Mar. Juil 23rd, 2024

Par Alexandra Thibodeau 

Les stéréotypes et les idées fausses qui circulent entourant le sujet de l’obésité mènent souvent à la stigmatisation. Concrètement, la stigmatisation liée à l’obésité est le fait de rejeter socialement un groupe de personnes parce qu’elles ne correspondent pas aux normes sociales de poids corporel.  

Les biais et la stigmatisation liés au poids 

Il est maintenant reconnu que la stigmatisation liée au poids est plus néfaste pour la santé que d’avoir un surplus de poids. En d’autres mots, les stéréotypes envers les personnes vivant avec l’obésité ont un impact négatif sur leur santé. Par exemple, la sensation de jugement éprouvée par les personnes vivant avec un surplus de poids entraîne un stress psychologique. Ce stress psychologique fait parfois en sorte que les victimes de stigmatisation mangent davantage, ce qui, à son tour, contribue à maintenir la situation d’obésité. Briser les mythes sur le sujet de l’obésité est donc un premier pas pour réduire la stigmatisation.  

Mythe #1 : Les personnes obèses ne sont pas en santé. 

D’abord, l’obésité se définit par un indice de masse corporel (IMC) supérieur ou égal à 30 kg/m2. L’IMC se calcule en divisant le poids (kg) par la taille au carré (m2). Cependant, il existe certaines limites à utiliser l’IMC pour classer les gens en situation d’obésité. Deux personnes de même poids et de même taille auront le même IMC, mais l’une d’entre elles pourrait, par exemple, être une athlète alors que l’autre, être une personne sédentaire. Ainsi, ces deux personnes seront considérées en situation d’obésité selon leur IMC, mais leur risque pour la santé ne sera pas du tout le même.  

La distribution de la graisse est aussi un élément important à considérer lorsqu’il est question de santé. Les personnes ayant une distribution de la graisse dite androïde, aussi appelée de type pomme, verront la graisse s’accumuler au niveau de l’abdomen et autour des organes. C’est cette graisse qui est nuisible pour la santé. D’un autre côté, les personnes avec une distribution de la graisse gynoïde, aussi appelée de type poire, verront la graisse s’accumuler sous la peau, surtout au niveau des fesses et des cuisses. Cette graisse ne serait pas nuisible pour la santé. Au contraire, elle aurait même un effet protecteur puisque la graisse s’accumule ailleurs qu’autour des organes, comme le cœur ou le foie. 

Enfin, la condition physique, plus précisément, la capacité cardiorespiratoire, c’est-à-dire la capacité des poumons à acheminer l’oxygène aux muscles lors d’une activité physique, est un meilleur indicateur de santé que le poids. Une plus grande capacité cardiorespiratoire est bénéfique pour la santé et il est tout à fait possible qu’une personne vivant avec un surplus de poids ait une meilleure condition physique qu’une personne ayant un poids considéré normal selon son IMC. 

Mythe #2 : Les personnes obèses sont lâches et paresseuses. 

Un mythe souvent répandu est que les personnes avec un surplus de poids sont lâches et qu’elles manquent de volonté ; il suffirait que de faire de l’activité physique et de manger mieux pour perdre du poids.  

En fait, l’obésité est une condition de santé chronique beaucoup plus complexe. Évidemment, l’alimentation et l’activité physique jouent un rôle important sur la perte ou le gain de poids, mais les causes de l’obésité sont multifactorielles. Plusieurs des facteurs influençant le poids sont d’ailleurs hors du contrôle d’une personne vivant avec l’obésité. Ainsi, cette personne ne contrôle pas son poids et elle n’est pas nécessairement lâche. Il est d’ailleurs possible que cette personne ait une alimentation saine et qu’elle pratique de l’activité physique de façon régulière, mais que son surplus de poids reste en raison d’une cause hormonale, par exemple.   

Que faire si je suis en situation de surpoids 

Être considéré en surpoids selon son IMC n’est pas représentatif des risques pour la santé. L’important est d’avoir de saines habitudes de vie qui favorisent la santé.  

Comme expliqué plus tôt, plusieurs facteurs influençant le poids sont hors de notre contrôle, ce qui fait en sorte qu’il n’est pas possible de contrôler le poids ni la perte de poids. Cependant, il est possible de contrôler les habitudes de vie.  

Les habitudes de vie englobent, entre autres, l’alimentation, l’activité physique, la consommation de tabac et d’alcool, le sommeil et le stress. Par exemple, en alimentation et en activité physique, il est conseillé de suivre les recommandations du Guide alimentaire canadien et des Directives canadiennes en matière de mouvement sur 24 heures.  

Afin de changer des habitudes, il importe de se fixer des objectifs qui sont réalistes et d’y aller une étape à la fois ; il est impossible de tout changer en même temps ! Se référer à une personne professionnelle de la santé, comme un nutritionniste ou une kinésiologue, peut être d’une grande aide dans le processus d’adoption de saines habitudes de vie. 

Finalement, adopter de saines habitudes de vie aura des impacts positifs pour la santé, et ce, contrairement aux croyances, même en l’absence d’une perte de poids. 

Il ne faut toutefois pas oublier l’acceptation de soi qui est un élément à considérer tout aussi important pour la santé mentale. Dans ce cas, il faut travailler afin de ne pas se laisser définir par les croyances et les standards de la société. Il peut être difficile de le faire puisque les croyances sont assez bien ancrées dans la culture et la façon de penser des gens. Il faut donc prendre le temps de s’informer et de s’éduquer sur le sujet. La déconstruction des mythes entourant l’obésité reste d’ailleurs un premier pas essentiel afin de réduire la stigmatisation ! 


Source: Pexels

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