Par Raphaëlle Ladouceur, Entrainement RL
Le mot « proprioception » est composé du terme latin proprius, « propre » et du terme latin perceptum, « [per] ception » qui signifie « saisir, percevoir ». Ainsi, la proprioception désigne notre capacité à situer nos propres segments et leur mouvement dans l’espace, et ce, même en l’absence de vision.
Ses rôles
En plus de nous permettre de percevoir la position de nos segments dans notre environnement, la proprioception nous permet également de connaitre la tension générée dans nos muscles, les changements de position articulaire ainsi que d’évaluer le poids des objets.
Un exemple simple de proprioception est lorsque vous montez des escaliers. En effet, vous déplacez à répétition vos segments (jambes) à la bonne hauteur afin d’atteindre la marche suivante sans toutefois regarder l’action de vos jambes. Vous utilisez également votre proprioception lorsque vous conduisez et que vous utilisez simultanément le volant, les clignotants et la pédale d’accélérateur tout en regardant vers l’avant. Sans que nous nous en rendions compte, la proprioception fait partie intégrante de nos vies. Tout comme l’endurance aérobie et la force-endurance, la proprioception peut et doit être entrainée pour pouvoir l’améliorer et la préserver en vieillissant.
Proprioception et équilibre
La proprioception contribue activement au maintien de notre équilibre, étant l’un des trois systèmes qui envoient des informations au système nerveux, soit la somesthésie somatique (sensations proprioceptives, sensations tactiles, sensations nociceptives, sensations thermiques), le système vestibulaire (situé dans l’oreille interne) ainsi que le système visuel. Plusieurs facteurs peuvent affecter la proprioception, notamment le vieillissement, toute forme d’intoxication, une blessure ou une chirurgie au niveau tissulaire ou articulaire, ainsi qu’une condition médicale affectant le système neuromusculaire.
L’entrainement proprioceptif et ses bénéfices
Il existe de multiples façons d’entrainer la proprioception. Comme n’importe quel entrainement, il est important de l’exercer en respectant ses limites et en augmentant graduellement le niveau de difficulté afin de créer des améliorations. Par exemple, il serait possible de faire une combinaison d’exercices sur une surface instable (ex : dumbell thruster sur un BOSU inversé), des exercices sur une planche d’équilibre avec des stimulations externes (ex. : quelqu’un vous lance une balle), des exercices visant à stimuler le système somesthésique (ex. : équilibre sur une jambe en fermant les yeux), des exercices sur 1 jambe (ex. : squat à une jambe, step up/down), ainsi que des exercices spécifiques d’équilibre (ex : marche tandem).
Appliqués de manière adéquate et sur une base régulière, ces exercices peuvent produire, entre autres, une amélioration de l’équilibre, de la coordination, de l’agilité, de la stabilisation articulaire ainsi que de la conscience corporelle. Ces adaptations peuvent donc réduire certaines compensations musculaires de même que les risques de blessures. Une étude menée en 2017 par Rivera MJ, Winkelmann ZK, Powden CJ, Games KE., a démontré que l’entrainement de la proprioception pourrait réduire d’environ 36 % les risques d’inversion de la cheville pour ceux ayant un historique de foulure et d’environ 43 % pour ceux n’ayant aucun historique.
N’hésitez pas à en discuter davantage avec un kinésiologue afin qu’il vous démontre comment accomplir adéquatement ces exercices que vous pourrez effectuer à même votre salon.
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