Par Myriam Baulne
Si vous croyez que certains aliments doivent être délaissés afin d’éviter de grossir et que vous vous sentez coupables après toute débauche alimentaire légère, c’est que l’on vous a répété maintes fois tout au long de votre vie que c’était ça, la clé d’un corps sain. Comme de nombreuses autres personnes, vous vouez sans doute une guerre silencieuse à votre corps (et à la nourriture, son carburant essentiel) depuis que vous avez l’âge d’envier celui des autres. Il est temps de changer de cap : l’alimentation intuitive vous aidera à renouer avec votre corps et votre faim !
Ce sont 65 % des Québécois et Québécoises qui souhaitent maigrir, et ce, peu importe leur poids, selon un sondage effectué par le groupe ÉquiLibre en 2021. Cette statistique choquante ne vous surprend sans doute même pas, puisque peu importe votre âge, votre genre ou votre ethnicité, on vous a bombardé dès la naissance d’idéaux corporels inatteignables, de diètes miracles aux quatre vents et de produits aux propriétés louches, censés vous permettre d’accomplir l’« inconcevable » : aimer votre corps. Pas étonnant, alors, que 3 % des Canadiens et Canadiennes soient touchés par des troubles alimentaires selon Statistique Canada (2016).
L’alimentation intuitive : qu’est-ce que c’est ?
Mise au point dans les années 90 par les nutritionnistes américaines Evelyn Tribole et Elyse Resh, l’alimentation intuitive est de plus en plus enseignée aux nouvelles générations et les effets positifs se font déjà ressentir. Une étude réalisée en 2013 par Van Dyke et Drinkwater illustre déjà, par ailleurs, que les personnes qui adhèrent à l’alimentation intuitive ont une meilleure qualité alimentaire et une meilleure santé psychologique.
C’est un enseignement qui encourage à rejeter la culture des régimes, à honorer sa faim et à faire la paix avec les aliments. L’idée de base, c’est de se connecter à son corps afin de bien sentir ses besoins. L’alimentation intuitive repose sur 10 principes faciles qui permettent, un pas à la fois, d’enterrer la hache de guerre. Les plus importants à retenir : manger à sa faim, prendre plaisir à manger et à bouger, respecter son corps et reconnaitre les signaux (faim, soif, fatigue, etc.) qu’il nous envoie. Adieu, culpabilité et regrets. Bonjour, équilibre et bien-être !
Retrouver confiance en nos signaux
« Si je m’autorise à manger des sucreries ou des chips, je risque de perdre le contrôle. » La nutritionniste et docteure en nutrition Karine Gravel se veut rassurante à ce sujet. « On se donne la permission de manger les aliments souhaités en présence de faim. Et à ce moment, on peut penser aux aliments qui pourraient réellement la satisfaire. » Ne nous leurrons pas, si nous avons vraiment envie de manger du chocolat, ce ne sera pas la pomme qui nous comblera. Toutefois, le corps est bien fait : après la poutine vient l’envie de légumes croquants. Le corps manifeste ses besoins, c’est à nous de l’écouter.
Les diètes traditionnelles nous ont programmés à nier nos besoins et à ne plus écouter nos signaux, nous basant sur des horaires, des menus et des portions fixées d’après une moyenne idéalisée. Selon la nutritionniste, nous devons faire confiance à notre corps, qui nous dira ce qu’il désire et ce dont il a besoin et rétablira par lui-même l’équilibre à long terme.
Crédit image @Pexels