Voir le verre à moitié plein

Par Charles Ferron

Malgré des défaites contre Laval et Montréal, le Vert et Or pourra garder la tête haute en ce début de saison 2019. Même si le pointage ne l’indique pas, la formation de Mathieu Lecompte a joué deux matchs complets et ne devrait retirer que du positif.

Les attentes n’étaient pas très élevées pour les deux premières parties du Vert et Or cette année. Non seulement l’équipe devait s’adapter à un nouveau quart-arrière recrue et à un quatrième coordonnateur offensif en trois ans, mais Sherbrooke devait aussi commencer la saison sur la route face aux deux meilleures équipes du circuit. En plus de ces changements majeurs, leur porteur de ballon étoile Gabriel Polan allait également manquer sa dernière année universitaire en raison d’une blessure. La situation était loin d’être idéale. Toutefois, Sherbrooke a trouvé un moyen de surprendre.

Départ canon

En 2018, lors des deux matchs contre le Rouge et Or à Québec, l’attaque de Sherbrooke n’avait réussi que 59 verges au total, si on considère les pertes de terrain. Le jeu aérien avait notamment connu énormément de difficultés en complétant 8 passes en 30 tentatives pour 42 verges et 3 interceptions. Connaissant ces statistiques, il fallait s’attendre à ce que le nouveau quart-arrière de Sherbrooke connaisse des difficultés lors de son premier match en carrière chez les professionnels.

Au contraire, Anthony Robichaud a surpris tout le monde lors de sa première série offensive. Le Vert et Or a commencé sa campagne avec une séquence de plus de 8 minutes et 103 verges, accompagnée de 5 passes complétées en 5 tentatives pour 73 verges par la voie des airs. Sébastien Béland a terminé le travail avec une course de 8 verges pour faire 7-0 Sherbrooke. Considérant l’adversaire, c’était probablement la plus belle séquence offensive de Sherbrooke depuis les belles années de Jérémi Roch. La créativité du choix de jeux par Justin Chapdelaine et le sang-froid de Robichaud pour éviter la pression et trouver ses receveurs ont marqué cette séquence, mais aussi essentiellement les 25 premières minutes de jeu.

Malgré la domination totale de Sherbrooke en début de match, l’équipe a manqué de belles opportunités. Elle n’a notamment pas su profiter d’une interception du maraudeur Roadley-Trohatos en territoire de Laval. Les unités spéciales ont aussi raté deux placements. Le Rouge et Or ne faisait donc face qu’à un déficit de 9-0 lorsqu’ils ont débuté leur cinquième séquence offensive. Pour la première fois du match durant cette série, Laval commençait à prendre son rythme, mais semblait avoir été arrêté à la ligne de 30 de Sherbrooke. Glen Constantin a cependant fait confiance à son offensive en 3e et en 2e en y allant d’une course de quart-arrière planifiée avec son receveur Christian Dallaire, qui a amené son équipe jusqu’à la ligne de 1. Le quart-arrière substitut David Pelletier a ensuite ramené le pointage à 9-7 avec une course d’une verge avec 3 minutes à jouer au 2e quart.

Une fois le premier touché marqué, la machine de Laval s’est mise en marche. Le Rouge et Or a inscrit un autre majeur avant la fin de la demie grâce à une superbe passe de Samuel Chénard à Breton-Robert pour 29 verges. Laval en a presque marqué une autre une minute plus tard, mais le demi-défensif de Sherbrooke Samuel Polan a sauvé un touché avec une interception spectaculaire. Par contre, rien n’allait les arrêter en deuxième demie. Le Rouge et Or a dominé complètement et remporté la rencontre 41-10.

Un gain de confiance

Une semaine après son match contre Laval, Sherbrooke devait affronter les Carabins qui, de leur côté, n’avaient pas connu un bon match offensif contre les Stingers la semaine précédente en gagnant seulement 10-3. Toutefois, on s’imaginait que Montréal allait sortir fort, s’agissant de leur match d’ouverture devant leurs partisans. Comme le Vert et Or contre Laval, les Carabins ont commencé le match avec une longue séquence à l’attaque de plus de 8 minutes, mais n’ont pas réussi à convertir leur troisième essai à la ligne de 4 de Sherbrooke.

Le reste du match a été une bataille de défensives et de botteurs. Dans les deux cas, Montréal a eu l’avantage. Le botteur de Montréal, Louis-Philippe Simoneau, qui jouait une première rencontre devant ses partisans depuis qu’il a gagné sa bataille contre le cancer, a connu l’un de ses meilleurs matchs universitaires avec des placements de 46, 18 et 23 verges et en sauvant également deux touchés de sûreté grâce à deux excellents bottés de dégagement. Le botteur de Sherbrooke, Louis Tardif, l’a suivi botté pour botté avec trois placements réussis de 45, 13 et 39 verges, mais, contrairement à Montréal, Sherbrooke a choisi de prendre le touché de sûreté en début de quatrième quart au lieu de dégager profondément dans leur territoire.

Cette décision s’est avérée coûteuse, puisque Montréal détenait toujours son avance de 2 points en fin de match. Afin de revenir dans la rencontre, Robichaud a forcé le jeu dans les trois dernières minutes et a lancé 2 interceptions, dont une retournée pour un touché par Marc-Antoine Dequoy avec 17 secondes à faire. Sherbrooke a subi la défaite 18-9 et est entrée dans sa première semaine de congé 0-2.

Un mois crucial

La campagne du Vert et Or est encore jeune, mais ils devront déjà disputer trois de leurs quatre matchs les plus importants dans les prochaines semaines. Tout débutera au Stade de l’Université de Sherbrooke, fraîchement rénové, le 13 septembre contre McGill à 19 h. Leur adversaire a déjà un avantage important au niveau du différentiel de points en raison de leur victoire de 40-14 contre Concordia. Sherbrooke a donc besoin de cette victoire pour ne pas laisser McGill solidifier leur troisième rang au classement.

Le Vert et Or retournera ensuite sur la route pour deux parties contre Concordia et McGill, ce qui déterminera assurément s’ils auront la chance de faire partie des éliminatoires. Le match contre Concordia aura lieu le 21 septembre au Concordia Stadium, alors que celui face à McGill se disputera une semaine plus tard le 28 au stade Percival-Molson. Sherbrooke aura besoin d’au moins 2 victoires sur 3 avant leur deuxième semaine de congé pour rester au plus fort de la course.


Crédit Photo @ Mathieu Bélanger

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