Par Timothy Gagnon
La jeune Canadienne de 18 ans, Bianca Andreescu, a écrit une page de l’histoire le 17 mars dernier grâce à sa victoire au BNP Paribas Open d’Indian Wells. Elle a disposé de l’Allemande Angelique Kerber, huitième au classement mondial, en trois manches de 6-4, 3-6 et 6-4.
Il s’agit d’une première victoire sur le circuit de la WTA pour Andreescu, devenue du même coup la plus jeune joueuse de l’histoire à remporter un tournoi « Premier mandatory », le troisième niveau de compétition après les Grands Chelems et les Masters de la WTA. Les exploits ne s’arrêtent pas là : Andreescu est également devenue la première joueuse depuis toujours à l’emporter après y avoir accédé par invitation des organisateurs.
La tâche s’annonçait ardue pour Bibi puisque son adversaire en finale avait déjà raflé 12 titres en carrière, dont trois en Grand Chelem. De plus, Kerber avait déjà pointé au premier rang mondial de la WTA à trois reprises.
Le premier set était tout à l’avantage de la Canadienne. Elle a profité d’une double faute de sa rivale dès le jeu initial pour prendre les devants 1-0. En jouant du tennis offensif et soutenu, elle a été en mesure de remporter la première manche en 41 petites minutes.
Kerber, talentueuse et expérimentée, n’allait cependant pas se laisser voler la vedette aussi facilement par une joueuse qui est de douze ans sa cadette. L’Allemande a profité d’un bris de service et d’une Andreescu visiblement frustrée de la double faute qu’elle avait commise pour niveler les chances à un set de chaque côté.
Andreescu semblait mal en point lors du troisième set, si bien qu’elle a eu recours à deux visites de la thérapeute pour une douleur au bras droit, puis pour des crampes. Sa détermination a été payante alors qu’elle a utilisé une bonne combinaison de balles courtes et longues afin de briser le service de son adversaire trois fois de suite au set ultime, incluant le dernier jeu du match.
Avec raison, la jeune Canadienne était fière de sa performance et peinait à croire ce qui venait de se passer : « Je me sentais vraiment étourdie dans le vestiaire parce que j’étais envahie par tant de pensées et d’émotions, a déclaré Andreescu en conférence de presse. J’ai pris un bon bain de glace et je pense que ça m’a calmée un peu. Mais oui, ç’a été une aventure complètement folle. Un vrai conte de fées. Naomi [Osaka] l’a fait l’an dernier. Et maintenant, de voir mon nom devant ceux d’autant grandes championnes représente beaucoup pour moi. »
Bianca Andreescu a conclu un tournoi de rêve avec sa victoire contre Angelique Kerber. La protégée de l’entraîneur québécois Sylvain Bruneau n’a concédé que trois manches cumulatives aux sept joueuses qu’elle a affrontées durant cette quinzaine. Ce titre lui a permis de faire un bond de 36 échelons au classement de la WTA, si bien qu’elle pointait au 24e rang mondial avant d’amorcer le Miami Open.
Avec l’émergence des Félix Auger-Aliassime, Denis Shapovalov, Charlotte Robillard-Millette, Françoise Abanda et Bianca Andreescu, force est d’admettre que le futur s’annonce prometteur pour le tennis canadien.
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