Jeu. Mar 28th, 2024

Par Judith Doré Morin

Le 24 novembre dernier, lors du Black Friday, alors que la plupart des commerces affichaient fièrement leurs soldes, d’autres ont plutôt souligné la Journée mondiale sans achats. C’est le cas de la Capsule Bistro-Cinéma, où la population était conviée à venir échanger avec Mélissa de La Fontaine, qui y présentait sa conférence « Tendre vers le zéro déchet ».

 En décembre 2012, Mélissa de La Fontaine découvre Béa Johnson, figure emblématique du mouvement « zéro déchet », et constate que son mode de vie n’est pas cohérent avec ses valeurs. Invitée par Sherbrooke en transition et le Réseau québécois pour la simplicité volontaire, c’est devant un auditoire captivé que la Montréalaise a témoigné avec enthousiasme et humour de son cheminement vers une vie sans déchets, ou presque.

Refuser, réduire, réutiliser…

Ce sont ces trois actions qui guident Mélissa de La Fontaine dans son quotidien. En raison des failles présentes dans le système de gestion des matières résiduelles québécois, ce n’est qu’en dernier recours qu’elle recycle ou composte. Son objectif : limiter au maximum sa production de détritus nuisibles à l’environnement (car non, ce qui est jeté ne disparait pas comme par magie).

Refuser de consommer un produit, que ce soit un napperon au restaurant ou un cadeau qui lui est inutile, Mélissa en a fait une option privilégiée. Pour répondre à ses besoins, la Montréalaise opte pour les « marchés » parallèles : le partage entre voisins, les friperies, les produits en vrac ou fabriqués soi-même… Elle compare ainsi ses achats à des votes contre la surconsommation et les emballages futiles.

« La vie est plus belle avec du bicarbonate! »

Au cours de sa conférence, elle réalise une visite guidée de son 2½. Elle dévoile quelques-unes des astuces lui permettant de bien organiser son espace de vie et d’éviter de générer des déchets. Le bicarbonate de soude est d’ailleurs l’ingrédient dont elle ne peut désormais plus se passer, et pas simplement dans la cuisine! Cet ingrédient se révèle en effet être très utile pour détacher les vêtements, nettoyer la salle de bain, fabriquer du déodorant, récupérer une casserole oubliée sur le feu…

Dans les commerces et restaurants, elle n’hésite pas à demander aux employés de remplir les contenants qu’elle apporte. En tout temps, elle évite de pointer du doigt les pollueurs. Elle cherche plutôt à montrer le bon exemple ainsi qu’à ouvrir le dialogue.

 « Ça va bien se passer! »

Consciente des difficultés pouvant survenir lors de la transition vers un mode de vie zéro déchet, Mélissa de La Fontaine insiste sur la nécessité de respecter ses limites personnelles et d’y aller à son rythme. Le processus peut prendre plusieurs mois, voire plusieurs années. Il ne s’agit pas d’un concours. Il n’existe pas une façon de faire qui convient à tous.

Ses conseils pour les néophytes? Changer une habitude à la fois, former un réseau de soutien avec des individus partageant les mêmes valeurs que soi et éviter de tendre vers l’obsession.

Si elle se veut rassurante sur le fait que le tricot et le manque de temps ne constituent pas des effets secondaires de l’adhésion au mouvement zéro déchet, il en est autrement pour l’appréciation de la simplicité, la santé et l’engouement pour les causes environnementales. Également, avec l’imminence de la surconsommation du temps des fêtes, elle rappelle que ce sont les moments passés avec ses proches qui forment les plus beaux cadeaux.


Crédit Photo ©  Caroline Munoz

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