Ven. Mar 29th, 2024

Par Estelle Lamotte 

Depuis le 24 février, date à laquelle les Russes ont entamé une invasion en Ukraine, la guerre devient le théâtre d’une certaine narration, entre glorification et désinformation. À l’heure d’une société où l’information est produite en masse, les fake news apparaissent comme une nouvelle arme.  

Un phénomène amplifié par les réseaux sociaux 

Jeudi soir, lorsque les premières bribes d’informations faisant état d’une attaque russe sur une centrale nucléaire ukrainienne arrivent sur Twitter, de nombreux usagers partagent des vidéos pixellisés de ce qui semble être des échanges de tirs, proche de la centrale de Zaporijia. « La centrale est en feu », assure un utilisateur, qui suit l’attaque depuis un bon moment sur une caméra de sécurité, selon Radio-Canada.  

« L’armée russe tire de tous côtés sur la centrale de Zaporijia, la plus importante en Europe. Si la centrale explose, ce sera 10 fois pire que Tchernobyl », affirme dans le même temps Dmytro Kuleba, ministre ukrainien des Affaires étrangères. L’avènement de ce tweet provoque une véritable explosion euphorique sur les réseaux sociaux. Or, quelques minutes plus tard, des spécialistes interpellent le message, jugé comme semblable à de la désinformation. En effet, bien qu’un accident radioactif demeure un danger, ladite centrale a fait figure d’une tout autre conception que celle de Tchernobyl, en raison de la chambre de confinement des réacteurs, davantage sécuritaire.  

Contre la propagande d’État russe  

Alors que se poursuit l’offensive russe en Ukraine, « il demeure important de révéler aux citoyens russes la vérité sur l’agression » en cours, écrivent les signataires de la pétition « Parlez avec les Russes ». En effet, les médias officiels relaient le discours du Kremlin et les sources d’informations indépendantes ainsi que d’oppositions ont été muselées, d’après Courrier international. Nikita Kondratiev, directeur de la rédaction de Novaia Gazeta, un des rares médias russes indépendants, a pris la plume le vendredi 4 mars afin d’expliquer que lui et ses journalistes renonçaient à raconter la guerre en Ukraine, afin d’éviter la prison.  

Ainsi, le média d’État russe Russia Today n’est plus diffusé dans l’Union européenne, accusé de propagande et de déformation des faits. Parmi ceux-ci, des rumeurs relatives à une évasion du président ukrainien Volodymyr Zelensky ont été diffusées par des médias d’État russes. En réponse, l’homologue de Vladimir Poutine a posté une vidéo devant la maison blanche, à Kyiv.  

L’avènement de nouvelles figures de guerre  

Depuis le début des conflits, l’armée ukrainienne semble modeler sa légende afin de soutenir le moral des troupes et de sa population. Les comptes officiels de l’administration ukrainienne n’hésitent pas à relayer l’histoire du « fantôme de Kyiv »; un pilote de MiG-29 qui aurait réussi à abattre six avions russes lors du premier jour de l’invasion. Par ailleurs, l’intensité des combats a amené l’émergence de nouvelles figures de guerre. À l’instar de Volodymyr Zelensky, l’ancien boxeur Vitali Klitchko incarne la résistance de sa ville assiégée, en adressant chaque jour un message de soutien à l’information à l’ensemble de la population. 


Crédit image @ Noah Eleazar

FORMER ET INFORMER / Le Collectif a pour mission de rapporter objectivement les actualités à la population et d’offrir une tribune à la communauté étudiante de Sherbrooke et ses associations. Toutes les déclarations et/ou opinions exprimées dans les articles ou dans le choix d’un sujet sont uniquement les opinions et la responsabilité de la personne ou de l’entité rédactrice du contenu. Toute entrevue ou annonce est effectuée et livrée dans un but informatif et ne sert en aucun cas à représenter ou à faire la promotion des allégeances politiques ou des valeurs éthiques du journal Le Collectif et de son équipe.