Par Mathieu Rousseau
Avec neuf victoires en temps régulier et une défaite en tirs de barrage à ses dix premières parties, le Canadien de Montréal aura réussi à reproduire l’excellent début de saison qu’il a connu l’an dernier. Il n’en fallait pas plus pour que certains partisans réservent leurs places sur la rue Sainte-Catherine en vue du défilé de la Coupe Stanley. Ces partisans semblent avoir la mémoire courte et pour certains, la débandade spectaculaire de nos glorieux l’année dernière est déjà chose du passé.
Un début de saison familier
Au moment d’écrire ces lignes, le Canadien montre une fiche de 17 victoires, 6 défaites et 3 défaites en temps supplémentaire, ce qui, lui octroyant tout de même le premier rang de la ligue, démontre que le Canadien n’est pas une équipe invincible, loin de là. Le spectre de la « Carey-dépendance » est toujours bien présent et la peur d’une blessure à Price fait craindre les plus fervents.
Les points positifs
Comment parler des succès du Canadien sans parler de ceux de Carey Price? La réussite de l’équipe dépend depuis plusieurs saisons des performances du gardien et cette saison n’en fait pas exception. Il est présentement en excellente position pour répéter ses exploits de la saison 2014-2015, alors qu’il avait remporté tous les honneurs individuels à sa portée.
Alex Galchenyuk, avant sa blessure, et Alexander Radulov sont deux belles surprises dans le camp du Canadien cette saison. Si le talent des deux « Alex » n’était un secret pour personne, leur capacité à performer sur une base régulière était toujours source de questionnement à l’aube de la présente saison. Toutefois, ces doutes semblent derrière nous. À 22 ans, Galchenyuk semble enfin en mesure de s’établir comme un centre dominant dans la LNH. Ses 23 points en 25 matchs le placent au sommet du classement des pointeurs du Canadien. Radulov, pour sa part, a réussi à faire paraître Marc Bergevin pour un génie. Si l’expérience Alexander Semin a été un désastre, Bergevin n’a pas eu peur de retenter sa chance en octroyant un contrat d’une saison à un autre énigmatique attaquant russe. Cette fois, le pari s’est avéré gagnant et Radulov est l’un des attaquants les plus menaçants du Canadien et le duo qu’il forme avec Galchenyuk est l’un des plus dangereux de la ligue.
Shea Weber en est un autre qui permet de faire passer Marc Bergevin pour un directeur général hors pair. Sans vouloir dire qu’il a réussi à faire oublier PK Subban, Weber joue de l’excellent hockey. Sa fiche de 18 points en 25 matchs, dont 3 buts gagnants, aura surement fait changer l’opinion de plusieurs partisans déçus à la suite de la transaction qui a envoyé l’idole des Québécois à Nashville. Weber est d’ailleurs présentement parmi les favoris pour remporter le trophée Norris.
Les points négatifs
Tomas Plekanec : deux buts, six passes, huit points et un salaire de sept millions de dollars. L’attaquant tchèque ne livre tout simplement pas la marchandise. On aura beau répéter qu’il est un attaquant très responsable défensivement, lorsque l’on commande un salaire aussi important, on se doit de produire offensivement. Dans le cas de Plekanec, ses meilleures saisons sont clairement derrière lui. Un autre point d’interrogation dans le camp du Canadien est la tenue de Max Pacioretty. Sans vouloir dire qu’il connaît une mauvaise saison, celui qui nous a habitués à des saisons de près de 40 buts se dirige vers une saison de moins de 25 filets. Le Canadien aura besoin d’un meilleur soutien de son capitaine s’il souhaite aspirer aux grands honneurs.
Pour l’instant, nous pouvons être satisfaits des performances du Canadien. Toutefois, je vous invite à patienter légèrement avant de crier victoire…
Crédit photo © The Hockey Writers