Par Alexis Legault
Près d’un millier de personnes ont défilé dans les rues de Sherbrooke le vendredi 29 septembre dernier dans le cadre de la Grande marche pour le climat. La ville de Sherbrooke a été au centre de certains des plus importants événements de ce genre au Québec.
Depuis déjà plusieurs années, le mois de septembre voit se dérouler la maintenant traditionnelle marche pour l’environnement. L’édition de l’année dernière avait d’ailleurs réuni tout près de 2 000 personnes. Année après année, les élèves et les étudiants répondent à l’appel, mais l’engouement autour des manifestations « classiques » semble avoir quelque peu décliné.
La marche du 29 septembre
Ces grands rassemblements demeurent l’occasion de souligner la faiblesse des actions posées pour assurer la transition écologique. Ce sont aussi des moments qui permettent aux citoyens et aux organismes qui luttent pour la justice environnementale ou sociale d’exprimer d’une même voix des revendications fortes : redistribution massive des richesses ; investissements majeurs dans les services sociaux et le filet social ; arrêt imminent de l’exploitation et du transport d’hydrocarbures ; etc.
Cette année, à Sherbrooke, plutôt qu’une seule journée de manifestation, c’est plutôt une « semaine de rage climatique », ponctuée d’actions écologistes en tout genre, qui s’achève : conférence de presse et atelier de confection de bannières le lundi, sit–in devant la CIBC le mardi, l’une des cinq grandes banques canadiennes qui finance le plus les pétrolières, diffusion du film écologiste Bigger Than Us, au cégep de Sherbrooke, le mercredi et la grande marche annuelle pour le climat le vendredi.
Les choses avancent ?
Les choses tardent cependant à avancer. En guise d’exemple, le gouvernement du Québec se refuse toujours à financer adéquatement les municipalités comme le demande l’Union des municipalités du Québec (UMQ), ce qui permettrait minimalement aux collectivités d’adapter leurs infrastructures à l’inévitable accroissement de la fréquence et de l’ampleur des catastrophes naturelles. Inondations, verglas et feux de forêt historiques devraient pourtant nous avoir fait réagir cette année. Montréal est même devenue, quelques heures durant, la ville ayant l’air le plus pollué au monde. Un été comme celui qui vient de se terminer illustre à quel point la crise climatique est devenue un enjeu de santé publique majeur, et il faut rappeler au passage que ce sont encore les plus vulnérables de notre société qui en souffriront le plus.
Nous sommes devant un gouvernement passif — pour ne pas dire contre-productif — vis-à-vis des changements majeurs à opérer en termes de transport structurant, de diminution de la consommation d’énergie et de protection des derniers milieux naturels au sud du Québec, entre autres choses. Nous sommes confrontés à un gouvernement qui, par des baisses de taxes pour les plus riches, des chèques distribués au gré des sondages et un sous-financement des services publics et communautaires, laisse peu à peu les mailles du filet social québécois se délier. Sans changement de cap de la part du gouvernement de la Coalition avenir Québec, les actions prises par le mouvement étudiant, de concert avec les groupes communautaires et syndicaux, pourraient en venir à se radicaliser. Les marches joviales et ponctuées de jolis slogans permettent certes d’envoyer des messages, mais encore faut-il que l’interlocuteur tende l’oreille.
Source: Facebook Solidarité populaire Estrie
FORMER ET INFORMER / Le Collectif a pour mission de rapporter objectivement les actualités à la population et d’offrir une tribune à la communauté étudiante de Sherbrooke et ses associations. Toutes les déclarations et/ou opinions exprimées dans les articles ou dans le choix d’un sujet sont uniquement les opinions et la responsabilité de la personne ou de l’entité rédactrice du contenu. Toute entrevue ou annonce est effectuée et livrée dans un but informatif et ne sert en aucun cas à représenter ou à faire la promotion des allégeances politiques ou des valeurs éthiques du journal Le Collectif et de son équipe.