, etc. Pourquoi, dès lors qu’il s’applique à une personne de forte taille, le mot gros devrait-il devenir péjoratif ? Pourquoi ne devrait-on pas être fier de sa stature, au même titre que les autres individus, dans cette société qui clame haut et fort l’éloge de la diversité corporelle ?
Louanger la diversité corporelle plutôt qu’encourager le body shaming
Lutter contre la grossophobie ne signifie pas pour autant qu’il faille faire l’éloge de l’obésité. Cela signifie plutôt que des individus avec des corps différents en taille et en silhouette devraient pouvoir cohabiter sans que certains d’entre eux ne fassent l’objet de critiques acerbes, et qu’il faille également voir au-delà de l’enveloppe corporelle.
Un phénomène à prédominance féminine
Si le phénomène de la grossophobie touche l’ensemble de la société, il semblerait que les femmes soient davantage touchées et que cette tendance débuterait dès l’école primaire. Elle se manifesterait alors sous forme directe comme les insultes, par exemple, ou indirecte, comme c’est le cas lorsqu’on est mis de côté dans la cour d’école et choisi le dernier comme coéquipier au ballon en raison de sa corpulence, entre autres. Le phénomène s’accentuerait à l’adolescence en raison des pressions sociales, alors que plusieurs victimes de grossophobie et de body shaming feraient l’objet de violence physique et psychologique.
Grosse, et puis ? : un outil éducatif
Le dégoût envers les personnes de forte taille ainsi que les préjugés qui y sont associés, souvent à tort, entrainent de la discrimination à leur égard. Le livre d’Edith Bernier propose donc une meilleure compréhension du sujet et s’avère un outil de sensibilisation face aux enjeux liés à la question. Du grand public aux autorités, sans oublier les émetteurs des nombreux messages auxquels la population est exposée quotidiennement, il est possible, en en prenant conscience, de diminuer les biais hostiles et injustifiés qui visent les personnes aux prises avec un surpoids. C’est dans cette optique que la Matanaise a rédigé son ouvrage.
En plus de démystifier le phénomène de la grossophobie, le livre, dont la rédaction a débuté il y a un an, se veut aussi un outil de référence pour les lecteurs, puisqu’on y trouve plus de 200 références d’aide. Il vise, de plus, à déboulonner les mythes face aux réflexions scientifiques en lien avec l’obésité.
Notons que le livre Grosse, et puis ? est publié aux Éditions Trécarré.
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