Entraîner en temps de pandémie : un défi notable  

Par Nicolas Dionne 

Alors que la pandémie actuelle chamboule le portrait des compétitions sportives et, par conséquent, le quotidien des athlètes, le travail des entraîneurs l’est également. Selon Luc Lafrance, entraîneur-chef de l’équipe d’athlétisme du Vert & Or, les nouveaux défis apparus lors de la pandémie sont multiples.  

Selon le spécialiste d’épreuves combinées, des lancers, des sauts en hauteur et des sprints, la lenteur du retour aux compétitions qui s’observe au Québec est un des éléments qui rend la tâche d’entraîneur plus complexe. 

« Avec les nouvelles qui se partagent rapidement, les athlètes voient ce qui se passe à l’extérieur et dans les autres pays. L’inégalité des mesures à travers le monde fait mal. La vie d’un athlète, ça passe vite. En athlétisme, c’est surtout une question d’âge et de processus et c’est pourquoi la COVID-19 a mis fin à des carrières très brusquement », exprime l’ancien athlète de décathlon. 

Avec des mesures sanitaires sévères qui exigeaient un nombre maximum d’athlètes sur le même plateau d’entraînement, dans un sport qui demande des mises au point excessivement minutieuses, les heures de travail de Luc ne se comptent plus. « Nos journées commencent à 8 h et se terminent à 21 h. Les athlètes devaient m’amener des sandwichs pendant la journée. Ça faisait en sorte qu’il y avait beaucoup de logistique à gérer et ça devenait complexe. » 

Faire face à l’imprévisible 

Un défi important auquel le diplômé en éducation physique de l’Université de Sherbrooke fait face se trouve dans le suivi en santé mentale des athlètes en lien avec les conséquences de la COVID-19. Non seulement les entraîneurs doivent continuer à motiver les membres de leur équipe, mais ils doivent aussi jongler avec un contexte qu’ils ne peuvent pas prévoir du tout.  

« Si je peux voir mes athlètes trois fois par semaine au minimum, je peux les sizer et continuer de les faire progresser. Mais parfois, il y a des athlètes que je voyais moins souvent à cause de la situation atypique et de l’école », explique-t-il. 

L’entraîneur ne cache pas la difficulté de suivre les idées de départ. « On ne sait pas où on s’en va : on monte des plans, on démonte des plans, on monte un calendrier de compétitions, on le démonte. Étant donné qu’on a deux saisons, civile et scolaire, où on doit gérer la charge de travail de chaque athlète, c’est beaucoup de questions qu’on doit se poser. » 

Du positif malgré les embûches 

Malgré tout, M. Lafrance mentionne l’apport de la pandémie dans le développement de nouvelles méthodes d’entraînement. « La COVID a amené plein de défis pour beaucoup de choses, mais ça a apporté plusieurs points positifs pour d’autres. Ça fait plusieurs années qu’on avait des idées d’amener du matériel à l’intérieur au stade. Ça nous permet d’avoir de l’espace et de maximiser l’utilisation des plateaux. » 

Avec les annonces gouvernementales, le Vert & Or pourra reprendre les compétitions à compter du 14 février. Il est à rappeler que le championnat provincial universitaire du Réseau du sport étudiant est initialement prévu à Sherbrooke. 


Crédit photo @ Yves Longpré

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