Projet d’Institut interdisciplinaire de l’UdeS : deux phases par manque de financement 

Par Émilie Oliver 

L’Université de Sherbrooke devra attendre d’avoir le financement supplémentaire pour voir la phase deux du projet d’agrandissement de son centre sportif en construction.  

L’Université de Sherbrooke (UdeS) doit revoir son projet d’agrandissement du Centre Sportif, qui prévoit l’ajout d’un institut interdisciplinaire d’apprentissage, de recherche et de haute performance en sciences de l’activité physique.  

Le projet, dévoilé en mai 2023, était estimé à environ 30 millions de dollars, lorsque l’Université de Sherbrooke a lancé sa campagne de financement majeure, visant à amasser 250 millions de dollars d’ici 2028. Sous le thème Choisir de changer l’avenir, la plus ambitieuse campagne de financement de l’institution sherbrookoise vise la concrétisation de 150 projets inspirants, ayant comme objectif d’apporter des solutions durables aux défis actuels et futurs.  

Le projet initial devait comprendre un gymnase triple, une nouvelle clinique de physiothérapie, ainsi que des locaux pouvant accueillir divers projets de la Faculté des sciences de l’activité physique (FASAP). La proximité entre les athlètes du Vert & Or et les recherches en sciences de l’activité physique étant au cœur des discussions, ce centre permettrait une proximité inégalée entre les chercheurs et les athlètes au Québec. « Ça nous positionne sur un plan assez unique. La neuroscience fait partie intégrante des sciences de l’activité physique. On n’est pas très nombreux. Ça ferait en sorte qu’il y aurait un momentum pour la haute performance en Estrie », avait mentionné lors du lancement M. Pierre-Michel Bernier, vice-doyen à la recherche et aux études supérieures à la FASAP. 

« En étant intégré au Centre sportif de l’Université, l’Institut permettra de favoriser les partenariats entre les chercheurs et les athlètes du Vert & Or. Les retombées pour l’ensemble des parties sont évidentes ; le Vert & Or est un véritable laboratoire vivant pour la recherche dans ce domaine. En retour, les membres du Vert & Or auront accès à une plateforme technologique innovante et contribueront à l’amélioration des performances. Il servira de catalyseur pour le recrutement étudiant. », avait-il ajouté.  

Les subventions gouvernementales priorisent les projets municipaux 

Isabelle Charest, ministre responsable du Sport, du Loisir et du Plein air, était de passage à Sherbrooke, le vendredi 25 octobre dernier, pour dévoiler les projets retenus dans le cadre du Programme d’aide financière aux infrastructures récréatives, sportives et de plein air (PAFIRSPA). La demande de subvention faite par l’Université pour son projet sportif n’a pas été retenue. 

« Je crois que c’est seulement trois projets au total qui ont été retenus pour l’enseignement supérieur ; trois par des cégeps, et aucun émanant d’universités », déplore le Professeur Sylvain Turcotte, doyen de la FASAP. Les projets municipaux, tels que la rénovation de la passerelle de la gorge de la rivière Magog ainsi que la piscine du parc des Optimistes ont été privilégiés.  

L’Université forcée de revoir le projet initial  

Il faudra donc repenser le projet d’envergure initialement annoncé : « On se concentrerait sur une phase un, facultaire, et la phase deux, la partie gymnase. L’institut de recherche et de formation, on pourrait le mettre en place plus rapidement. Cette première phase est évaluée à 12 millions et à la FASAP, on avait déjà travaillé sur du financement », ajoute M. Turcotte. 

La FASAP, dans le cadre de ses activités de 50e, a annoncé un don majeur de 500 000 $, qui s’ajouteront également à la somme d’un peu plus d’un million dollars déjà amassés par des particuliers.  

« On a donc 1.5 million de dollars, et la FASAP a aussi de l’argent prévu pour le projet. On a 5 millions de dollars d’amassés jusqu’à présent. L’Université s’est aussi commise. On est dans un horizon de quelques millions pour finaliser le projet, probablement sans appui gouvernemental. On croit que d’ici un an et demi à deux ans, on serait capable de mettre en place cette phase un », affirme le Pr Turcotte. 

Le projet révisé comprend maintenant un gymnase double, au lieu d’un gymnase triple, comme prévu initialement. Toutefois, il faudra être patient pour voir la deuxième phase du projet ; le financement de la partie gymnase demandera créativité de la part des responsables du projet. 

L’Estrie manque de gymnases pour son mode de vie actif 

En Estrie, les gymnases se trouvent majoritairement dans les écoles primaires et secondaires, dans les cégeps et dans les universités. Or, le gymnase du Centre sportif de l’Université, construit dans les années 1970, répondait à l’époque à la demande de 8 000 personnes étudiantes. Aujourd’hui, on compte une population étudiante de 32 000 personnes.  

Aujourd’hui, le même gymnase, bien qu’il ait été récemment rénové, est partagé par la FASAP, par les athlètes du Vert & Or, par les ligues intra-muros, par la communauté et même par les élèves de l’école secondaire du Triolet.  

Dans une région où les écoles secondaires sont nombreuses, et les centres sportifs municipaux le sont très peu, la pression se fait ressentir sur les installations permettant de pratiquer les sports, surtout intérieurs, à Sherbrooke. D’ailleurs, lors de son analyse, le comité chargé du projet parlait d’un manque de 10 à 12 gymnases en région.  

« Tout le monde est dans une contraction des infrastructures ; on parle beaucoup du monde de vie physiquement actif, mais dans la réalité, si on n’a pas les infrastructures, ça devient plus difficile », ajoute le doyen de la FASAP. « La partie gymnase, on ne la lâche pas, mais il faut attendre le retour du PAFIRSPA. On nous dit que ça va revenir, ça semble un souhait du gouvernement. C’est un programme très populaire ; il y a eu pour plus de deux milliards de projets de déposés, et quelque 300 millions ont été accordés », termine-t-il.  


Source: Université de Sherbrooke

Émilie Oliver
Cheffe de pupitre SPORTS ET BIEN-ÊTRE at Journal Le Collectif | Website | + posts

Sportive depuis son plus jeune âge, Émilie a à coeur la santé, le sport et le bien-être. Elle a obtenu son baccalauréat en communications appliquées en 2021 tout en étant étudiante-athlète auprès du V&O Rugby. Elle poursuit ses études au certificat en langues modernes. 

Fervente des sports émergents, elle s’efforce de porter l’attention de la communauté étudiante vers les nouvelles disciplines, tout en mettant en lumière les sports établis et populaires. Elle est fière de pouvoir mettre son grain de sel à la section Sports et Bien-être depuis déjà quelques années. 

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