Partir en sac à dos dans les Pyrénées

Par Paul Labranche

En tant qu’étudiant en 2e année de maîtrise en environnement au Centre universitaire de formation en environnement et développement durable (CUFE), j’effectue depuis septembre un échange à l’université de Montpellier, dans le sud de la France. Durant les vacances de la Toussaint (l’équivalent de la semaine de relâche à l’UdeS), je me suis lancé dans un trek en solo dans les Pyrénées. Mon objectif : gravir le pic du Carlit, qui culmine à 2921 mètres.

Partant à pieds avec dans mon sac à dos ma tente, mon sac de couchage, mon matelas de sol, mon réchaud et une quantité excessive de nourriture déshydratée en sachets, j’ai pris le train jusqu’à la cité médiévale de Villefranche de Conflent. M’apprêtant à monter à bord du petit train jaune, une ligne de chemin de fer touristique traversant les Pyrénées Catalanes par une série de ponts et tunnels, j’ai appris que le départ était retardé de plusieurs heures en raison d’une panne. J’en ai donc profité pour visiter le fort Libéria, forteresse du 17e siècle perchée à 150 mètres au-dessus du village.

Le train jaune m’a emmené ensuite à flanc de montagnes jusqu’au village de Mont-Louis, où j’ai fait le tour du centre national d’entraînement Commando. Les épreuves d’entraînement militaire sont construites à même les fortifications de la citadelle, telles un «parcours du combattant». En raison de mon retard imprévu, j’ai fait du «pouce» sur la route afin de sauter une partie du sentier du Carlit. J’ai été emmené jusqu’au lac des Bouillouses par un sympathique Catalan qui planifiait son ascension le lendemain, comme moi. L’immense lac est le réservoir d’un barrage de 380 mètres, aux abords duquel pâturent librement chevaux et bovidés. J’ai décidé d’y planter ma tente.

Le lendemain matin, j’ai savouré mon gruau en admirant les premiers rayons orangés sur le versant enneigé qui m’attendait. J’ai entamé ma randonnée matinale sur quelques centimètres de neige, ce qui a compliqué mon ascension, mais j’ai rejoint le sommet avant midi et j’ai pu profiter de celui-ci à moi seul pendant plus de deux heures. À l’est s’étendait le massif du Canigou alors qu’au sud, j’apercevais les stations de ski espagnoles, et à l’ouest, je devinais les sommets de l’Andorre. Alors que les premiers randonneurs me rejoignaient au sommet, j’ai entamé ma descente du versant ouest avec quelques craintes. Ce côté moins emprunté, moins exposé au soleil et plus incliné était couvert d’un verglas traître et m’a forcé à la désescalade de certaines parois de roches acérées. Après plus d’une heure de descente périlleuse, j’ai regagné la terre ferme et les berges du lac Lanoux, que j’ai contournées en rencontrant ici et là des troupeaux de moutons en liberté. J’ai aperçu de nombreux troupeaux de mouflons en montant jusqu’au col de la Coume d’Aniel, avant de descendre jusqu’au refuge des Bésines pour y passer la nuit.

Le troisième jour, après un bon déjeuner, j’ai remonté jusqu’au col des Bésines, afin de descendre du côté de Mérens-les-Vals. J’ai rejoint dans cette vallée une source thermale naturelle où des bassins en pierre ont été aménagés. Je m’y suis baigné pendant plus d’une heure dans une eau sulfureuse à 35 °C. Finalement, j’ai regagné la gare du village pour prendre un train jusqu’à Toulouse afin de la visiter.

Ce trek de presque 40 kilomètres m’a permis de m’isoler en pleine nature à la découverte des plus belles vallées des Pyrénées Catalanes.


Crédit Photo @ Paul Labranche

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