Par Marie-Ève Jacques
Vous rappelez-vous du dernier combat de Georges St-Pierre, de cette victoire éblouissante de ce Québécois en arts martiaux mixtes en novembre dernier? Un des éléments qui a permis à GSP d’y arriver est l’acupuncture. Une méthode de récupération et de soins peu connue dans le milieu du sport. Est-ce une nouvelle alternative aux autres intervenants tels que les physiothérapeutes, les chiropraticiens, les thérapeutes du sport et les ostéopathes? Retour sur la conférence de l’acupunctrice Marie-Ève Deschênes du 4 décembre dernier.
Qu’est-ce que l’acupuncture sportive?
L’acupuncture est une branche de la médecine traditionnelle chinoise telle que la pharmacopée, la diététique, le Qi Gong et le Tui Na. Cette approche utilise les aiguilles pour favoriser la guérison et le bien-être. Lorsqu’on regarde cette pratique dans le sport, l’orientation des traitements est vers le musculo-squelettique pour des soins curatifs et préventifs. Les différents traitements permettent autant aux sportifs amateurs qu’aux athlètes professionnels d’optimiser leurs performances sportives pour l’atteinte de leurs objectifs. D’ailleurs, l’utilisation de l’acupuncture sportive peut aider avant, pendant et même après l’activité physique.
La préparation AVANT la compétition
Le principe de l’utilisation des aiguilles est de créer une faible lésion pour soulager la réelle douleur pour laquelle l’athlète est venu consulter. Cette lésion va favoriser la guérison puisqu’elle apporte une vasodilatation des vaisseaux sanguins, ce qui augmente ainsi l’apport sanguin à l’endroit atteint. Le soulagement de la douleur et de l’inflammation est donc possible avec la stimulation de l’aiguille. L’action est majoritairement locale, mais peut aussi être systémique pour des personnes atteintes d’asthme ou d’allergie. De plus, il est démontré d’après des études qu’il est possible de soulager l’anxiété et le stress. La stimulation à certains points précis sur le corps permet une augmentation de la production de la sérotonine qui est surnommée l’hormone du bonheur. Il y a aussi les points gâchettes : ces nœuds douloureux qu’on peut avoir un peu partout sur le corps qui nous empêchent de bien fonctionner par moment. Ces douleurs sont occasionnées par une hypertension du muscle. Le contact direct de l’aiguille au point gâchette permet la destruction des jonctions dysfonctionnelles de la tension. Une telle manipulation prend quelques jours de récupération avant de pouvoir revenir à une activité sportive intense. L’acupuncture est donc un bon moyen de prévention contre les blessures, mais aussi pour la maximalisation du corps avant une performance.
Et pendant?
L’utilisation de l’acupuncture pendant une performance est plus complexe. Durant la conférence, Marie-Ève explique que les Canadiens de Montréal figurent parmi les utilisateurs de l’acupuncture sportive durant leur saison. La possibilité d’inhiber la douleur par la production de neurotransmetteurs tels que la sérotonine ou l’endorphine est un enjeu important. La limite entre optimiser sa performance ou l’augmentation du risque de blessure est présente par des sensations douloureuses inhibées. Une bonne connaissance de son corps est essentielle pour s’assurer de sa bonne utilisation.
La récupération
Après une activité sportive intense, le corps présente souvent des signes de courbature. Juste l’idée de monter les escaliers ou de soulever une assiette devient un défi en soi. La solution pour minimiser ce moment d’inconfort peut être l’acupuncture. Pour les mêmes raisons mentionnées plus haut, il est possible d’augmenter la guérison et la récupération. L’utilisation de la chaleur, de pressions et des stimulations électriques peut complémenter le traitement.
L’acupuncture sportive est un soin complémentaire aux autres thérapeutes sportifs. Elle permet à l’athlète d’optimiser ses performances et d’améliorer sa récupération. Il est essentiel de bien choisir son moment et d’avoir une bonne communication avec son acupuncteur. Est-ce que vous seriez intéressé à l’essayer?
Crédit Photo © Imprint Pilates