Un mois d’octobre à domicile crucial pour Sherbrooke

Par Charles Ferron

Malgré leur fiche de 1-4 pour commencer la saison, la troupe de Mathieu Lecompte pourra bénéficier d’une fin de campagne devant ses partisans afin de tenter de participer aux éliminatoires. Le match contre les Stingers de Concordia sera particulièrement important, si Sherbrooke souhaite rester en vie.

De retour de sa deuxième et dernière semaine de congé, le Vert et Or disputera trois parties en octobre contre Montréal, Concordia et Laval, respectivement. Durant cette séquence qui débutera le 12 octobre, Sherbrooke a l’obligation de remporter au moins une rencontre, si l’équipe ne veut pas être mathématiquement éliminée.

En raison de sa défaite contre les Stingers en septembre, Sherbrooke ne voit aucun scénario qui lui permette de faire les séries avec une seule victoire au classement. Le Vert et Or ne peut donc pas perdre son deuxième duel contre les Stingers, puisque Concordia et McGill se retrouveraient alors à deux victoires chacun. Sherbrooke devrait ensuite causer la surprise en battant Montréal ou Laval, simplement pour espérer entrer en séries par bris d’égalité avec une défaite de McGill contre Concordia, lors de la dernière semaine d’activité.

Même si on ne doit pas complètement négliger ce scénario, il faut rappeler que Sherbrooke n’a jamais triomphé contre Laval dans toute son histoire. Contrairement au Rouge et Or, il est vrai d’affirmer que les Carabins pourraient être surpris, alors qu’ils ont gagné quelques parties cette saison à l’arraché, deux fois contre Concordia, 10-3 et 20-17, ainsi que contre Sherbrooke, 18-9. Cependant, Montréal reste la seule équipe invaincue du circuit et, avec les difficultés actuelles en offensive de Sherbrooke, il serait étonnant de voir le Vert et Or avoir le dessus sur la défensive des Carabins.

L’hécatombe des quarts-arrière

En 2018, le Vert et Or a été obligé de faire jouer 4 quarts-arrière en raison de blessures et de manque de production. Cette année, on croyait après quelques semaines d’activité avoir trouvé le quart-arrière du futur en Anthony Robichaud. Sa performance en première demie à Québec, notamment, en a surpris plusieurs. Malheureusement, comme toute recrue, Robichaud a connu quelques difficultés dans sa prise de décision. Il forçait parfois trop le jeu, ce qui causait des revirements. Son entraineur a perdu patience à Concordia lorsqu’il a lancé sa première interception, sa huitième de la saison, au premier quart. Ce changement a porté fruit puisque le deuxième quart, Zachary Cloutier, a été en mesure de revenir d’un déficit de 19 points contre les Stingers avant de perdre la partie sur un placement de 36 verges.

Malgré les performances inconstantes de Robichaud et le peu de rencontres disputées par Cloutier, la situation au poste de quart était tout de même assez positive avant le match contre McGill le 28 septembre. Sherbrooke possédait deux bons jeunes avec deux styles distincts qui pouvaient prendre le contrôle de l’offensive et connaitre du succès. Cette réalité a complètement changé lors du premier quart au Stade Percival-Molson.

En deuxième et 13, Zachary Cloutier, qui n’est pas normalement le plus mobile, a tenté d’aller gagner le premier essai en utilisant ses jambes. Par contre, au lieu de glisser comme un joueur plus expérimenté l’aurait fait dans cette situation, Cloutier a tout fait pour aller chercher les deux verges manquantes. En baissant l’épaule pour briser le premier plaqué, Cloutier n’a pas vu le deuxième joueur qui arrivait dans son angle mort. Le choc a été assez percutant, puisque Cloutier en a perdu son casque. Il n’est pas revenu dans la partie, sans aucun doute en raison d’une commotion.

Anthony Robichaud a par la suite dû faire son entrée dans la rencontre, mais on pouvait clairement déduire que quelque chose n’allait pas chez lui aussi. Il a été constamment imprécis, complétant seulement 6 passes sur 13 pour 31 verges, et a également touché son épaule à quelques reprises, comme s’il avait un inconfort. Cette théorie semblait avoir été confirmée en fin de match lorsque Mathieu Lecompte a fait appel au receveur Philippe Blackburn pour effectuer les trois dernières longues passes de la partie. En date d’aujourd’hui, personne ne connait l’identité du quart-arrière qui jouera contre Montréal si Cloutier et Robichaud sont absents. À noter toutefois que Samuel Bolduc-Goulet, qui a été le quatrième quart utilisé en 2018, est encore dans la formation de Lecompte et n’était simplement pas habillé face à McGill.

La défensive tient toujours

Évidemment, c’est la situation des quarts-arrière qui a retenu l’attention lors du match contre McGill. Néanmoins, il ne faut pas non plus négliger la performance de la défensive qui a encore une fois trouvé un moyen de limiter les dégâts à plusieurs reprises malgré son offensive stagnante. McGill a dû se contenter de seulement 235 verges totales et a eu énormément de difficultés à déplacer le ballon sous la pluie. Sherbrooke a également causé deux revirements qui auraient pu changer complètement le dénouement.

D’abord, l’unité a arrêté la passe en lob du quart de McGill en troisième essai et des poussières dans le territoire de McGill, faufilade qui s’est malheureusement concrétisée en un placement raté de Louis Tardif, son premier de la saison. Ensuite, le seul touché du Vert et Or a été inscrit grâce à tout un effort de Mickael Badra, qui a provoqué et recouvert un échappé du quart Sinodinos à sa ligne de 6. Le porteur Sébastien Béland, qui a lui aussi connu un bon match dans les circonstances, a terminé le travail sur une course de 6 verges pour créer l’égalité 10-10 en commençant la deuxième demie.

Cette égalité a tenu jusqu’au début du quatrième quart. Sherbrooke a alors dû concéder deux touchés de sûreté en quatre minutes, puisque l’offensive se retrouvait fréquemment dans leur territoire et incapable d’en sortir. Les deux formations se sont ensuite échangées des placements, mais il était trop tard pour Sherbrooke, qui s’inclina 20-13.

De retour de sa semaine de congé, le Vert et Or devra absolument régler son problème au niveau de son jeu aérien et de son positionnement de terrain s’il veut espérer battre Concordia le 19 octobre. L’équipe devra également trouver un moyen de limiter la production du receveur numéro 1 de l’adversaire, James Tyrrell, qui mène la ligue avec 602 verges et 42 réceptions.


Crédit Photo @ Université de Sherbrooke

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Scroll to Top