Par Christophe Lachance-Tardif
« La tolérance est une vertu. » On entend souvent cette phrase à travers les hauts et les bas de notre vie étudiante. Alors que nous approchons de la fin de session, il est parfois difficile de rester motivé et surtout, de garder le cap vers le but ultime de notre parcours universitaire : l’obtention de notre insaisissable diplôme! Alors, est-ce que la tolérance est vraiment considérée comme une vertu? Parlez-en donc aux citoyens de Cleveland!
Ah! Cleveland… Cette fameuse ville ouvrière qui ne laisse personne indifférent. En toute honnêteté, ce n’est pas une ville très intéressante. Démographiquement parlant, elle est située au nord de l’Ohio, les températures s’opposent à l’extrême, ce n’est pas une ville incontournable au point de vue touristique, le nightlife est complètement absent et l’économie en arrache depuis la décennie 90. Ah oui, et j’allais oublier, les équipes de sport professionnelles n’ont jamais connu beaucoup de succès.
Les déboires des équipes de Cleveland
Les Browns dans la NFL, les Indians dans la MLB et les Cavaliers dans la NBA n’ont jamais été reconnus pour leur triomphe sur le terrain. Les Browns n’ont pas remporté un match en séries depuis 1994, les Indians détiennent maintenant la plus longue séquence sans championnat de la Série mondiale (grâce à la conquête des Cubs cette saison), soit depuis 1948 et les Cavaliers, jusqu’en 2014, faisaient partie des pires équipes de l’Association. Malgré l’insuccès récurrent de ces équipes, les fans et les habitants de Cleveland ont toujours été tolérants et indulgents envers les clubs. Depuis 1990 et jusqu’au milieu des années 2010, on entendait souvent ces trois phrases sortir de la bouche des citoyens de Cleveland : « Faisons confiance à la direction », « Attendons à l’an prochain », « Les multiples choix au repêchage vont finir par porter fruit ». Bref, un mélange d’espoir et de déni envahissait, année après année, les citoyens de Cleveland. Mais, depuis un an ou deux, il semblerait qu’Apollon (le dieu grec du sport) ait eu pitié du peuple de l’Ohio et a finalement décidé de se ranger de leur côté.
Mieux vaut tard que jamais
C’est alors que la chance a commencé à sourire aux Clevelandais. Le retour de Lebron James en 2014, combiné avec l’ascension rapide et inattendue de Kyrie Irving parmi les meilleurs meneurs de jeu de la NBA, de même que l’arrivée de Terry Francona (gérant) dans l’organisation en 2013, a permis aux Cavaliers et aux Indians de se tailler une place parmi les meilleures équipes de leurs ligues respectives. Les Browns, quant à eux, demeurent dans les bas-fonds du circuit Goodell. Leur inaptitude sur le terrain ainsi que leur constante recherche infructueuse d’un quart-arrière de concession demeurent parmi les discussions les plus populaires dans la NFL. En tout, les Browns ont envoyé pas moins de 24 quarts-arrière différents sur le terrain depuis la saison 2001, comparativement à un seul pour les Patriots de la Nouvelle-Angleterre (un certain dénommé Tom Brady).
Donc, la tolérance est-elle vraiment une vertu?
Alors que les Cavaliers connaissent un début de saison du tonnerre, les Indians tentent de se remettre de leur défaite et de leur effondrement contre les Cubs en Série mondiale. Il serait faux d’estimer que ces deux clubs ne feront pas partie de l’échelon supérieur des standards professionnels pour les multiples années à venir (les Cavaliers, avec Lebron James et sa bande et les Indians, avec Francisco Lindor et compagnie, sont assurément entre bonnes mains). Après d’innombrables saisons à trôner dans les abysses, Cleveland est maintenant une ville de champions grâce aux Cavs et aux Indians. Chose qui semblait inimaginable il y a de ça seulement quelques années. Les Browns sont désormais les prochains sur la liste, mais, considérant le fait qu’ils possèdent, et de loin, le pire record de la NFL à la mi-campagne, le premier choix du prochain repêchage leur appartiendra. Qui sait, peut-être que DeSaun Watson ou DeShone Kizer, deux quarts-arrière qui, selon les experts, seraient susceptibles d’être repêchés premier au total, guideront les Browns au Super Bowl en 2017, et enfin, le trio d’équipes de Cleveland pourra crier haut et fort que « la tolérance est une vertu »!
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