Quand on pense à l’entrepreneuriat, nous avons souvent en tête le capital que nous pouvons tirer d’un projet ou d’une entreprise. Mais un projet n’est pas toujours synonyme d’argent. Un étudiant qui innove et qui entreprend un projet peut le faire pour une raison tout autre, par exemple pour aider une partie de la société qui en a besoin.
Par Vanessa Racine
Au dernier numéro, j’avais résumé les pensées d’un professeur qui m’avait dit qu’« un entrepreneur, c’est un individu qui a le courage de concrétiser ses rêves, d’ignorer les risques et d’utiliser son plein potentiel ». Cette citation colle parfaitement à Caroline Leblanc, une jeune femme qui s’est donné la liberté de se dépasser dans un projet touchant. Voici donc Solidarité dans la rue.
Un Noël dans la rue
Étudiante à la maîtrise en service social, Caroline Leblanc a passé la nuit de Noël 2013 dans la rue, avec des itinérants de Montréal. En effet, dans le cadre de la Nuit de la solidarité, elle et son équipe ont sillonné rues et ruelles durant cette nuit spéciale afin de partager vivres et réconfort aux itinérants les plus isolés ainsi qu’à leurs animaux. « Nous étions avec eux pour eux dans un moment où plusieurs sont seuls dans la froideur des rues », raconte-t-elle. Grâce à la générosité de la communauté, elle a recueilli suffisamment de dons pour distribuer une cinquantaine de sacs à dos remplis de vêtements chauds, de sacs de couchage, de chèques cadeaux et même d’articles pour animaux. Elle garde de cette nuit un souvenir magnifique : « Ce fut pour moi le plus beau Noël que je n’avais jamais [sic] eu l’occasion de vivre depuis bien des années. C’était émouvant de le vivre auprès de gens vraiment merveilleux. »
Redonner à la rue
Qu’est-ce qui a motivé cette jeune femme à partir ce projet ? Caroline Leblanc raconte qu’elle a vagabondé d’un continent à l’autre entre le domicile fixe et l’errance durant 15 ans. Avec M. Yves Therrien, qui a aussi été confronté aux réalités de la rue par le passé, ils souhaitaient redonner à la rue. « Ayant participé à plusieurs projets qui touchent l’univers de la rue, je me suis vite intéressée à l’intervention auprès des personnes vulnérables de notre société. Mon intérêt envers l’intervention m’a vite amenée à comprendre qu’il était pour moi important de revisiter mes racines et d’être là pour eux », dit-elle en parlant de son projet. « Je crois que la collecte de fonds, le recrutement de bénévoles et le manque de temps restent pour moi le plus grand défi du projet. Par contre, j’ai appris avec le temps que je devais faire ce qui était possible de faire et non me demander plus que ce que je pouvais donner. »
Pour la suite du projet
Son plus grand souhait : que tous se sentent interpelés par l’itinérance et arrêtent de juger ces personnes. « Ils sont des humains qui méritent de vivre dans la dignité et le respect. Il faut croire en eux, en leur capacité de changement », dit-elle. Elle souhaite maintenant poursuivre le projet en offrant de l’entraide sous différents volets. Le premier, qui reste actif selon la demande, consiste à créer des événements afin d’offrir l’opportunité à la population d’avoir un premier contact en venant sillonner les rues avec l’équipe de Solidarité dans la rue, peut-on lire sur la page Facebook du projet. Le deuxième volet souhaite offrir, selon les dons amassés, des soins vétérinaires, de la nourriture, de l’hébergement et des dépenses reliées à la fourrière en cas d’emprisonnement ou d’hospitalisation pour les animaux des personnes itinérantes.
« Je crois que les qualités qui sont essentielles pour entreprendre un projet dans une sphère sociale sont [sic] particulièrement la croyance que tu as envers la cause, dit-elle. Je crois que pour faire grandir un projet, il faut lui consacrer une partie de ton cœur. Finalement, j’aimerais spécifier que lorsque tu décides de mettre en place un projet, il est crucial de l’élaborer pour la population visée et non pour soi. »
Prix Solidarité
Il faut aussi mentionner que Caroline Leblanc a gagné le Prix Solidarité en 2014 au Défi étudiant. C’est un événement annuel qui souligne et récompense l’implication étudiante à l’Université de Sherbrooke depuis 1985. Lors de cet événement, les Services à la vie étudiante remettent des prix d’honneur aux étudiants qui se distinguent par leur implication exceptionnelle sur le campus.
Pour communiquer avec Caroline Leblanc : nuitdesolidaritedanslarue@hotmail.fr
Page Facebook : Nuit de solidarité dans la rue
Bulle informative :
Un spectacle d’improvisation avec la LNH et la LACI est organisé pour amasser des fonds pour la prochaine nuit de Noël le 4 novembre au Katacombe, situé au 1635 boul. St-Laurent à Montréal, au coût de 8 $ en prévente et de 10 $ à l’entrée.
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