Ven. Juil 26th, 2024

Par Jacob Desrosiers et Yaomie Dupuis

Le jeudi 23 mars dernier, le président américain Joe Biden a réalisé sa toute première visite au Canada pour y rencontrer en personne son homologue canadien, le premier ministre Justin Trudeau. Il s’agissait d’un rendez-vous particulièrement attendu, alors que les deux États entretiennent une relation «unique», pour reprendre le terme utilisé par Affaires mondiales Canada.

En effet, outre le partage de la plus grande frontière terrestre au monde, Ottawa et Washington sont également d’importants alliés sur le plan économique et sécuritaire. Cette coopération se présente sous plusieurs types d’ententes telles que l’ACEUM ou le NORAD. Par conséquent, la visite incarnait pour les deux dirigeants le moment de « réaffirmer l’importance de cette relation bilatérale en plus du statut du Canada en tant qu’allié et partenaire économique », pour reprendre les mots de Laura Dawson de la Future Borders Coalition.

Plusieurs sujets étaient à l’ordre du jour, incluant notamment la Chine et l’Ukraine. Néanmoins, parmi les priorités de Trudeau se trouvaient la crise migratoire et l’enjeu du chemin Roxham, ainsi que l’enjeu des échanges commerciaux malgré le protectionnisme américain.

La crise migratoire

Comme indiqué par BBC News, les deux dirigeants ont réaffirmé leur inquiétude par rapport à la présente crise migratoire affectant les deux pays. Selon Radio-Canada et Le Devoir, une augmentation de près de 1 000 % de demandeurs d’asile à travers le fameux chemin Roxham a été enregistrée en 2022, soit 39 500 passeurs en une seule année. La source de l’enjeu provient du fait qu’en vertu d’un pacte américano-canadien, le Safe Third Country Agreement, « les demandeurs de statut de réfugié doivent faire leur demande de protection auprès du premier pays sécuritaire qu’ils atteignent ».

Qu’à cela ne tienne, les deux dirigeants sont arrivés à un accord au sujet de la crise migratoire au cours de la visite qui, comme indiqué par Le Devoir, permettrait désormais aux agents de l’ASFC de renvoyer les personnes migrantes ayant traversé de manière irrégulière. Le tout fut également accompagné de la fermeture officielle du chemin Roxham au cours de la nuit du samedi 25 mars 2023.

Libre-échange et protectionnisme

Concernant le protectionnisme, Biden a tenté de rassurer les personnes canadiennes en réaffirmant la place de choix du Canada au sein de l’économie américaine, et ce malgré la montée de l’initiative « Buy American » aux États-Unis. Cependant, celui-ci affirmait ne pas comprendre comment les mesures provenant de l’Inflation Reduction Act peuvent nuire à l’économie canadienne et se montre donc plutôt sceptique à offrir des exemptions plus larges au produit canadien, comme le présente Le Devoir.

Finalement, le gouvernement Trudeau a promis 250 millions de dollars pour renforcer l’industrie des semi-conducteurs, 420 millions pour la protection des Grands Lacs et une enveloppe de 100 millions pour appuyer Haïti dans sa lutte contre la criminalité rampante. Seule ombre au tableau, Biden s’est dit « déçu » puisqu’il aurait espéré que le Canada prenne les devants en Haïti, et aucun financement supplémentaire de la part du Canada n’a été proposé pour le secteur de la défense au sein du programme NORAD.


Crédit image @Facebook de Justin Trudeau

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