Jeu. Avr 18th, 2024

Crédit photo © Blond story

Par Mélissa Toutant

Les blogues sont aujourd’hui omniprésents et leurs sujets en sont tout autant diversifiés : des témoignages sur la vie, des idées d’inspiration en décoration, en mode, en sport, des moyens d’apprentissage et bien d’autres. Les blogueurs ouvrent donc la porte sur une nouvelle spécialité. Un blogue peut-il devenir une entreprise florissante? Virginie Goudreault, du blogue Blond Story, nous partage ses impressions sur sa profession et nous dévoile son parcours.

Créé en 2013, Blond Story est né de la passion de Virginie de pratiquer une vie saine au quotidien tout en ayant une carrière. Suivi par plus de 15 800 personnes sur Facebook, ce blogue devient un incontournable pour toute femme qui désire marier vie active et bien-être.

Blond Story a été lancé, au départ, sans objectif précis. Sa fondatrice désirait avoir une certaine liberté d’expression et parler de sujets qui lui plaisaient. Après avoir collaboré avec deux autres blogues féminins, Virginie s’est rendu compte que les idées et l’écriture pouvaient lui être parfois restreintes puisqu’une ligne éditoriale devait être respectée. Grâce à sa plateforme personnelle, elle pouvait partager ses coups de cœur en matière de cuisine, de décoration, de mode et de style de vie, sans se limiter dans ses idées.

Virginie a étudié en communication, rédaction et multimédia à l’Université de Sherbrooke. Elle conciliait, à cette époque, études, blogue et travail, où elle offrait ses services dans le domaine des communications de façon contractuelle. « Je me suis rendu compte un moment donné que ça n’avait juste plus de sens. Je ne voyais jamais personne. Un moment donné, j’étais vraiment essoufflée. J’ai alors eu une prise de conscience et je me suis dit : « Hey! Je ne veux pas avoir 23 ans et être sur le bord de me péter un burnout. C’était impossible dans ma tête. Je travaillais tellement que je ne prenais plus du tout soin de moi. J’en suis donc venue à me demander si je continuais à prendre des contrats ou si je me servais de cette prise de conscience pour donner un objectif ou une ligne éditoriale à Blond Story. » C’est donc après un an d’activités sur son blogue que Virginie le transforme en entreprise.

Sa prise de conscience l’a aussi menée à choisir sa ligne directrice : montrer aux femmes comment définir leur propre équilibre et essayer d’avoir un mode de vie sain tout en ayant une vie occupée.

Maintenant, elle offre un magazine, une boutique et organise des événements. Sa mission : aspirer les femmes à foncer, à se bâtir une carrière tout en leur montrant qu’il est possible de prendre soin d’elles.

En deux ans, Virginie a réussi à rentabiliser son entreprise, c’est-à-dire qu’elle peut gagner un salaire suffisant pour avoir un bon rythme de vie. Pour ce faire, elle a engagé une associée, qualifiée en administration, qui lui a permis de bâtir la structure du fonctionnement de Blond Story. Ce travail est quotidien : « Nous avons un travail rémunéré, mais il y a des mois où on a de très belles rentrées d’argent et il y a des mois où on n’en a pas. C’est vraiment une gestion quotidienne ».

Lorsqu’elle propose des projets, ils sont montés de A à Z par l’équipe de Blond Story. Elle réalise un plan de communication, un plan stratégique avec les budgets, etc. C’est un des seuls magazines au Québec à faire des projets complets. Ensuite, elle rencontre une marque ou une entreprise et lui propose leurs idées. Ces derniers n’ont alors rien à s’occuper. « Tous les jours, nous mijotons de nouveaux projets pour nous assurer que l’entreprise reste rentable. Nous ne sommes jamais assis sur nos lauriers. Nous prévoyons trois à quatre mois à l’avance pour justement connaître les périodes plus creuses et celles qui sont plus occupées. Quand c’est plus tranquille, on se demande ce qu’on a le goût de faire comme projet et on monte le plan : le concept du projet, la visibilité, le budget et avec qui on a envie de travailler. Nous allons ensuite cogner aux portes des marques pour leur présenter nos idées. Il y a 80 % de nos projets que nous avons été nous-mêmes présenter aux marques. »

Selon Virginie, les blogueurs en devenir doivent privilégier la qualité au lieu de la quantité. Il y a toujours des entreprises et des marques qui offrent de beaux montants pour parler de leurs produits. Par contre, Virginie atteste que la ligne est mince entre offrir des articles de qualité sur son blogue sur des sujets auxquels on aspire et se faire acheter. Il est donc facile de perdre de la pertinence auprès d’une communauté. Elle ajoute également qu’une des principales qualités pour un blogueur est de bien rédiger. « Je crois en la rédaction, qui doit être impeccable, sans fautes et avec un style particulier. Selon moi, le blogueur que tu suis ressemble à un auteur pour lequel tu aimes lire les livres. »

Virginie croit que les blogueurs ont de l’avenir en tant que profession. « Les gens lisent de moins en moins les journaux et magazines, parce que ça coûte quelque chose. La particularité avec Internet, c’est que ça ne coûte rien. Les blogues permettent d’avoir l’avis de personnes sur divers sujets. […] Les lecteurs aiment le sentiment de proximité qui est créé avec les blogueurs. »

En terminant, Virginie conseille aux personnes qui veulent se lancer dans le domaine du blogue de toujours penser à long terme. Un blogue doit se bâtir lentement une communauté tout en choisissant des personnes ressources pour y œuvrer. D’ailleurs, elle précise que c’est un travail continu : il faut bien souvent travailler jour et nuit pour qu’un blogue puisse percevoir une rémunération. Elle clôt l’entrevue en déclarant qu’il est important pour un blogueur de trouver sa pertinence, de croire en soi et au message qu’il souhaite partager.


 

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