Par Martine Dallaire
La réalité des étudiants-athlètes du circuit universitaire n’est pas toujours glorieuse. Si elle comporte ses moments d’adrénaline et de gloire, elle compte aussi des périodes de stress et des déceptions.
Un mode de vie exigeant
Il va sans dire que peu importe le programme, les études universitaires entraînent un certain niveau de difficulté ainsi que des périodes plus achalandées. Et, contrairement à la croyance populaire, tous les étudiants-athlètes ne sont pas en études libres. La plupart sont inscrits dans des programmes où les exigences sont élevées et la demande d’engagement est grande. Si l’on ajoute aux heures d’études et de travaux pratiques les séances d’entraînement dans la discipline, les heures de perfectionnement, les traitements, les entraînements en salle de musculation, l’étude des cahiers de jeux ou de réglementation, le visionnement des bandes vidéo du match pour y déceler ses faiblesses et les compétitions elles-mêmes, c’est l’investissement logique qu’un athlète doit y consacrer. Essentiellement, l’engagement est comparable à occuper un emploi à temps plein en plus de poursuivre des études à temps plein.
De la discipline et des sacrifices
Les étudiants-athlètes, quel que soit leur niveau, ont le rôle exigeant d’établir un équilibre entre leurs objectifs scolaires et sportifs, tout en ayant de bons résultats en classe et sur le terrain. Contrairement à l’étudiant moyen, les étudiants-athlètes ont un horaire rigoureux qui nécessite de la planification, de la discipline et des sacrifices. De bonnes capacités de gestion du temps permettent à ces personnes d’équilibrer leurs études, leurs activités sportives et leur vie sociale. « Ma semaine typique pendant l’automne comprend trois entraînements et deux matchs en soccer ainsi que deux entraînements et un match en rugby (l’équipe s’entraîne quatre fois par semaine, mais les coachs me permettent d’alléger mes heures d’entraînements). De ce fait, il y a des jours où je m’entraîne deux fois par jour, considérant que je me donne une journée de repos physique complet. À cela s’ajoutent mes cinq cours universitaires et les heures que je consacre à mon étude », explique Gaëlle Duplessis-Lebel, athlète féminine de rugby et membre de la première équipe d’étoiles RSEQ en rugby féminin pour l’année 2019.
Un aspect financier non négligeable
Si certains étudiants-athlètes peuvent compter sur le soutien financier de leurs parents, d’autres doivent occuper un emploi à temps partiel pour joindre les deux bouts, car il ne faut pas se le cacher, la pratique d’un sport de haut niveau entraîne des dépenses assez importantes, tant au niveau de l’équipement et de l’alimentation — qui ne doit surtout pas être négligée — mais aussi en raison des nombreux déplacements associés aux compétitions. Frais de transport, stationnement, repas et hébergement s’accumulent parfois, à un rythme effarant ! Et, seuls quelques privilégiés ont accès à des bourses sportives pour les étudiants-athlètes, puisque souvent, autant les résultats académiques que sportifs pèsent dans la balance pour l’obtention des bourses pour les étudiants-athlètes.
Toujours être au top et savoir s’entourer
Il n’y a aucun passe-droit pour les étudiants-athlètes, car ces derniers sont tenus de cumuler un nombre minimal de crédits annuellement pour pratiquer leur sport. Peu importe qu’ils soient premiers dans leur discipline ou au dixième rang, tous et toutes sont soumis aux mêmes exigences. Pas question de faire les coins ronds, car les exigences scolaires sont strictes. En raison des exigences liées au mode de vie des étudiants-athlètes, il est primordial de savoir s’entourer lorsqu’on vise l’excellence, qu’il s’agisse des membres de la famille ou des amis. Mais il faut voir au-delà de l’entourage immédiat.
C’est ce dont témoigne Marie-Ève Matte, également athlète féminine de rugby universitaire. « J’ai toujours fait du sport de haut niveau en étant à l’école. Que ce soit au secondaire, au cégep et maintenant à l’université, j’ai toujours eu un horaire qui est très chargé d’entraînements et de cours. Le programme universitaire de génie électrique est très difficile à concilier avec n’importe quelle autre activité, puisqu’il est en formule APP (apprentissage par projet) avec un horaire variable et beaucoup d’examens. Heureusement pour moi, j’ai des collègues et professeurs qui comprennent l’importance du Vert et Or, tout comme mes entraîneurs comprennent l’importance de mes études. Je fais le maximum de chaque côté, et c’est avec la discipline que je réussis à joindre les deux bouts. S’entourer de personnes prêtes à me supporter : c’est ce qui m’a valu mes succès académiques et sportifs », renchérit-elle.
Une école de vie
Le sport universitaire est l’une des meilleures écoles de vie. Il permet d’acquérir des aptitudes qui faciliteront la réussite dans la vie, puisque celles et ceux qui ont connu ce genre de parcours font notamment preuve d’un bon esprit d’équipe, savent comment surmonter des obstacles et réussissent bien sous pression.